Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (09/04/22)

Note d’Oncle Max – 9/04/22

Si ce n’est pas le gel qui a brûlé les floraisons en cours, ce sont les bourrasques de vent et de pluies qui se sont chargés de les abîmer sévèrement.  A partir de ce lundi, les températures vont repasser au-dessus des 14°C et cela encouragera nos braves et courageuses butineuses à se remettre au travail de manière plus intensive.

Nous ne devons pas espérer de très hautes températures mais il devrait faire sec et ensoleillé, ce qui est déjà plus réjouissant.  A partir de lundi ou mardi, il serait peut-être judicieux de faire une brève visite pour voir dans quel état sont chacune de nos colonies et, pour le rucher tampon, d’estimer le moment le plus propice pour faire les divisions de colonies.

On ne peut présager aujourd’hui de l’impact de ces deux dernières semaines sur le développement des colonies. Les colonies fortes et populeuses vont vraisemblablement mieux réagir, pour autant qu’elles avaient encore des réserves suffisantes pour passer ce mauvais cap.  Il y aura sûrement des disparités qui se seront accentuées entre les colonies d’un même rucher. Il faudra donc les accompagner différemment : certaines auront besoin d’une hausse assez rapidement, tandis que pour d’autres ce sera un peu plus tard.

Nous n’avons pas encore vu de frelons asiatiques dans les parages, mais il faudra rester vigilant même si on espère que les dernières gelées nocturnes auront fragilisé les débuts de nids des fondatrices.

En termes de ressources mellifères, je n’ai pas encore bien observé l’état réel des floraisons qui se préparent. La floraison des saules est quasi perdue et une partie de celle des fruitiers a été fortement endommagée. Je n’ai pas pu voir l’état de celle des érables. Les pissenlits commencent à apparaître (moitié moins hauts que l’an dernier), tout comme les floraisons de pommiers.

Au Maroc, les abeilles désertent le plus ancien rucher au monde

Le week-end passé, cet article, rencontré sur le site web de la RTBF (information AFP) a bien sûr retenu immédiatement mon attention.

Au pied du monumental rucher d’Inzerki, dans le sud-ouest du Maroc, le silence a remplacé le bourdonnement des abeilles. « A cette période de l’année, l’espace est censé être empli du bourdonnement des abeilles. Aujourd’hui, elles meurent à un rythme vertigineux », déplore auprès de l’AFP l’apiculteur Brahim Chatoui, en inspectant ses essaims sous un soleil de plomb.

Qu’en est-il vraiment ? Découvrir notre article complet

Emplacement gratuit pour 1 apiculteur au marché dominical de Gastuche

Les organisateurs du marché dominical de Gastuche (Grez-Doiceau) proposent un emplacement gratuit à un apiculteur pour y vendre ses produits; présence souhaitée au moins une fois par mois, de 10H à 14H.

Voir notre page Petites annonces apicoles

 

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Au Maroc, les abeilles désertent le plus ancien rucher au monde

Les données du problème

Le rucher collectif d’Inzerki, au Souss, au Maroc

Le week-end passé, cet article, rencontré sur le site web de la RTBF (information AFP) a bien sûr retenu immédiatement mon attention. En voici quelques extraits:

Au pied du monumental rucher d’Inzerki, dans le sud-ouest du Maroc, le silence a remplacé le bourdonnement des abeilles. « A cette période de l’année, l’espace est censé être empli du bourdonnement des abeilles. Aujourd’hui, elles meurent à un rythme vertigineux », déplore auprès de l’AFP l’apiculteur Brahim Chatoui, en inspectant ses essaims sous un soleil de plomb.

Comme le veut la tradition familiale, ses 90 ruches — il en a perdu 40 en moins de deux mois — sont disposées dans l’abeiller d’Inzerki, au cœur de la réserve de biosphère de l’arganeraie, l’une des plus riches du pays.

D’autres régions marocaines sont touchées. « Les pertes sont considérables rien que dans la région de Béni Mellal-Khénifra (centre), elles sont estimées à 100.000 ruches depuis le mois d’août », s’alarme Mohamed Choudani, de l’Union des apiculteurs du Maroc (UAM).

« Cette désertion des ruches est un phénomène inédit au Maroc », constate l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), chargé de l’enquête, qui impute aux changements climatiques le « syndrome de l’effondrement des colonies d’abeilles ». L’ONSSA exclut l’hypothèse de maladies.

Mais aussi:

Le pays comptait 910.000 ruches exploitées par 36.000 apiculteurs recensés en 2019 contre un peu moins de 570.000 en 2009, selon les statistiques officielles.

La production de miel a bondi de 69% en 10 ans, passant de 4,7 tonnes en 2009 à près de 8 tonnes en 2019, avec plus d’un milliard de dirhams (101 millions d’euros) de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture

Et encore …

Le chercheur en sciences apicoles, Antonin Adam, privilégie lui comme explication la pire sécheresse depuis 40 ans à frapper ce pays d’Afrique du nord. En outre, les effets de la sécheresse sont aujourd’hui amplifiés par la vulnérabilité des abeilles aux maladies, à la transhumance, aux pratiques agricoles intensives mais également à la volonté du pays d’augmenter sa production de miel », analyse le scientifique qui a étudié le milieu apicole dans le sud-ouest du Maroc.

ou plus explicite …

Pour Hassan Benalayat, chercheur en géographie humaine, la dégradation du rucher est la conséquence de plusieurs bouleversements dans la région, notamment la modernisation de la filière apicole et l’exode rural mais aussi le réchauffement climatique. Par le passé, 80 familles y déposaient leurs abeilles, elles ne sont plus qu’une vingtaine aujourd’hui. 

… sans qu’il y ait plus d’explications à ce sujet: quels sont ces bouleversements, comment la volonté d’augmenter le production de miel ou la modernisation de la filière apicole impactent-t-elles négativement la survie des abeilles ?

Qu’en est-il vraiment ?

Notons que cet article est repris quasiment mot pour mot par de nombreux organes de presse francophones: Libération, Nouvel Obs, La LibreOrangeLN24, Géo, etc, etc

Pour essayer de mieux comprendre

Le rucher d’Inzerki et l’apiculture traditionnelle

Construit en 1850, située dans le sud du Maroc, dans le Souss, le taddart d’Inzerki est considéré comme le plus grand et le plus ancien rucher traditionnel au monde. Il est fait de terre, de pierre et de bois, comporte 279 cases et peut contenir 4 180 ruches (chaque case peut contenir de 15 à 20 ruches traditionnelles). Détruit par les crues sévères en 1990 et 1996, le rucher a été réhabilité en 2005 dans le cadre du projet « tourisme rural au Maroc » financé par l’USAID

Ruche traditionnelle au Maroc; elle s’ouvre et se ferme par l’avant, avec un joint en terre glaise

Le positionnement des taddart suit une logique d’optimisation précise au regard des connaissances, contraintes et exigences de l’apiculteur relatives à la production de miel, à l’accès aux matières apicoles, à l’ensoleillement, aux vents, à la facilité pour la récolte des essaims, à la pollinisation des vergers et plantes cultivées … En fonction de l’environnement, on peut ainsi trouver des taddart accolés aux maisons, ou aux croisements des espaces cultivés et forestiers, ou à proximité des sources de miel particulières (thym, par exemple). Un apiculteur peut déplacer ses ruches entre plusieurs taddart: le taddart est donc le pivot d’une transhumance saisonnière entre les différents espaces cultivés (champs, jardins, vergers…) et forestiers d’un même territoire villageois.

L’apiculture traditionnelle est une activité intégrée au système agraire: l’élevage et les cultures sont pratiqués, les relations existantes entre ces différentes composantes agraires de l’agrosystème forment une agriculture très étroitement liée à l’apiculture, et ce à de nombreux niveaux.

https://www.darrayat.com/index.php/rucher-dinzerki/

https://fr.le360.ma/lifestyle/secrets-du-maroc-le-plus-grand-rucher-traditionnel-au-monde-se-trouve-dans-le-souss-159827

https://institutcarbone.com/apiculture-au-maroc/

https://institutcarbone.com/les-abeilles-du-maroc/

La domestication de l’abeille par le territoire, un exemple d’apiculture holiste dans le sud marocain: https://journals.openedition.org/tc/7516#tocfrom3n1

L’apiculture au Maroc: les aspects économiques.

Les chiffres de production énoncés dans l’article laissent interrogatifs: en 2019, 8 grammes de miel par ruche, 222 grammes par apiculteur ?????

Des sites officiels marocains nous donnent pourtant de tout autres chiffres.

Evolution de l’apiculture entre 2009 et 2019:

    • Nombre d’apiculteurs: de 22.045 à 36.300 (+65%)
    • Nombre de ruches: de 569.696 à 910.100 (+60%)
      • DONT: nombre de ruches modernes: de 110.000 à 640.000 (+482%)
      • DONT: nombre de ruches traditionnelles: de 459.696 à 270.100 (-41,2%)
    • Production totale de 4.717 à 7.960 tonnes de miel (+68%)
    • Production moyenne de 8,28 KG & 8,75 KG / ruche (quasi-stagnation)

Sur le site officiel du Plan Maroc Vert, section Filière apicole du Ministère de l’Agriculture:

FellahTrade, le portail agricole du Crédit Agricole du Maroc détaille ces statistiques:

Le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles (‘Colony Collapse Disorder’- CCD)

Rappelons que le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles se caractérise principalement par un déclin rapide et inexpliqué de la population, laissant le couvain et les provisions à l’abandon (pas de famine), et l’absence d’abeilles mortes dans la ruche ou dans ses environs immédiats (c’est pourquoi on parle aussi de ‘désertion des ruches‘ – ce terme ne définit pas une mortalité observable) . Les causes n’en sont pas encore établies: de nombreuses hypothèses ont été émises.

Les mortalités d’abeilles au Maroc ne semblent pas correspondre au CCD.

Wikipedia: Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles

Quelle est réellement l’origine de ce dépérissement ?

En recherchant une source d’information plus proche de l’origine, je suis d’abord tombé sur Bladi.net, portail d’information et forum marocain. Ici, les explications sont déjà un peu différentes: le phénomène serait la conséquence de plusieurs facteurs à savoir : la faiblesse des précipitations, la diminution de la quantité et de la qualité de l’alimentation disponible pour les abeilles, l’état de santé des ruchers et les méthodes de prévention suivies, les conditions liées aux ‘bonnes pratiques’ et à la conduite des élevages apicoles.

https://www.bladi.net/apiculture-voici-pourquoi-abeilles-disparaissent-maroc,90945.html (25/02/2022)

https://www.bladi.net/disparition-abeilles-maroc,90414.html (08/02/2022)

Le problème ne semble cependant ni neuf ni soudain: Bernard Nicollet, apiculteur responsable du site Abeille et Nature a effectué un audit pour une entreprise apicole marocaine qui avait perdu plus de 3000 colonies en quelques années (date non précisée – dernière mise à jour le 26/11/2020). Il détaille ces pratiques apicoles néfastes et cite un nombre impressionnant de facteurs négatifs affectant l’apiculture moderne marocaine (et par voie de conséquence également l’apiculture traditionnelle):

  • usage intensif et extensif d’engrais chimiques et de pesticides en agriculture
  • arrivée de nouveaux et nombreux apiculteurs ‘professionnels’ peu formés pour investir des économies réalisées à l’étranger et/ou pour bénéficier de subventions
  • mauvaise implantation des ruchers, concentration de ruches trop importantes, distances à parcourir excessives, concurrence entre apiculteurs qui occupent des emplacements proches; transhumance mal adaptée.
  • cires trafiquées, contenant de la paraffine et des résidus de produits de traitement anti-varroa; traitements anti-varroa non maîtrisés, le plus souvent à l’aide d’Ectaz, produit fortement dosé en Amitraz (de l’ordre de 18%), molécule particulièrement dangereuse et cancérigène
  • nourrissement excessif au sucre et à la farine de soja durant les inter-miellées
  • élevage dans les ruches modernes de colonies beaucoup plus volumineuses que dans les ruches traditionnelles, ce qui favorise la prolifération de varroa
  • récoltes excessives, sans laisser aux abeilles des provisions naturelles suffisantes
  • importation d’abeilles et de reines (le gouvernement subventionne l’achat de reines) ayant mené à l’hybridation des races locales: Apis Major (Apis Mellifera Mellifera – Locale) que l’on trouve dans le Nord Maroc et Apis Mellifera Sahariensis, l’abeille saharienne que l’on trouve plus au sud et dans les montagnes du Haut Atlas. Les races importées et les hybrides sont moins résistantes aux conditions climatiques et au varroa que les races endémiques.
  • ruches vétustes, parfois posées à même le sol

https://abeille-et-nature.com/index.php?cat=apiculture&page=apiculture_maroc

En conclusion

Première conclusion: se méfier des infos tant soit peu sensationnalistes ; approfondir !

Deuxième conclusion: il ne semble pas s’agir de désertion ni d’effondrement soudain mais bien d’un problème systémique qui affecte l’apiculture marocaine depuis plusieurs années.

Troisième conclusion: les chiffres montrent clairement que la politique apicole marocaine encourage l’apiculture moderne, avec des ruches à cadres, contre l’apiculture traditionnelle. Dans ces conditions, il semble assez normal que les ruchers collectifs traditionnels soient abandonnés. Le vrai problème, c’est bien la mortalité exceptionnelle qui frappe l’ensemble de l’apiculture marocaine ces dernières années, et non la désertification des ruchers traditionnels, qui ne forment qu’une triste et belle image médiatique

Quatrième conclusion: les pertes actuelles d’abeilles au Maroc, certainement bien réelles, sont sans doute accentuées par le réchauffement climatique, mais elles semblent principalement dues à des facteurs multiples, tous liés aux pratiques agricoles et apicoles; la recherche intensive de la productivité et de la rentabilité rapide sans respect des équilibres biologiques y est certainement pour beaucoup. A l’opposé, l’aménagement traditionnel du territoire dans le Sud marocain répartit les espaces et les espèces d’une manière pensée aussi en fonction de l’abeille, compensant ainsi les effets des irrégularités climatiques; l’univers des abeilles y atteint un point d’équilibre dans son environnement tant naturel que culturel et même socio-économique très complexe.

Cela vaut certainement pour nous aussi, même si nous avons encore temporairement la chance de ne pas être soumis aux mêmes pressions climatiques.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (02/04/2022)

Nourrir les abeilles naturellement: l’apiforesterie

Une information transmise par notre collègue apiculteur Guy de Halleux

En accélérant les cycles végétatifs, le réchauffement climatique réduit la période au cours de laquelle nos abeilles peuvent trouver leur provende. Les floraisons de nos arbres mellifères d’été, Acacias, Tilleuls et Châtaigniers, ont ainsi avancé de près d’un mois depuis les années cinquante et chaque degré supplémentaire fera avancer d’environ huit jours encore leurs floraisons. La période  »pauvre en fleurs », qui s’étire jusqu’à la floraison du lierre en septembre-octobre, s’allonge donc (le lierre continuera à fleurir à date quasi fixe, en lien avec le photopériodisme); elle était comblée classiquement par celles des ronces, bruyères et autres fleurs des champs et des fossés, mais ces floraisons sont aussi soumises à un net appauvrissement dû aux pratiques culturales et d’entretien excessif des parcs, jardins, bords de routes (voir notre Liste de plantes mellifères – par période de floraison )

Un enrichissement de notre flore estivale devient donc stratégique dans ce contexte; la plantation d’arbres à floraison tardive, provenant des régions tempérées d’Asie,  pourrait compléter notre flore usuelle.

Quatre groupes d’arbres, déjà cultivés en Europe depuis le 19ème siècle, semblent être de parfaits candidats:

    • Le savonnier : Koelreuteria paniculata; c’est un petit arbre de 8 à 10 m, adapté aux haies, petits jardins et recoins de pelouse. Sa floraison est très spectaculaire et explose après celle de nos châtaigniers et tilleuls, à la mi-juillet.
    • Le Sophora : Sophora japonica; c’est un arbre qui peut atteindre 20/25m, de
      la famille des fabacées ou légumineuses; sa floraison survient tard, en août-septembre
    • Les Tétradiums : T. daniellii, T. daniellii. hupehensis et T. daniellii velutina; T. daniellii (dont notre collègue apiculteur Ivan Son nous a déjà parlé dans un article du 1er novembre 2016 ( Le Tetradium de Daniel, ce grand oublié), devient un arbre de 10 à 15 m qui fleurit du mois de juin à la mi-août
    • Le Châtaignier de Seguin : Castanea seguinii; c’est un arbre d’une douzaine de mètres; il fleurit continuellement, de l’été jusqu’aux premiers froids.

Ces arbres sont disponibles relativement facilement dans plusieurs pépinières belges à l’exception de Castanea seguinii, disponible en France, mais en quantité limitée.

Quatre_arbres_chinois_pour_abeilles (PDF); Yves Darricau; extrait de la revue de la Société Centrale d’Apiculture https://www.la-sca.net/

https://revue-sesame-inrae.fr/nourrir-les-abeilles-demain-lapiforesterie-1/ ; par Yves Darricau

Bien sûr, la plantation d’arbres venus d’Asie n’est peut-être pas le choix parfait et des espèces locales seraient préférables: ces arbres mettront longtemps avant de fleurir, seront-ils encore adaptés à nos conditions climatiques en 2050? Ne risquent-ils pas de devenir envahissants comme le buddleia, la berce du Caucase ou la balsamine de l’Himalaya ? Des recherches sur nos plantes indigènes herbacées à floraison tardive devraient être entreprises pour tenter de combler ces trous de floraison. L’implantation d’arbres mellifères avec une floraison décalée peut néanmoins se comprendre, et ce d’autant plus qu’elle est économe en surface par rapport à la culture de plantes herbacées.

https://revue-sesame-inrae.fr/nourrir-les-abeilles-avec-des-especes-locales-cest-possible-2-2/ ; par Vincent Albouy

Note d’Oncle Max – 2/04/2022

Désenchantement et tristesse face à cette petite vague de quinze jours de temps froid et pluvieux qui ne permettra pas à nos butineuses de profiter un maximum des floraisons actuelles. Je pense en particulier aux saules cendrés, érables, amélanchiers, cerisiers et mérisiers, poiriers et pommiers hâtifs et autres arbustes mellifères s’épanouissant pour le moment. Le début des floraisons des glycines est aussi fortement menacé. Le gel nocturne de samedi à dimanche risque de brûler une partie des floraisons.

NB : début de semaine, j’ai été replacer les plateaux sous les planchers grillagés des colonies du RT ainsi que sous mes ruches de Gottechain plus exposées au vent d’Est et Nord-Est que celles de Doiceau.

Cette situation va vraisemblablement ralentir sensiblement le développement du couvain avec un ralentissement (sinon arrêt) de la ponte de la reine. Cela aura un impact certain pour la fin avril et début mai (21 jours plus tard quand naîtront les œufs pondus) où les colonies ne seront pas en pleine expansion pour les récoltes de nectar. Il faudra attendre juin pour optimiser les floraisons des tilleuls et ensuite des châtaigniers si le temps le permet. Pour les floraisons d’acacia fin mai ? tout dépendra de la météo.

Les ruches sur balances indiquent (1/04) une perte de poids de 500gr à 1,3 kg sur ces 3 derniers jours. Avec la neige de ce vendredi tombée sur les toits plats des ruches, les prochaines valeurs seront légèrement faussées pendant quelques jours.

Les températures diurnes de cette quinzaine ne dépasseront pas les 12°C, ce qui est nettement insuffisant pour une miellée. Il faudrait minimum de 15°C à 16°C (avec soleil et sans vent) mais idéalement 18°C à 20°C. Je doute fort que nous ayons une bonne récolte de printemps mais  tout peut changer rapidement avec ce temps instable en espérant d’avoir une belle récolte d’été.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (26/03/2022)

Note d’Oncle Max – 26/03/2022

L’apiculture n’est pas un long fleuve tranquille…. Si le temps est très favorable pour les floraisons des arbres mellifères (saules et prunelliers en particulier), il est déjà presque trop sec pour les plantes mellifères plus petites poussant sur des terrains légers et fort drainés.

La plupart d’entre vous ont été visiter leurs colonies et auront peut-être été surpris par la différence de développement d’une colonie à l’autre et d’un rucher à l’autre. Avec les changements climatiques, c’est le cas depuis quelques années.

Mercredi dernier, à mon rucher de Doiceau les 5 colonies avaient 3 cadres de couvain, tandis qu’à Gottechain, sur les 7 colonies vivantes (une s’est effondrée il y a quelques semaines) 1 était bourdonneuse, 1 avec 3 cadres de couvain et les 5 autres avec 6 cadres de couvain. Ces 5 dernières avaient encore beaucoup de réserves dans la hausse : un peu de l’année dernière mais surtout assez bien de miel frais déjà en partie operculé.  Ce vendredi, j’ai mis une grille à reine sur la 1ère hausse des 2 plus fortes avec une seconde hausse. Par le monitoring des balances, ces deux dernières avaient respectivement vu leur poids bondir de 17kg et 7 kg en une douzaine de jours. Les autres ont pris normalement un peu de poids comme attendu en cette saison. NB: comme les nuitées sont encore très fraîches, les cirières ne sont pas encore en pleine activité et j’ai donc mis à disposition des cadres bâtis dans ces hausses.  PS : à Gottechain nous avons beaucoup de saules dans notre environnement, contrairement à Doiceau.

Les partitions de corps ont été retirées dans toutes les ruches et remplacées par des cadres de cire gaufrée en rive du couvain dans le corps et par des cadres bâtis dans les hausses.

Au RT1 de la section, à Doiceau, c’est la grosse déconvenue avec 4 colonies vivantes sur 9…. c’est la première fois depuis le début (2015) que nous perdons des colonies. La 5ème perte a été répertoriée lors de cette visite de début de semaine. Colonies vides, avec encore de la nourriture en suffisance et partiellement pillées. Nous nous questionnons encore sur les raisons de ces pertes. Je ne pense pas que la cause vienne des virus ou des varroas, mais plutôt de la reine ou de l’un ou l’autre cas de blocage de ponte en fin d’été : comme expliqué précédemment, la combinaison du nourrissement hivernal en septembre avec une miellée de lierre pourrait expliquer ce blocage de ponte (pour certaines colonies).

Les températures vont encore faire du yoyo cette prochaine quinzaine entre 19-20°C à 9-10°C en journée. Donc, il faut éviter de hausser des colonies qui ne sont pas encore assez fortes.  Ne pas oublier la mise à disposition d’eau en cette période relativement sèche.

Cadres de cire gaufrée : je me dois de vous rappeler qu’il est important de veiller à bien tendre les fils (même des cadres filés achetés dans le commerce) afin d’avoir des cires gaufrées les moins ondulées possible pour faciliter la construction des alvéoles par les abeilles cirières et pour ne pas avoir des cadres « mal bâtis ». Cela prend un peu plus de temps, mais c’est mieux pour le bien-être des abeilles.

Je laisserai les planchers partiellement fermés jusqu’aux premiers jours d’avril. Ils seront retirés surtout dès que la pluie reviendra afin que les abeilles puissent déshumidifier le nouveau miel engrangé.

Le miel menace de devenir plus cher en raison de la guerre en Ukraine

Une information transmise par notre collègue apiculteur Guy de Halleux

En raison de la guerre en Ukraine, le prix du miel pourrait fortement augmenter, comme celui d’autres denrées. Le pays est en effet l’un des plus grands exportateurs de miel au monde. La guerre et l’invasion russe risquent toutefois de compliquer l’exportation du produit depuis l’Ukraine pour la saison à venir.

A lire sur: La Libre ECO

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (19/03/2022)

Note d’Oncle Max – 19/03/2022

Cette semaine prochaine s’annonce lumineuse, douce (15°C à 17°C) et peu venteuse…. période idéale pour programmer une visite de printemps.

Je ne voudrais pas  plagier Jean Riondet avec sa note « Mars, la fin de l’hiver approche » dans laquelle il fait référence à Hubert Guerriat ( http://apiculture.beehoo.com/mars-la-fin-de-lhiver-approche.html ).  Jean Riondet réside dans le sud de la France et la situation n’est pas identique à la nôtre; néanmoins ses remarques sont judicieuses dans l’absolu. Je vous conseille de la parcourir (4 pages, photos comprises).

Il parle des nettoyages de planchers, le fait de retirer les cadres de rive partiellement moisis, du regroupement et du rééquilibrage et recentrage des cadres du couvain et déjà (!) de gérer le risque d’essaimage.  NB: pour moi, l’essaimage n’est pas vraiment un risque, c’est un besoin naturel des colonies fortes…..  on peut réaliser un essaimage artificiel par division de colonies  mais un peu plus tard car chez nous le nombre de mâles n’est pas encore très abondant.

Pour ceux qui hivernent avec une hausse, c’est le moment de griffer les cellules de nourriture operculées dans la hausse et de mettre la grille à reine après avoir fait redescendre TOUTES les abeilles dans le corps (par brossage individuel de chaque cadre de hausse). NB: je dis « operculées » car on peut laisser les rentrées de miel frais des saules et autres arbres en fleurs non encore operculés.

Pour ceux qui hivernent avec des doubles corps, ils doivent voir à quel moment il est opportun d’intervertir les corps et sélectionner les cadres à remplacer. Ici je renverrais les apiculteurs auprès de nos spécialistes « Langstroth » que sont Guy Riez et Michel Fraiteur.

Pour ceux qui hivernent seulement sur un corps, il faut évaluer la force de la colonie et le moment de placer une hausse avec des cadres bâtis (CB) et/ou des cadres de cire gaufrée (CG) : répartir CB et CG en fonction de la vigueur de la colonie en sachant que les températures ne sont pas encore assez chaudes pour la construction des CG par les abeilles cirières qui sont plutôt en train de maintenir la température du couvain.

Cherche apiculteur pour projet pédagogique à LLN

Une ferme-projet pédagogique à LLN cherche un apiculteur pour placer / gérer les ruches sur le terrain de l’association et, si possible, participer au projet pédagogique.

A lire sur notre page: Petites annonces apicoles

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (12/03/2022)

Rappel: Vendredi 18 mars à 19H30, conférence: « La préparation à l’hivernage des ruches à partir du solstice d’été : conduite raisonnée pour le bien-être des abeilles durant la période de régression de la nature » par Maximilien de Neve

Les changements climatiques avec des situations météorologiques plus extrêmes nous amènent à remettre en question nos pratiques apicoles. Réflexions pour une conduite apicole raisonnée durant la période de régression de la nature
+ Questions-Réponses &  Discussions

Première conférence hors-Covid: profitons-en !!

Tous les détails sur notre page: Calendrier SRAWE 2022

Campagne Parrainage 2022

Traditionnellement, notre première conférence printanière est l’occasion de relancer notre campagne Parrainage: elle permet à nos membres débutants d’acquérir une formation pratique ‘sur le tas’ en accompagnant un apiculteur chevronné dans ses travaux au rucher.

Vous aurez reçu récemment un courrier à ce sujet de notre Thierry, notre secrétaire: n’hésitez pas à vous inscrire, que ce soit comme parrain ou comme filleul; de l’avis général, c’est toujours une expérience très enrichissante pour les uns comme pour les autres.

Voir notre page: Nos services

Note d’Oncle Max – 12/03/2022

Les gelées nocturnes de dimanche, lundi, mardi derniers n’ont pas fait trop de dégâts sur les bourgeons floraux des saules marsault, ici dans le BW.  NB: j’ai l’impression que ces duvets gris clairs, presque blancs, des bourgeons floraux servent de protection naturelles des étamines contre les gelées nocturnes fréquentes en cette période de l’année. Ce mercredi et jeudi, les butineuses s’en sont donnés à cœur joie sur les étamines préservées (+/- 60% avec ce qui va encore éclore). Cela bourdonnait bien dans les jeunes arbres plantés il y a 5 ou 6 ans, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de les observer dans les plus vieux saules marsault. Aux trous de vol, c’était presque la bousculade pour les rentrées de pollen.

Avec les journées de 13°C à 18°C (mardi, mais pluvieux) pendant la prochaine quinzaine, ces rentrées de pollen donneront un bon coup de fouet au démarrage des colonies. Tous les jours ne seront pas radieux, en particulier ce week-end et lundi, mais les températures seront propices sauf si le vent souffle un peu trop fort.  Météo 14-jours Beauvechain – meteoblue

Si c’est possible (pour ceux qui hivernent avec une hausse sur le corps) mieux vaut attendre encore un peu pour faire une bonne visite de printemps ; les colonies s’organisent et le couvain se développe : ce serait dommage de donner un coup de frein à cet élan printanier.

Malgré ces rentrées de pollen, je laisse toujours du candi protéiné dont les abeilles se servent à partir de la tombée du jour. J’aviserai le moment opportun d’arrêter cet apport en fonction des floraisons disponibles. Notre prunus sargentii semble avoir souffert des gelées nocturnes, tout comme l’une ou l’autre culture telle la phacélie plantée fin d’été et qui avait survécu avec cet hiver doux.

Avec ces beaux jours, j’en ai profité pour gratter, sur la terrasse, tous les cadres qui avaient été fondus et qui devront être bientôt pourvus de cire gaufrée.

Les abeilles commencent aussi à chercher de l’eau : si vous n’avez pas de points d’eau proches de vos ruches, il serait utile d’en prévoir un assez rapidement.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (05/03/2022)

Note d’Oncle Max – 5/03/2022

De ce samedi soir à vendredi soir nous devrions avoir des gelées nocturnes de -1°C à -3°C. Espérons que ces gelées nocturnes ne vont pas geler les premières floraisons de prunus et qu’elles ralentiront quelque peu celles des saules marsault qui n’attendent que quelques beaux jours pour s’épanouir. Ces premières floraisons d’arbres ou arbustes entraîneront une progression exponentielle du couvain avec des apports importants de pollen frais. Cette période est cruciale pour le démarrage de printemps de nos colonies.

En prévision, nous avons placé les plateaux sous les planchers grillagés du rucher tampon de la section. J’ai fait de même chez moi. Avec ces derniers jours ensoleillés, nous avons tous observé aux heures de midi une activité plus intense de nos colonies avec des rentrées plus ou moins importantes de pollen.  Dans les colonies sous balances et avec une sonde de couvain, j’observe que les colonies ont atteint une température interne de 25°C à 35°C, ce qui indique clairement la présence de couvain, bien que chaque sonde ne soit pas au centre de chaque grappe, celle-ci s’étant déplacée à l’intérieur de la ruche au cours de l’hiver. NB: une des colonies a la sonde qui indiquait depuis plus de 2 mois une température de +/- 30°C, ce qui me fait penser que la sonde se trouvait par hasard au centre de la grappe durant cette période.

Heureusement, les prévisions indiquent une bonne semaine d’ensoleillement suivie de quelques jours de pluies avant de retrouver (en principe) du soleil…. mais ces prévisions à plus de 5 ou 6 jours sont beaucoup plus aléatoires. Mais osons y croire pour renforcer notre optimisme printanier.  Bonne semaine et bonnes observations au trou de vol.

Notre nouvelle Galerie ‘Photos d’abeilles’

Nous venons d’inaugurer notre nouvelle page Galerie ‘Photos d’abeilles’ avec de belles photos prises par notre collègue apicultrice Carole Cocriamont. Cette page est ouverte à tous nos membres: n’hésitez pas à nous envoyer vos plus belles photos d’abeilles, nous les publierons ! (taille recommandée: +- 2MB; taille maximale 6MB)

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (19/02/2022)

Un mélange idéal de phéromones sexuelles identifié pour attirer les frelons asiatiques mâles: bientôt un piège avec appât phéromonal ?

Une info transmise par notre collègue apiculteur Guy de Halleux

Une équipe de chercheurs chinois et français (Ya-Nan Cheng, Ping Wen, Ken Tan, Eric Darrouzet) est parvenue à mettre au point un mélange optimal de phéromones sexuelles (4-OOA:4-ODA:5-ODA dans le ratio de 2:4:1) pour attirer les mâles de frelons asiatiques de diverses populations.

Entomologia generalis: Designing a sex pheromone blend for attracting the yellow-legged hornet

Les composantes principales de cette phéromone ainsi que les organes qui la produisent avaient été identifiés dès 2017 par une équipe de chercheurs chinois (Ping Wen, Ya-Nan Cheng, Shi-Hao Dong, Zheng-Wei Wang, Ken Tan, James C. Nieh)
https://www.nature.com The sex pheromone of a globally invasive honey bee predator, the Asian eusocial hornet, Vespa velutina (10/2017)

Les travaux récents ont permis d’affiner l’analyse des ses composantes et sa variabilité, ainsi que de concevoir et de tester un mélange de phéromones sexuelles qui s’est révélé efficace pour attirer les frelons asiatiques mâles.

Cette découverte ouvre la voie à la création d’un piège avec appât phéromonal; la raréfaction des mâles dans l’environnement réduirait les capacités reproductives du frelon asiatique.

https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/12852865-un-piege-contre-le-tres-invasif-frelon-asiatique-bientot-possible.html
avec une longue et intéressante interview radio d’Eric Darrouzet, chercheur au CNRS, co-auteur de l’étude (11’41 »)

Note d’Oncle Max – 19/02/2022

Carole m’a dit avoir déjà vu une migration de batraciens il y a deux jours; ce qui m’a été confirmé par des amis de Bonlez  près du rucher que je partage avec Laurent. Ceci indique une précocité de 3 semaines, ce qui conforte les impressions de la dernière note relative aux cornus mas. Les saules marsault mâles ne vont pas tarder à suivre dans la dizaine de jours…. espérons que ce soit après la période pluvieuse annoncée pour la semaine prochaine afin d’optimiser la collecte de pollen.

Bref, comment gérer cette précocité dans l’accompagnement de nos colonies ? Tout dépend de l’environnement floral de chaque rucher. En tout cas, il faut des sources de pollen frais pas trop éloignées des ruches afin que ces rentrées de pollen frais encouragent la reine à pondre. Il lui faut, en plus des quelques réserves de miel/sirop et de pain d’abeilles, des rentrées de pollen frais et de nectar frais pour qu’elle puisse compter sur un futur nourrissement du couvain par les nourricières.

S’il manque des sources de pollen à proximité, soit on veille à ce que la colonie ait assez de réserves pour tenir jusqu’aux prochaines floraisons printanières, soit on l’aide temporairement avec du candi protéiné comme expliqué dans les notes précédentes.

Après la tempête Eunice, n’oubliez pas d’aller vérifier si vos ruches sont toujours bien en place et qu’aucune d’elles n’a subi de dommages éventuels.

Proposition de collaboration pour promouvoir l’installation de ruches dans le Brabant Wallon

Dans le cadre de leur développement de « Green Business Parks », notamment à Wavre, nous avons reçu de la société BVI.EU cette proposition pour y placer des ruches,  que nous vous transmettons.

BVI.EU s’est dit ouvert à plusieurs formes de partenariat, et notamment, si cela peut aider un jeune qui se lance dans la profession,  à un pré-financement d’une campagne ou pour l’acquisition de ruches ou de matériel. A discuter avec Monsieur Dumonceau


Cher Monsieur,

Faisant suite à notre agréable entretien téléphonique, je vous confirme que notre société recherche activement des apiculteurs pour collaborer dans un esprit de partenariat à l’installation et l’élevage de ruches sur nos parcs et villages d’entreprises.

Ces parcs ou villages d’entreprises sont implantés à proximité immédiate (dans un rayon de 2 km max) de milieux mellifères favorables.

Pour vous rendre compte des projets que nous réalisons, je vous invite à visiter notre site internet WWW.BVI.EU

Au niveau du Brabant wallon, nous avons des projets dans les communes suivantes : 2 à Tubize, 3 à Nivelles, 3 à Wavre, 1 à Hélécine.

Nous avons aussi des projets en province de Namur, Liège et Hainaut.

Bien à vous – Met vriendelijke groeten – Kind regards

Geoffroy DUMONCEAU *
Chief Development Officer
geoffroy’acrolle’bvi.eu

Uilenbaan 90-2b  2160 Wommelgem — Boulevard de l’Europe 131-A1 – 1300 Wavre


 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (12/02/2022)

La pollution de l’air rend plus difficile la recherche de plantes aux pollinisateurs

Une info transmise par notre collègue apiculteur Guy de Halleux

Une étude publiée récemment par James M.W Ryalls et des collègues de l’université de Reading, en Grande-Bretagne, montre que la pollution de l’air par des gaz émis par les moteurs diesel, oxydes d’azote et ozone, réduit significativement la capacité des insectes butineurs à découvrir les fleurs à butiner grâce à leur odorat.

Il s’agissait d’expériences en plein champ. Les chercheurs ont établi 8 enceintes octogonales dans lesquelles ils ont cultivé de la moutarde noire au milieu d’un champ de blé. Ils ont également construit un système qui générait des oxydes d’azote et de l’ozone, une pollution proche de celle des moteurs diesel, et ont pompé ces gaz par des tuyaux jusqu’à 6 de ces enceintes, les 2 dernières servant de contrôle. Ils ont ensuite compté les insectes venant butiner dans ces enceintes.

Le résultat était sévère: des niveaux de pollution à des concentrations moyennes proches de celles que l’on peut mesurer le long des routes principales menaient à une réduction du nombre d’insectes butineurs  de 62-70%, et du nombre de fleurs visitées de 83-90% par rapport aux parcelles de contrôle.

On peut en tirer plusieurs conclusions:

  • La pollution de l’air par les gaz d’échappement est probablement un facteur assez important mais sous-estimé qui contribue au déclin des pollinisateurs
  • Cette pollution a évidemment aussi un impact négatif sur la capacité de multiplication des plantes impactées.

L’aspect positif de cette découverte c’est que la réduction de l’usage des combustibles fossiles, indispensable pour ralentir de réchauffement climatique, devrait avoir aussi un impact positif sur les butineurs.

NB: personnellement, j’y vois également un autre aspect positif: si les butineurs ne sont pas attirés par des fleurs polluées, cela leur évite d’être empoisonnés par ces polluants et de contaminer leur couvain.
Au-delà de cette expérience, il faudrait également savoir quelle est en réalité la superficie réellement impactée par cette pollution et soustraite de facto aux activités de butinage: quelle largeur de part et d’autre d’une autoroute, d’une route nationale, d’une route de village, autour d’un zoning industriel, …

Pour en savoir +:

https://reporterre.net/Les-pollinisateurs-perdent-l-odorat-a-cause-de

https://www.newscientist.com/article/2305042-air-pollution-makes-it-harder-for-pollinators-to-find-plants/

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0269749122000616?via%3Dihub

Floraisons hivernales: Sarcococca humilis

Les floraisons hivernales ou très précoces au printemps sont particulièrement importantes pour nos abeilles; tout apiculteur qui dispose fût-ce d’un tout petit jardin devrait les favoriser car elles permettent aux abeilles de butiner tout en réduisant les risques liés à de longs trajets en cette période de météo capricieuse.

Les Sarcococca sont des arbustes d’origine asiatique qui font partie de la famille des Buis: les Buxacées; ils sont originaires d’Inde, de Chine et d’Asie du Sud-Est. Il ont un feuillage persistant.

Sarcococca humilis (syn. S. hookeriana humilis) est un petit arbuste à croissance lente qui, avec les années, peut atteindre 60 cm de haut pour 1m de diamètre. Il fleurit en hiver, en janvier-février, selon le temps; ses fleurs sont blanches, teintées de rose. Par beau temps (comme mercredi cette semaine), elles exhalent un parfum entêtant et attirent les abeilles.

Sarcococca humilis s’étend progressivement en drageonnant, sans jamais devenir envahissant; on peut facilement en diviser une touffe en automne pour obtenir de nouveaux sujets. Il apprécie un sol frais, humifère bien drainé, mais supporte facilement une certaine sécheresse, grâce à ses feuilles coriaces. Il est parfaitement résistant sous notre climat; il accepte une exposition ombragée ou semi-ombragée; cependant, les fleurs seront plus attractives si elles sont exposées au soleil: une plantation entre des arbres ou arbustes à feuillage caduque est donc parfaitement adaptée, à condition de le débarrasser des feuilles mortes de ses voisins en automne.

Voici donc un arbuste de culture très facile, qui trouvera une place dans tous les jardins d’apiculteurs, et même en pot sur la terrasse ou le balcon !

Pour en savoir +:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarcococca_hookeriana

Note d’Oncle Max – 12/02/2022

Les cornus mas sont déjà en fleurs depuis dimanche dernier et les boutons floraux des berberis julianae sont presque ouverts; les fleurs des saules marsault risquent de s’épanouir d’ici la fin du mois. Ces premières floraisons sont le coup d’envoi pour le démarrage des colonies afin qu’elles soient prêtes pour les miellées sur les saules cendrés et sur les fruitiers. Mais il fait encore trop froid ou trop pluvieux et nos butineuses ne peuvent réellement en profiter pour ramener du pollen frais et du nectar frais.

Je me réf!ère au cornus mas comme repère floral pour le démarrage du couvain. Normalement le cornus mas fleurit tout début mars. Il a pris 3 semaines d’avance. Pour compenser ces floraisons « perdues », j’ai décidé de donner à chacune de mes colonies 450gr de candi protéiné à partir du 10 février au lieu de mi- ou fin février.

Même si on nous annonce une petite gelée nocturne pour la nuit de vendredi à samedi, je ne compte pas mettre les plateaux sous les planchers grillagés. En effet, je pense que pour une seule petite gelée nocturne, il n’est pas conseillé de perturber la ventilation actuelle des colonies. Si nous avons plusieurs jours de gelée nocturne avec des températures de -5°C , voire plus basses encore, alors j’irais mettre les plateaux sous les planchers grillagés, tout en laissant une ouverture suffisante pour la circulation de l’air.

Berberis Julianae

 

 

 

 

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (05/02/2022)

Note d’Oncle Max – 05/02/2022

Nous voilà déjà 6 semaines après le solstice d’hiver avec certaines de nos colonies qui ont repris leur développement avec un début de couvain.
Il est utile de toujours profiter des quelques beaux jours (doux, ensoleillé et non venteux) pour observer les colonies au trou de vol. Voir s’il y a des rentrées de pollen et comparer la vigueur entre les colonies pour estimer celles qui sont les plus populeuses et celles qui sont le moins afin de surveiller leurs réserves.

Profitons-en, en plus de la préparation des cadres, pour préparer quelques pièges (de printemps) à frelons asiatiques.
Reprenant les recommandations de Gilles Lanio (voir A&Cie n°200 du 1-2021) les points principaux sont :
Pour GL, la chasse aux nids secondaires dans les arbres est peine perdue jusqu’au mois d’août. Selon les experts français, actuellement 54% des nids secondaires se trouveraient à 5 m de haut.Si vous voyez un nid primaire, souvent sous un abri et à hauteur d’homme, il est utile de le détruire (avec précaution) : demandez conseil à notre responsable « frelons » de la section en la personne de Gaëtan Fievez (gaetan.fievez arrobase gmail.com).

C’est essentiel de piéger un maximum de fondatrices au printemps.
Il faut d’abord « bien » piéger au printemps….ni trop tôt, ni trop tard ni trop longtemps. C’est un laps de temps qui dure entre 5 à 6 semaines suivant la météo,
à partir de fin mars-début avril par temps chaud + 15°C. Idéalement entre 18°C et 20°C.  A partir de mi-mai, ce n’est déjà plus très utile.
Il faut attendre que les fondatrices soient bien actives, mais avant que les fondatrices ne quittent leur nid primaire.
Appâts : Il est important d’avoir des appâts très olfactifs, quitte à remplacer l’appât chaque semaine si nécessaire : cassis + vin blanc + bière (brune). Une alternative au vin blanc ou au cassis est le nectar de banane. (Pisang Daran – Liqueur de banane chez Carrefour).
GL emploie de simple grands pièges à guêpes même si ce type de piège n’est pas « très sélectif ». Pourtant, à part des mouches, il n’attrape que de très rares autres pollinisateurs. GL place un piège par rucher (ou 1 piège pour 10 ruches), près du rucher  à une hauteur de planche d’envol ou dans un arbre en fleurs fort attractives pour le frelon (pruniers).  Il semble que le cotoneaster horizontalis est très attractif également.  NB : il conseille d’observer autour de votre rucher quels sont les floraisons attractives pour les frelons asiatiques. Les fondatrices sont très discrètes. Ce n’est pas parce que vous n’en voyez pas près de votre rucher qu’il n’y en a pas.

    

Bouteille avec double fond surmonté d’un couvercle Tap-Trap (ref Beeboxworld) laissant rentrer un frelon. Le double fond est fait soit avec un dessus de bouteille et son bouchon pour vider le liquide usagé, soit avec le fond d’une autre bouteille. Ces fonds sont tenus avec une baguette de bois qui traverse le tout.  Un morceau de grille à reine est placé sur la découpe d’une partie de la bouteille pour laisser s’échapper les autres insectes. Ce petit morceau de grille à reine doit être collé sur ses bords avec une colle spéciale « plastics »  NB: dans le fond de la bouteille complète, 4 ou 5 petits trous de 6 à 7 mm permettent aux odeurs de monter et attirer les insectes.

METEO :  je crois assez bien au grand balancier : après un été plus froid que la moyenne, nous avons un hiver plus doux que la moyenne. Après un hiver doux et humide, on pourrait avoir un printemps froid et sec. On verra bien ce que nous réserve la dernière quinzaine de février. Espérons que les bourgeons floraux n’éclosent pas trop tôt car nos colonies ne pourront en profiter pleinement sans une météo propice au butinage.

Rapport d’activité 2021 de la FAB-BBF

La FAB-BBF représente actuellement 3750 apiculteurs

Pour rappel, en 2021, par un vote à la très grosse majorité du comité, la SRAWE a décidé de s’affilier à la Fédération des Apiculteurs de Belgique, FAB-BBF.

Originellement, c’était notre fédération, la FABW, qui y était affiliée mais elle y a renoncé ces dernières années. Les raisons de ce refus étant devenues peu claires, et surtout dans le but de renforcer le représentation des apiculteurs amateurs wallons au sein de la Fédération, nous avons donc pris la décision de nous y affilier directement.

La FAB a pour objet de défendre les intérêts des apiculteurs au niveau fédéral, régional et européen. Elle représente les apiculteurs affiliés auprès des autorités politiques et administratives belges. Elle participe systématiquement aux travaux de concertation fédéraux au niveau des différents ministères comme santé publique, économie et de l’AFSCA . Elle défend les apiculteurs et leur cheptel en cas de problèmes sanitaires et autres ; à ce titre, elle a notamment obtenu la libre circulation des apiculteurs pour se rendre à leur rucher en période de confinement.

Rapport FAB-BBF 2021 (PDF)
http://www.fab-bbf.be/fab/

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