Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (21/05/2022)

Note d’Oncle Max – 21/05/2022

Aujourd’hui, je réalise que je me suis trompé la semaine dernière en vous prédisant un trou de miellée en attendant les acacias et tilleuls. Après les bourrasques de vents de ce matin, j’ai trouvé sur un chemin quelques grappes de fleurs de vieux acacias prêtes à éclore.

  

Pour les tilleuls, il faudra encore patienter un peu. Les sureaux assurent la transition. Ensuite, Carole m’a indiqué avoir déjà vu des inflorescence de châtaigniers chez elle, ce qui prédit une floraison hâtive, peut-être presque en même temps que les tilleuls. C’est après la floraison des châtaigniers que cela va se corser. En effet, après le châtaigniers ce sera la disette. Il faudra veiller à ce que les colonies aient assez de réserve pour tenir les 2 mois estivaux (juillet et août) chez nous dans le BW. Certains ont des ronciers  ou des prairies avec du trèfle dans leur environnement…. tant mieux. Il ne faudra pas qu’il fasse trop sec car même si nous pourrons admirer les fleurs, les nectaires risqueraient d’être également à sec.

Après les orages, soyez vigilants pour les éventuels essaimages qui se produiront après. Un brusque confinement des colonies qui se sont bien développées ces dernières semaines peut provoquer une fièvre d’essaimage. Tout dépend de la place qui lui reste pour bâtir.    Si vous avez récolté avant ces orages et que vous leur avez remis une hausse avec de cadres bâtis et/ou avec des cires gaufrées, elles auront de quoi s’occuper lorsqu’elles seront confinées durant les jours de mauvais temps. Pour cette raison, si une grande majorité des cadres de la hausse sont operculés et prêts à être récoltés avant une période pluvieuse ou orageuse, mieux vaut récolter ce qui a lieu d’être et leur donner de nouveaux cadres de cire gaufrée à bâtir ou des cadres bâtis à nettoyer. Dans ce cas de figure, mieux vaut plus tôt que trop tard.

Quant aux rentrées quotidiennes de miel, les balances indiquent des rentrées en décroissance depuis quelques jours (avant les orages de ce vendredi). Par contre dès que les acacias seront en pleine floraison et que la météo le permettra, les rentrées repartiront en croissance.

Ensemencement du miel ou non : « ensemencer » son miel fraîchement récolté est une manière d’influencer la cristallisation du miel. Pour cela, idéalement, il  faut d’abord mélanger 500gr de miel cristallisé (très) fin de printemps dans 5kg de miel récolté; bien mélanger matin et soir pendant 2 jours; introduire ces 5 kg dans 45kg du miel récolté; à nouveau bien mélanger matin et soir jusqu’à ce que le miel devienne beaucoup plus opaque et plus crémeux.

Mais, en pratique, nous n’avons pas toujours 50kg de miel à ensemencer. Alors, pour faire plus simple, on peut mettre un pot de 500gr de miel cristallisé (très) fin de printemps dans 20 à 30kg de miel fraîchement récolté et bien mélanger comme décrit ci-avant.  A la récolte de printemps, je mets 500gr de miel cristallisé (très) fin dans 30-40 kg de miel fraîchement récolté. Mais à la récolte d’été, je double ou triple la dose car s’il y a un mélange d’acacia, tilleul et châtaignier, le miel aura tendance à cristallisé beaucoup plus lentement.

Néanmoins, un nombre d’apiculteurs ont des « clients » qui préfèrent le miel liquide. Dans ce cas , il est préférable de ne pas ensemencer. Mais le risque sera dès lors d’avoir à terme un miel qui cristallise de manière hétérogène et/ou avec une granulométrie grossière.  Pratiquement, on pourrait ne pas ensemencer une partie du miel récolté pour les amateurs de miel liquide qui serait vendu dans les quelques semaines qui suivent la récolte, et ensemencer le reste pour une conservation plus longue en garantissant une cristallisation fine.  Tout est envisageable car « les goûts te les couleurs ne se discutent pas ».

Il faut se rappeler que le miel d’acacia et celui de châtaignier restent liquides très longtemps. Celui de tilleul un peu moins longtemps. « Longtemps » veut dire ici plusieurs mois, voire un an ou deux selon la pureté du miel; un miel est très rarement typé à 100%; usuellement s’il est typé à 65-70% d’une essence d’arbre/arbuste/plante mellifère, il peut « porter » le nom de l’essence en question.  C’est le cas avec, par exemple, avec mon miel de saules qui a également du nectar de merisiers, fruitiers, érables. Cette année-ci, pour la première fois en 30 ans, j’ai eu l’occasion de faire une seconde petite récolte printanière qui, je pense, est  typée « aubépines-sorbiers », après la première qui est typée « saules-fruitiers-pissenlits ». Mais cette seconde récolte aura également du nectar d’elaeagnus (chalef) et autres arbustes mellifères.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien ces arbustes Elaeagnus, il y en a deux très mellifères et odorants qui sont l’elaeagnus commutata et l’elaeagnus angustifolia (dit »olivier de Bohème »). Le premier fleurit plus tôt que le second dans le courant du mois de mai. Il existe aussi l’elaeagnus ebbingei. Ils ont un très grand nombre de très petites fleurs blanc crème qui donnent un très bon parfum.

Une autre plante intéressante, c’est le rosier lianes dont quelques variétés sont (très) mellifères telles que le Kiftgate, Bobbie James, Wedding Day et Rambling Rector (NB: vérifier l’aspect mellifère de ces 2 derniers).  Parmi les rosiers arbustes et rosiers lianes, tous ne sont pas mellifères : ce sont les variétés anciennes à fleurs simples qui sont le plus souvent mellifères. Cette petite digression sur les plantes mellifères, je la dédie à Philippe  avec qui nous avons parlé hier soir (lors de l’excellente conférence de Mr Cardinault sur les produits « santé » de la ruche) de plantes mellifères recommandées à réaliser pour les « trous de miellée » et principalement pour combler le trou estival de juillet et août.  Toute observation, collaboration dans ce cadre serait appréciée.

Le vol du frelon européen

Cette semaine, notre collègue apiculteur Gilles Martin a filmé ce vol d’un frelon européen en chasse autour de ses ruches à Biez.

A priori, on se dit que c’est une vision bien effrayante, et que ce frelon est sûrement là pour tenter de capturer l’une ou l’autre malheureuse abeille …

Mais on le voit surtout patrouiller longuement à l’arrière de la ruche, sous le grillage ‘anti-varroa’ du plancher, alors que la plaque de protection inférieure a été retirée pour améliorer la ventilation en été. A cet endroit, il n’y a pas d’abeilles mais des débris de cire tombent très fréquemment et ils attirent les fausses teignes dont les larves s’en nourrissent.

Ce frelon européen n’est-il donc pas à la chasse aux fausses teignes plutôt qu’aux abeilles ?

Le frelon européen est souvent cité comme un allié des abeilles plus que comme un prédateur: certes, il en consomme quelques unes, mais il est surtout un redoutable chasseur de fausse teignes ! Gilles relate qu’il a toujours observé des frelons européens près du Ry de Hèze, mais qu’il n’a jamais constaté de dégâts significatifs à ses ruches.

Pour en savoir plus:

Relire notre page: Bourdons, guêpes et frelons

https://www.apiculture.net/blog/frelon-europeen-n104

https://www.zapiculture.com/abeilles/le-frelon-europeen-allie-pour-les-abeilles/

https://www.pacte-ecologique.org/le-frelon-europeen-un-insecte-favorable-a-la-biodiversite/

 

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