Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (12/07/2025)

Chronique FA – 12/07/2025

Nous sommes nombreux à constater l’arrivée des premiers frelons asiatiques devant nos ruches. C’est inéluctable malgré le piégeage de printemps des fondatrices et la destruction des nids primaires.  Plusieurs nids primaires ont encore été détruits la semaine dernière sur l’entité d’Incourt après signalement des habitants motivés pour nous aider dans la lutte contre ce fléau.  Une remarque importante s’impose: à ce moment de l’année, lorsqu’on découvre un nid primaire, il est impératif de vérifier l’absence du nid secondaire dans les environs; ce serait dommage de détruire le nid primaire où des ouvrières s’occupent des dernières larves … alors que la reine est déjà partie pour le nid secondaire.

On peut craindre que la lutte sera plus difficile cette année qu’en 2024 car la météo a été bien meilleure pour le développement des insectes en général.

Alors, que faire si les premiers frelons sont observés devant les ruches?

Plusieurs d’entre nous essaient de repousser le plus possible le placement des muselières. En effet, celles-ci perturbent tout de même le travail des abeilles.  Aussi longtemps que les abeilles travaillent normalement (va-et-vient habituel au trou de vol), il vaut mieux laisser le champ libre aux butineuses.  De plus, la muselière n’est qu’un pis aller: bien sûr elle éloigne les frelons du trou de vol, mais le problème reste entier avec les nids qui continuent à se développer sans entrave.

Il vaut mieux, en tout cas dans un premier temps, placer des pièges entre les ruches au niveau des planches de vol, pour capturer le maximum des rôdeurs indésirables.  Les pièges cônes avec l’attractif classique (bière brune, vin blanc et sirop de fruit) agrémenté d’une pulvérisation de Trappit sur le cône, donnent de bon résultats, surtout pour les pièges placés à l’extrémité des rangées de ruches.   Certains d’entre nous ont constaté récemment que les frelons pouvaient assez facilement ressortir des pièges (y compris avec le Vespacatch Select) car ils sont encore de petite taille (peut-être s’agit-il des premières ouvrières élevées par la fondatrice seule).  Il me semble toutefois que les frelons retrouvent progressivement leur taille habituelle.  A vérifier au cas par cas.

Par dessus tout, il faut se mettre à la recherche du ou des nids secondaires qui se trouvent dans les environs du rucher.  On place des pots à mèches à 100-200 m du rucher dans plusieurs directions – dans des endroits relativement dégagés pour pouvoir suivre visuellement la direction prise par les frelons quand ils quittent l’appât.  Lorsque des frelons sont fidélisés sur l’appât, il faut les marquer sur le thorax, observer les directions prises quand ils quittent l’appât pour retourner au nid, et mesurer le temps aller-retour pour faire une triangulation.  Malheureusement, cela prend beaucoup de temps.  Le Groupe F à Bruxelles expérimente cette année l’utilisation de balises électroniques (fixation d’une puce électronique sur un frelon et utilisation d’un détecteur pour suivre ce frelon jusqu’au nid).  C’est une méthode plus rapide mais évidemment assez coûteuse.

Tout ce travail est malheureusement le prix à payer pour donner à nos abeilles les meilleures chances de résister jusqu’à l’hiver avec des colonies populeuses.  Cela s’ajoute au travail classique de préparation à l’hivernage, y compris le traitement estival contre le varroa.  Ne nous décourageons pas, j’ai le sentiment que nous avons pris le problème en main plus rapidement que nos collègues français mais il ne faut absolument pas baisser les bras!

Photo Charles Schramme, Piétrebais

Varroa Diagnostic: un nouvel outil intuitif pour faciliter la prévention, la détection et le traitement du Varroa

Madame, Monsieur,

Nous avons le plaisir de vous présenter VarroaDiagnostic, notre outil d’aide à la décision destiné aux apiculteurs pour évaluer le taux d’infestation par le varroa et orienter les choix de traitement.

Cet outil financé par la Région Wallonne, a été développé pour répondre aux besoins concrets du terrain.

Il est accessible en ligne via VarroaDiagnostic – Trouvez le traitement qui convient.

De la part de: Julien Dauby
Arista Bee Research Belgium
julien.dauby’acrolle’aristabeeresearch.org

NDLR: nous n’avons pas encore pu évaluer cet outil; nous serons heureux que ceux d’entre vous qui l’utiliseront prochainement nous communiquent leurs conclusions. Merci d’avance

Note d’Oncle Max – 12/07/2025

En principe chacun devrait avoir terminé sa seconde et dernière récolte de miel de la saison.

Benoît (Mercenier) et moi avons eu un bref échange aujourd’hui et tous les deux nous estimons que, dans notre région, la miellée d’été a pris fin il y a une quinzaine de jours, soit la dernière semaine de juin. C’est beaucoup plus tôt que notre ancien calendrier pré-changements climatiques.

C’est ce qui explique l’agitation des abeilles (et non leur agressivité) lorsque j’ai récolté les hausses des ruches : les abeilles se précipitaient sur les cadres comme jamais je ne les avais vues auparavant.   D’ailleurs, il y a quelques jours, lorsque j’ai mis les cadres à lécher dans un empilement des hausses à 20 m des ruches, celles-ci ont été nettoyées en moins de 2 journées. Cela m’a permis de constater le nombre important de bourdons qui venaient également prendre part à ce festin, mais aussi, malheureusement, des frelons asiatiques. J’ai mis plusieurs pièges aux abords et j’en ai attrapé beaucoup.

Comme le miel de printemps, celui d’été était relativement et naturellement sec (+/-17%). Pour m’assurer que la toute grande majorité des cadres avaient du miel à moins de 18%, je les ai malgré tout laissés avec un déshumidificateur pendant 48 heures.

Malgré les questions que je me suis posées sur l’ensemencement du miel de ce printemps, j’ai ensemencé ce miel d’été.  Carole avait observé que la partie de miel de printemps non ensemencée était d’une texture très fine et plus onctueuse que la partie ensemencée. Avec du miel d’un fond de seau qui n’avait pas été ensemencé, j’ai observé chez moi la même chose.

A vrai dire, l’ensemencement est une cristallisation « dirigée ». Mais si, naturellement, le miel s’oriente vers une cristallisation très fine, il n’y a pas lieu de réaliser un ensemencement. A l’avance, on ne le sait pas et, pour s’assurer une cristallisation fine, il est dès lors préférable d’ensemencer. L’ensemencement ne doit pas devenir un prétexte pour ne pas devoir malaxer régulièrement le miel récemment récolté.  Pour ce miel d’été, j’ai mis 2 pots de miel de printemps dans 50kg de miel d’été. Idéalement c’eut été préférable que je mélange d’abord 500gr de printemps dans 5 kg d’été, malaxer matin et soir pendant 3 jours et ensuite mélanger ces 5kg+ dans 50kg. Mais j’avais juste rempli mes 3 maturateurs inox de 50kg de miel et c’eut été un peu fastidieux de retirer 5 kg de chaque maturateur pour faire la préparation susmentionnée.

Question traitement varroa : Il se fait usuellement après la dernière récolte. Selon le type de produit utilisé, chacun choisira le moment le plus opportun. Personnellement, je travaille en comptant 3 semaines à rebours à partir du moment où je commencerai la stimulation avent le nourrissement d’hiver. Ce devrait être pour moi la fin de la première semaine du mois d’août si la météo le permet (pas traitement à base de thymol lors de canicule).

Question FA : depuis ce matin, je vois mes abeilles sur les planches de vol en position de défense….  Il est peut-être temps de placer déjà les muselières ? Lire la rubrique de Pierre à ce sujet.

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Webmaster.
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