Note d’Oncle Max – 31/05/2025
Vous avez dû vous douter que les activités de récolte de hausses, d’extraction et autres ont inhibé mon attention pour la rédaction d’une note hebdomadaire de la semaine dernière.
Vous aussi avez dû probablement extraire votre miel de printemps et constater qu’il était particulièrement sec, cette année-ci, oscillant entre 16.5% et 17%. Cela semble avoir conditionné sa cristallisation qui s’est réalisée en quelques jours. Tout dépend évidemment de votre environnement floral car la cristallisation dépend du rapport fructose/glucose qui varie d’un nectar à l’autre dans les floraisons.
Pour ma part, c’est notre seconde meilleure année de cette dernière décennie, tant en qualité qu’en quantité. Avec les longues floraisons de saules, fruitiers, érables et aubépines, le miel est très parfumé. Je ne me prononce pas pour ceux dont les abeilles sont parties sur du colza ou d’autres floraisons agricoles.
Depuis dimanche dernier, les nectaires des acacias ont réduit leur production ou l’ont arrêtée. D’autre part les boutons floraux des tilleuls dans notre entourage ne sont pas encore mûrs pour éclore. Donc, nous avons un (petit) trou de miellée actuellement. Tout dépend de la météo (assez chaotique) en ce moment, mais les floraisons des tilleuls devraient s’épanouir le week-end prochain au plus tard. Peut-être que certains bien exposés au sud/sud-ouest seraient déjà prêts.
Ne vous étonnez pas que les abeilles soient plus agressives (défensives) durant ce trou de miellée, car quoique de plus naturel de défendre ses (maigres) réserves en ce moment, surtout si certains ont préféré ponctionner un maximum de miel (c’est à dire toutes les hausses) en leur laissant seulement le miel dans le corps, pour autant qu’il y en ait si le couvain et les réserves de pollen ont occupé toute la place.
Question prévisions météorologiques, je reprends des commentaires saisis sur le net : « L’été 2025 s’annonce déjà comme l’un des plus secs et chauds que la Belgique ait connus ces dernières années. Les services météorologiques tels que Météo Belgique et Meteovista confirment une tendance marquée à des températures élevées et à une pluviométrie nettement inférieure aux normales saisonnières. Les prévisions convergent vers une élévation significative des températures durant l’ensemble de l’été, avec une anomalie thermique positive sur la Belgique. Les deux services météorologiques, Météo Belgique et Meteovista, s’appuient sur plusieurs modèles saisonniers qui annoncent non seulement des journées plus chaudes que la normale, mais aussi une pluviométrie limitée. Cette combinaison est typique d’un été caniculaire, où les vagues de chaleur peuvent s’installer durablement.
L’un des effets inattendus de ce printemps sec et ensoleillé est le réchauffement anormal de la mer du Nord, dont la température est actuellement environ deux degrés au-dessus de la normale. Ce réchauffement réduit le pouvoir rafraîchissant des vents marins, souvent attendus comme modérateurs.
Paradoxalement, cette température élevée de la mer pourrait également engendrer des averses plus intenses, en favorisant une forte évaporation et la formation de nuages convectifs. Le phénomène pourrait se traduire par des orages localisés et brefs, sans effet significatif sur la situation de sécheresse globale.
En résumé, les pluies qui tomberont seront plus violentes mais moins fréquentes et moins efficaces pour recharger les nappes phréatiques. Les mois de juin, juillet et août devraient être tous affectés par cette situation. »
Personnellement, je compte bien suivre l’évolution de la situation ce mois de juin, mais, dès à présent, je me suis déjà mis dans l’esprit de récolter à la fin de la miellée sur tilleuls, quitte à laisser la (petite) miellée sur châtaigniers (nous en avons peu dans les alentours de Gottechain). Si les tilleuls sont en pleine floraison à partir du 5-7 juin, cela voudrait dire que je ferai ma récolte aux environs du solstice d’été. Les tilleuls à grandes feuilles fleurissent souvent un peu plus tard, au même moment que les châtaigniers (avec ces changements climatiques), mais je les assimilerai aux châtaigniers. Ainsi, si les prévisions de sécheresse et des canicules s’avèrent justes, les abeilles auront assez de réserves jusqu’à fin du mois d’août. NB : pour ce faire, il est nécessaire de leur laisser une hausse après la récolte au solstice d’été, sinon les abeilles n’auront pas assez de place de stockage dans le corps car le couvain devrait rester encore important jusque mi-/fin juillet.
Traitement varroa :
Après le solstice d’été (et après la seconde et dernière récolte) j’évaluerai le moment idéal pour traiter le varroa avec une solution basée sur une formule au thymol (Apilifevar ou Thymovar) en fonction des températures qui ne doivent pas excéder 30°C. Un traitement doit être réalisé durant au moins 3 semaines, mais dans ce laps de temps il est difficile de savoir si nous n’aurons pas un pic de chaleur. Ce sera à surveiller et à bien évaluer. Nous serons peut-être obligés de réduire la quantité prévue de ce traitement pour ne pas affecter les abeilles car le thymol pourrait devenir fort irritant pour les abeilles.
Enquête ‘BEELIFE B-THENET – Priorisation of Good Beekeeping Practices’
De la part de Noa Simon:
Je partage avec vous l’enquête B-THENET visant à identifier les pratiques apicoles qui seront élaborées et décrites dans le cycle final de ce projet sur les bonnes pratiques apicoles. Votre aide pour prioriser le travail nous permettra d’identifier les pratiques les plus intéressantes pour le secteur.
L’enquête est ouverte à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 15 juin.
Nous vous remercions de votre coopération. Bien cordialement,
Noa
https://ec.europa.eu/eusurvey/runner/faf4d01d-c805-3ed3-a405-b66e0c9c7183?surveylanguage=FR
Revue n° 125 du Cercle Royal Apicole de Nivelles
Au sommaire (notamment):
- Le petit mot du rédacteur
- La vie du Cercle
- Agenda chez nos collègues apiculteurs
- Frelons asiatiques à pattes jaunes (infos)
A lire sur: Revue N° 125 MAI 2025
