Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/05/2020)

Le microbiome de l’abeille est stabilisé en présence de propolis

Une publication de Perot Saelao†, Renata S. Borba†, Vincent Ricigliano, Marla Spivak &
Michael Simone-Finstrom, le 6 mai 2020; https://doi.org/10.1098/rsbl.2020.0003. Epinglée pour nous par Charles Schramme.

Le microbiome décrit la communauté écologique comprenant symbiotes, commensaux et pathogènes partageant un même espace (Wikipedia)

L’intestin des abeilles et l’environnement de la ruche sont colonisés par 2 communautés microbiennes distinctes, qui impactent la santé des abeilles aux 2 niveaux individuel et de la colonie: le microbiote intestinal et le microbiote de la ruche. L’hypothèse des chercheurs est que ces 2 microbiotes ont co-évolué pour prospérer en présence de propolis

Les abeilles collectent des résines de plantes et les mélangent avec des quantités variables de cire pour produire la propolis. Dans la ruche, la propolis a des fonctions « architecturales » bien connues: restreindre l’entrée du nid, réduire la prédation et le parasitisme, consolider les rayons, isoler le nid de l’humidité.

Les résultats de cette étude suggèrent que la propolis a également un rôle de défense immunitaire sociale , qu’elle favorise la bonne santé de la colonie en maintenant dans leurs microbiotes une communauté microbienne stable ou homéostatique, et en en limitant les changements. Les exsudats de plantes incorporés dans la propolis sont riches en composés organiques (métabolites) parmi lesquels des huiles essentielles, qui sont des mélanges complexes de composants volatils aromatiques. Il a été prouvé expérimentalement que les huiles essentielles augmentent la résistance aux infections par des modifications du microbiote qui impactent sa structure et ses fonctions.

L’étude montre que, quand les abeilles vivent dans un environnement riche en propolis, leur microbiote héberge une moindre abondance de bactéries et que la variation de sa population microbienne est limitée; également, le microbiote est plus stable et plus similaire d’une colonie à l’autre quand à sa composition taxonomique, des espèces qui le composent.

Les abeilles de colonies en bonne santé avec plus de propolis à l’intérieur du nid peuvent réduire leur investissement dans leur réponse immunitaire, ce qui accroît leur durée de vie.

La méthode utilisée consiste à comparer 12 colonies « riches en propolis » avec 12 colonies dans des ruches standard; sur les 4 parois internes des ruches « riches en propolis », on a agrafé de la grille à propolis standard afin d’inciter les abeilles à construire une enveloppe de propolis tout autour de leur nid –
une expérience dont tous ceux d’entre nous qui ont encore de bonnes vieilles ruches en bois aux cotes pas trop avares pourraient utilement s’inspirer pour tester nous-mêmes les avantages d’une propolisation plus intense de nos ruches sans que cela gène trop les manipulations; et la transformation est réversible si l’expérience est négative

Note d’Oncle Max – 16/05/2020

Autant nous n’avions pas eu beaucoup d’essaimages en 2018 et 2019, autant cette année-ci nous avons été appelés à récupérer plusieurs essaims.
Mais ce qui m’interpelle, c’est le type d’essaims : avant, nous avions de beaux essaims primaires qui se posaient royalement à quelques mètres de la ruche sur un buisson et facilement accessible. Cette année-ci, j’ai eu de tout : un essaim moyen à 2.50m de haut qui une fois enruché est reparti de plus belle une semaine après, un autre magnifique essaim primaire mais posé à plus de 12 m de haut qui 3 jours après est parti se loger dans une habitation à 150m du rucher ….irrécupérable. Ensuite plusieurs petits essaims primaires dont l’un ou l’autre très volage partant au diable vauvert. J’ai été appelé l’une ou l’autre fois pour ce genre de petits essaims que j’ai récupéré et qu’il faut bien nourrir pour qu’il puisse se redévelopper correctement (surtout par ce temps froid et sec). Rappel : n’oublions pas que les abeilles cirières, en plus d’une température chaude ont besoin de 1kg de miel pour produire 100gr de cire. S’il fait trop froid et/ou trop sec, peu de miel sera collecté.
Au rucher tampon, idem malgré les divisions : le voisin a signalé 2 essaimages fugaces partis au loin; Carole et moi avons récupéré 2 autres petits essaims. Pourtant, nous avions fait nos divisions relativement tôt; (16/4). peut-être un peu trop tôt car l’une ou l’autre division ne semble pas avoir été bien réussie.
Pourquoi majoritairement ces petits essaims primaires et de plus très volages ? C’est peut-être la situation climatique qui les conditionne. La grande majorité des abeilles de la colonie essaimeuse opte pour rester avec la colonie souche et la future nouvelle reine par sécurité alimentaire ou pour garder au chaud le couvain présent qui est abondant.
Si ces petits essaims ne sont pas bien développés d’ici la fin du mois, je compte les rassembler pour essayer d’en faire l’une ou l’autre colonie hivernable.
Quant aux récoltes de miel, il apparaît qu’il est généralement assez sec, difficile à désoperculer car les opercules collent au miel. De plus, dans le maturateur, ce miel est plus lourd à malaxer. D’un autre côté, il fige relativement vite (une bonne semaine) et la mise en pot peut être assez rapide.
Par contre question qualité, je pense que ce miel de printemps sera aussi bon que le cru printanier 2018 qui fut un des meilleurs depuis de nombreuses années.

Météo pour la quinzaine : toujours sec mais un peu plus chaud en journée. Dans ces conditions, nul ne sait si les acacias vont bien donner ainsi que les tilleuls  : tout dépendra des ressources hydriques du sol….et donc de la qualité des sols dans l’environnement du rucher.

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A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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