Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (30/03/2024)

Chronique ‘Frelon Asiatique’ – 30/03/2024

Notre collègue apiculteur Pierre Barthélemy a proposé de tenir régulièrement une chronique ‘FA’ dans ces nouvelles; il sera aidé ponctuellement dans cette tâche par Carole Cocriamont; à 2, ils formeront notre équipe des ‘FA killers’. Voici donc la première de cette nouvelle chronique.

Le piégeage de printemps des reines fondatrices de FA entre dans sa phase principale.  Nous sommes nombreux à avoir placé nos pièges sélectifs au début du mois de mars, mais le printemps se fait attendre et les captures de reines fondatrices restent assez rares.  A l’exception de quelques journées ensoleillées et relativement chaudes, les températures restent le plus souvent autour de 12 °C et les averses se succèdent.

Ceci semble postposer le réveil des reines fondatrices et un nombre restreint de captures a été observé jusqu’à présent.

A titre d’exemple, sur les 100 pièges répartis sur toute l’entité d’Incourt, une seule reine de FA a été capturée au centre d’Incourt.  Une reine de frelon européen a été capturée et relâchée; ceci démontre bien la nécessité de visiter régulièrement les pièges et de veiller à libérer les autres insectes capturés malgré la sélectivité élevée des cônes utilisés.

Cet exemple est confirmé par une communication récente du CRA-W à l’attention des apiculteurs qui participent à leur projet de piégeage de printemps.  Sur les 2300 pièges du CRA-W déployés à travers la Wallonie, seulement une dizaine de captures de frelons asiatiques ont été renseignées jusqu’à présent.

Nous avons aussi capturé 2 reines fondatrices dans le piège Jabeprode au RT de Doiceau.

Les captures vont sans doute s’intensifier dès que le printemps s’installera pour de bon. Il faut évidemment garder à l’esprit que les reines fondatrices sont isolées en ce tout début d’année; par conséquent il ne faut pas s’attendre à de nombreuses captures (contrairement au piégeage d’été ou d’automne) et il est même très probable que certains pièges ne capturent rien au printemps.  C’est le nombre élevé de pièges dans un maillage extensif du territoire qui permettra d’endiguer l’explosion du nombre de nids en saison.

Nos prochaines activités: 2 dates à noter déjà dans votre agenda

Vendredi 19 avril: conférence: « La loque européenne,  épidémiologie & mesures de prévention » par Tanguy Marcotty

Samedi : 18 mai: Balade d’observation de la flore apicole à Gottechain sous la conduite de Maximilien de Neve et de Pierre Barthélemy

Note d’Oncle Max – 30/03/2024

Pour que les butineuses puissent travailler en nombre (et ne pas devoir rester trop nombreuses à chauffer le couvain), il faut du soleil, une température (minimum 18°C à 20°C) et pas trop de vent.

Pour le moment c’est un vent trop fort (+/-30km/hr), un manque de soleil et une température trop basse. Et ceci pendant que plusieurs floraisons sont déjà bien en cours : poiriers, pruniers, saules cendrés, érables argentés, lauriers-cerises, viornes carlecephalum et burkwoodii … et déjà les premiers pommiers. Les boutons des aubépines sont déjà visibles. Et nous ne sommes pas encore le 1er avril.

Cela me paraît fort précoce et nous risquons un chevauchement des floraisons dès que les températures augmenteront avec un zeste de soleil. D’autre part, cela m’inquiète car que restera-t-il des floraisons d’arbres fin avril et en mai ? Nous risquons d’avoir un petit trou de miellée. Tout dépendra des floraisons d’acacias et de la météo > les fleurs d’acacias sont fragiles aux averses et au vent.  Début juin nous aurons sûrement les tilleuls et peut-être déjà les châtaigniers plus tôt que la normale, comme l’an dernier.

Nous devons aider nos abeilles à être résilientes, mais elles devront s’adapter aux changements climatiques avec ces floraisons très (trop) hâtives. Je ne regrette pas d’avoir donné du candi protéiné aux colonies dès la mi-janvier pour favoriser le développement du couvain. C’est une manière de les aider dans leur résilience.

Les colonies hivernées avec hausse et supplées en janvier avec du candi protéiné avaient la semaine dernière plusieurs cadres de beau couvain (entre 4 et 6 cadres de couvain). NB: relire la note de la semaine dernière. Mais il faut encore attendre que les températures remontent à plus de 16°C pour mettre une seconde hausse. Pour les colonies hivernées sur un seul corps, il est peut-être temps de placer la grille à reine et une première hausse (avec des cadres bâtis vu les températures trop fraîches et le temps pluvieux de la semaine à venir).

Je doute que la météo de la semaine prochaine soit meilleure pour le butinage avec, à nouveau, des vents de +/- 30km/hr et des températures nocturnes toujours inférieures à 10°C.

Néanmoins, il est nécessaire de suivre les rentrées de miel car nous pourrions être surpris d’observer que les abeilles sont très actives pendant les courtes périodes favorables.

Joyeuses Pâques à tous !

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (23/03/2024)

Compte-rendu de notre conférence-débat ‘Frelon Asiatique’ du 16 mars

Vous avez été nombreux à participer activement à notre conférence-débat le weekend passé sur le thème de la lutte contre le frelon asiatique.

Merci à Carole, Sébastien, Pierre et Maximilien d’avoir animé ce débat et de nous avoir partagé leurs expériences les plus récentes.

Vous en trouverez quelques points-clés et des informations complémentaires sur notre page Compte-rendu de la conférence du 16 mars 2024

Nous maintenons régulièrement à jour nos pages sur le frelon asiatique, les techniques de piégeage et de protection, en fonction des dernières innovations et des dernières découvertes. N’hésitez pas à le consulter régulièrement:
https://www.srawe.be/?page_id=3207

Frelonne Killer

Pas encore de prise de FA dans mes pièges, ni dans ceux placés au RT à Doiceau. Mais je pense que tout doucement les futures reproductrices sortent d’hibernation. Mon voisin Maximilien en a vu un (bien gros > fondatrice) circuler autour de ses ruches.

Un collègue apiculteur de Gembloux vient d’en piéger un.

N’oubliez pas de bien surveiller vos pièges, de renouveler l’attractif régulièrement (s’évapore rapidement quand les pièges sont exposés au soleil), de libérer le plus rapidement possible les insectes non ciblés qui seraient encore dedans.

Et puis petit rappel suite à notre conférence, le trou central des cônes de piégeage fabriqués grâce à Armand est un peu trop étroit pour des reproductrices FA. Donc il faut l’agrandir à l’aide d’une mèche de 8mm sur foreuse à faire tourner très lentement car le cône est fragile. Le mieux est d’arriver à un diamètre de 8,4 mm en chipotant un petit peu.

Bonnes captures à tous………………  Carole

Note d’Oncle Max – 23/03/2024

Nous voici au printemps depuis quelques jours. Une semaine chaude et ensoleillée se termine pour retomber dans des normales saisonnières ce week-end et la semaine prochaine. Nous en avons tous profité pour visiter nos colonies avec des surprises, bonnes ou mauvaises.

Après les saules marsault, voici les saules cendrés en fleurs, en même temps que les prunus Pissard, les pruniers, les poiriers et quelques autres floraisons mineures. Toutes ces dernières floraisons sont précoces et bien en avance sur le calendrier d’antan. Les colzas sont déjà en fleurs également. En tout cas, cette semaine écoulée a permis à nos colonies de rentrer du pollen frais, ce qui a encouragé les reines à pondre plus intensivement.

Nous avons visité les colonies du RT1 où il nous reste 5 colonies sur 10. Ces 5 colonies sont bien développées avec plusieurs cadres de couvain (entre 4 et 7 sauf pour une ruchette avec seulement 2 cadres de couvain). La colonie avec 7 cadres de couvain devra vraisemblablement être divisée dans une quinzaine de jours lorsque le temps reviendra au beau fixe. Pour cette semaine à venir de nouveau fraîche et pluvieuse, nous avons laissé une barquette avec du candi protéiné aux colonies les moins développées et ce pour une dizaine de jours.

Avec l’hivernage de nos colonies avec hausse sur 8 cadres, nous avons donc redescendu les abeilles dans le corps pour pouvoir poser la grille à reine; Nous en avons profité pour griffer le vieux miel/sirop resté dans les cadres de hausse.

Au RT, comme nous ne produisons pas de miel, mais seulement des colonies, nous ne touchons pas aux réserves dans les hausses, réserves qui serviront pour les divisions de colonies.

Nous avons remplacé les partitions par des cadres de cire gaufrée (cg) dans le corps et par des cadres bâtis dans la hausse. NB : pour les colonies avec moins de couvain, nous avons récupéré cette année-ci (des ruches désertées) quelques cadres de corps bâtis avec des réserves de pollen pour les utiliser en lieu et place des cadres cg.

J’ai fait de même chez moi avec les 4 ruches (sur 8) qui ont été désertées.

Je me suis longtemps posé la question sur le pourquoi de ces ruches désertées. Ce n’est ni le varroa, ni le frelon asiatique, ni le manque de réserves (car elles en avaient toutes en suffisance). La seule explication/hypothèse plausible est la suivante : comme je ne remplace pas mes reines chaque année et que je laisse les abeilles le soin de le faire elles-mêmes lorsqu’elles le jugent nécessaire (normalement en mai-juin), et comme nous avons eu une longue arrière-saison relativement chaude, les reines ont continué de pondre plus longtemps que d’habitude. Les plus vieilles reines sont naturellement arrivées plus tôt en régression de ponte, ce qui a déclenché un remérage tardif qui, sans faux-bourdons (déjà évacués des ruches) s’est soldé par une non-fécondation des jeunes reines. La population des abeilles d’été s’est étiolée jusqu’à ce que la colonie disparaisse en fin d’hiver, sans avoir des jeunes abeilles d’hiver pour redémarrer. NB : en 30 ans, c’est la première fois que j’ai ces pertes hivernales dans mon rucher ; donc les changements climatiques pourraient toucher les colonies d’abeilles de multiples façons. Je ne compte pas intervenir en changeant de reine chaque année et je laisse faire la sélection naturelle afin que les abeilles s’adaptent elles-mêmes à ces changements climatiques. Je leur donne seulement un coup de pouce au printemps (surtout s’il est pluvieux et froid) avec un peu de candi protéiné à partir de fin janvier.

2 rendez-vous apicoles à noter dans votre agenda

Mardi 26 mars:  Apimondia webinar ‘Invasive Species in Europe’ 

Samedi 27 avril de 10H à 18H: Journées portes ouvertes chez Beebox World

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/03/2024)

Revue n° 114 du Cercle Royal Apicole de Nivelles

Au sommaire (notamment):

    • le petit mot du rédacteur
    • la vie du cercle – agenda chez nos collègues apiculteurs
    • chapitre frelons asiatiques
    • Les méga-enjeux du microbiome des abeilles mellifères,
      où j’épingle cette phrase-clé:
      Si on choisit l’option de la santé durable des abeilles, il n’y a qu’une voie possible : celle de la restauration des écosystèmes dans lesquels évoluent les colonies. C’est par les interactions avec les micro-organismes de leur environnement que les abeilles préservent l’équilibre de leur microbiome. Détoxifier cet environnement et en accroître la biodiversité sans compromis devrait être LA priorité de tous les amoureux des abeilles et des pollinisateurs

A lire sur: Revue N° 114 MARS 2024

L’abeille et le crapaud

L’abeille et le crapaud forment un couple improbable: comment ces 2 êtres si différents peuvent-ils se rencontrer, se disputer ou devenir amis ? Quels sentiments peuvent animer ces 2 partenaires que tout semble opposer ?

Notre collègue apiculteur Alain Danhaive est parvenu à en photographier un couple en pleine activité ! Photo assez exceptionnelle !

Cette étrangeté a inspiré divers conteurs, notamment africains.

Birago Diop, écrivain et poète sénégalais de culture soninke, nous conte une fabulette dont la morale pourrait-être « A malin, malin et demi »: Mbott le crapaud, berné par son amie Yambe l’abeille, trouve un moyen de lui rendre la pareille: http://www.soninkara.org/culture-soninke/ (voir surtout la deuxième partie du conte)

Plus proche de nous, Philippe Albor, dans ses Contes Elégants, nous raconte l’histoire, un peu semblable mais qui finit mieux, du crapaud et de l’abeille du lac de Saint Pée, au pays Basque: https://www.youtube.com/watch?v=z8PoV4cmyvY

Weekend Portes Ouvertes à la pépinière Apiflora à Solières (Huy): ces 23 & 24 mars

Un nouveau site pour la pépinière, un nouvel espace de vente et aussi un nouveau projet: celui de l’ASBL Reviv’essence qui a pour objectif de sensibiliser aux bienfaits du jardinage et du contact avec la nature sur notre santé et notre bien-être en général; on parle  d’hortithérapie et d’écothérapie

A découvrir sur: https://www.apiflora.net

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (09/03/2024)

Samedi 16 mars à 14h30: conférence-débat sur le thème du frelon asiatique

Cette conférence-débat donnera la parole à trois apiculteurs de la SRAWE qui se sont particulièrement investis dans la lutte contre le frelon asiatique et la protection des ruchers, sous la conduite d’un modérateur.

Elle sera l’occasion de partager des expériences personnelles et offrira aux participants la possibilité de confronter leurs connaissances avec d’autres apiculteurs. Nous sommes tous en phase d’apprentissage sur ce sujet très difficile, c’est donc le bon moment pour se former aux meilleures pratiques actuelles.

Dans la salle des TEMPLIERS de l’hôtel de ville de Wavre.

Les membres participants à cette conférence pourront recevoir gratuitement des couvercles-pièges à frelons asiatiques (T082) imprimés en 3D grâce à notre collègue apiculteur Armand Béché et à son laboratoire de l’UCL. Un grand merci à eux !

Tous les détails sur notre page Calendrier SRAWE 2024

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (02/03/2024)

Plus d’un quart des colonies d’abeilles mellifères sont mortes cet hiver en Flandre

Les apiculteurs flamands ont perdu 27% de leurs ruches cet hiver, indique une enquête annuelle de l’Institut apicole flamand (Vlaams Bijeninstituut, VBI) publiée ce jeudi. Une perte hivernale parmi les populations d’abeilles est normale, et s’établissait à un taux d’environ 10% depuis des décennies. Ce chiffre est toutefois largement dépassé depuis quelques années. Un dixième des apiculteurs ont même perdu toutes leurs abeilles mellifères.

Du côté wallon, le Centre apicole de recherche et d’information (CARI) estime qu’il est encore trop tôt pour établir des conclusions sur la mortalité hivernale des abeilles en Wallonie

A lire sur: https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2024/02/29/plus-d_un-quart-des-abeilles-a-miel-sont-mortes-cet-hiver-en-fla/

Les résultats détaillés (en néerlandais) sur le site du VBI: https://vlaamsbijeninstituut.be/resultaten-enquete-wintersterfte-2023-2024/

Etude 2024 sur le piégeage des fondatrices de frelons asiatiques: suite

18 de nos membres se sont portés volontaires pour participer à cette étude: un grand merci à eux. Les kits de piégeage sont arrivés chez Carole et ils sont en cours de distribution.

Un petit couac dans l’organisation du CRA-W: ce sont finalement 2 kits qui seront distribués par participant et non 1 comme informé auparavant; les premiers volontaires à avoir été chercher leur kit devront y retourner pour enlever leur deuxième …

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (24/02/2024)

Note d’Oncle Max – 24/02/2024

En examinant les prévisions à 14 jours (prises ce jeudi), conformément à ma note de la semaine dernière, je n’envisage pas (encore) de faire la visite de printemps avant mi-mars, à moins que d’ici là les températures arboreront 14°C à 15°C pendant plusieurs jours et avec un temps sec et ensoleillé.

Espérons que les saules marsault déjà en fleurs n’auront pas trop pâti des grosses bourrasques pluvieuses de jeudi et vendredi. De même pour les prunelliers et les autres cerisiers déjà en fleurs.

Avec des températures relativement fraîches, la nuit, les plantes seront freinées dans leurs floraisons. Ceci pourrait entraîner un chevauchement de plusieurs floraisons dès que les températures diurnes monteront avec un bon ensoleillement. Ce n’est pas un scénario optimal pour nos colonies qui préfèrent un échelonnement des floraisons.

Nous avons observé que les colonies consomment de plus en plus de candi protéiné en ce moment et ce malgré des réserves de miel/sirop en suffisance dans le corps ou la hausse. Ce candi protéiné sert principalement à l’élevage du couvain, ce qui nous fait dire que l’élevage est déjà bien en cours dans les ruches.

A la vue de ces prévisions, nous ne pensons pas qu’avant une bonne semaine les butineuses seront nombreuses à sortir des ruches. Seulement quelques téméraires prendront le risque à l’occasion d’une éclaircie ensoleillée avec une température supérieure à 8°C-9°C.

Floraisons précoces

Jeudi 22 février, 10H, 11°C, une petite accalmie dans cette matinée pluvieuse. De nombreuses abeilles butinent mon rhododendron précoce (Rhododendron X praecox) encore tout couvert de pluie. Mais les corolles assez profondes ont dû préserver le précieux nectar !

La floraison est rose lilas et elle est bien visible sur un arbuste semi-persistant qui a perdu une partie de son feuillage. De croissance lente, ce beau rhododendron atteint en une dizaine d’années une hauteur d’1M à 1M20, et un diamètre d’autant. Son nectar contient des matières toxiques comme la grayanotoxine, aussi appelée andromedotoxine ou rhodotoxine, mais, consommée en petite quantité, elle ne semble pas avoir d’effet toxique sur les colonies, et les quantités récoltées sont généralement insuffisantes pour être présentes dans la récolte de miel.

Comme son nom l’indique, ce rhododendron fleurit très tôt dans l’année, déjà dès la fin février; à cause de cela, ses fleurs sont souvent gelées et prennent alors une teinte brunâtre inesthétique. Cette année, il fleurit particulièrement tôt mais heureusement, si les prévisions météo se réalisent, il ne subira pas de gel.

Beaucoup de floraisons mellifères sont très en avance cette année; comme on peut le constater en les comparant à celles étudiées par le CRA-W entre 1955 et 1985 (voir https://www.cra.wallonie.be/fr/phenologie-des-plantes): elle semblent toujours être proches du minimum observé, voir antérieures)

NB: je n’ai pas trouvé d’étude récente sur la phénologie des floraisons dans nos régions; si certains en connaissent, ils peuvent nous les communiquer, elles seront les bienvenues

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (17/02/2024)

Note d’Oncle Max – 17/02/2024

Avec ces quelques demi-jours d’ensoleillement et de températures très douces pour un début février, nous sommes titillés par l’impatience de voir nos colonies démarrer. Il nous faudra cependant attendre encore un peu pour la visite de printemps car fin de la semaine prochaine les températures vont sensiblement rejoindre les normales saisonnières, à savoir 7°C à 8°C en journée (et +/-5°C la nuit) à partir du week-end prochain.

Personnellement, je n’envisage pas (encore) de faire la visite de printemps avant début mars, mais surtout avec quelques jours où les températures diurnes sont au-dessus de 14°C à 15°C. Les changements climatiques nous encourageront peut-être à avancer encore plus notre agenda.

Avec ces quelques demi-jours d’escapades pour nos butineuses, nous avons pu observer les colonies qui rentraient du pollen et les autres pas; ou se rendre compte que l’une ou l’autre colonie s’était effondrée cet hiver.

Avec les aulnes glutineux, encore quelques noisetiers, les cornus mas et récemment les prunelliers (prunus spinosa / Epine noire), il y a du pollen disponible dans l’environnement (du moins si vous avez encouragé leur développement près de chez vous). Viendront ensuite les saules marsault dont les châtons gris sont en train de sortir et les prunus cerasifera (Myrobolan ou prunier à fleurs). Espérons qu’ils ne sortent pas trop vite car le temps pluvieux et plus froid découragera les abeilles de sortir.

NB : la semaine qui vient sera en lune descendante et sera vraisemblablement la dernière semaine (et peut-être jusqu’à la fin du mois) pour planter les plantes à racines nues.

Parmi les plantes mellifères pour l’embellissement de nos jardins, il y a l’Abelia (25 espèces et cultivars) et l’Aronia (3 espèces : melanocarpa, prunifolia ou arbutifolia). Nous sommes aussi tombés sur le cornus officinalis (cornouiller du Japon) qui est un parent de notre cornus mas ; il fleurit également en février-mars et sa floraison est un peu plus abondante que celle du cornus mas…. mais tout dépend de l’exposition.  Voilà quelques idées pour nos chères abeilles.

Nous sommes tous atterrés de lire que la CE veut à nouveau assouplir l’usage des écocides qui nuisent si fort à l’environnement, en particulier à la vie des sols et à la biodiversité (voir par exemple: l’article de la DH ou l’article de la RTBF )

Question nourrissement de nos colonies, je vous avais dit que j’étais déjà passé candi protéiné pour mes colonies (un peu trop faibles pour certaines). Je vous en parle parce que j’ai observé un apiculteur qui achetait un carton de Candipolline : ce candi est complété avec des protéines d’origine animale (extrait de lait et d’œufs) et non végétale. Le Nutripro+10% est constitué de protéines végétales et le Candybee Gold de pollen (mais stérilisé aux rayons gamma).  NB : cette stérilisation du pollen détruit-elle tout l’apport de nutriments pour les larves ? On trouve le Candybee Gold chez Beebox à Fernelmont et le Nutripro+10% aux Ruchers Mosans près de Dinant. Ces deux derniers fournisseurs font aussi des envois de produits.

Printemps précoce : la nature se réveille déjà doucement grâce à une météo clémente

Son impact sur nos abeilles: un reportage en Brabant Wallon de la RTBF

 

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (10/02/2024)

Le CRA-W recrute des volontaires pour une étude sur le piégeage des fondatrices de frelons asiatiques

Dans le cadre du projet BeeWallonie et en collaboration avec le secteur apicole, le CRA-W lance une étude d’envergure pour tenter d’améliorer la sélectivité du piégeage de printemps. Pour les apiculteurs qui souhaitent participer au projet, les inscriptions, c’est maintenant !

Durant l’année 2023, le CRA-W a développé un piège couvercle physiquement sélectif qu’il veut tester à grande échelle. Les  apiculteurs volontaires intéressés à participer au projet recevront un kit de piégeage de printemps composé de 2 pots à miel munis du piège couvercle, l’un de couleur jaune et l’autre rouge, 1 litre d’attractif (solution sucrée à base de grenadine) ainsi que 300 g de bio-absorbant (qui sert à éviter les noyades).

Ils s’engagent à relever les pièges idéalement tous les 2 jours afin d’observer les captures et à consigner les résultats dans un formulaire en ligne ou sur une fiche papier. La campagne de piégeage durera 2 mois avec un renouvellement de l’attractif et du bio-absorbant toutes les 2 semaines.

Renseignements et inscription jusqu’au 18 février: https://www.cra.wallonie.be/fr/le-piegeage-de-printemps-des-fondatrices-de-frelon-asiatique

Dans le formulaire, vous devez sélectionner une ‘Section apicole pour le retrait des pièges’; vous pouvez sélectionner ‘1390 Gottechain SRAWE’ ; les kits pourront être enlevés chez notre collègue apicultrice Carole Cocriamont à Gottechain (un grand merci à elle de bien vouloir centraliser cet achat !)..

Nous vous préviendrons des modalités pour l’enlèvement chez Carole dès que nous aurons reçu les pièges.

NB: les participants doivent impérativement être inscrits à l’AFSCA

Inscription_CampagnePiégeagePrintempsVV2024 (PDF)

Pour ceux qui veulent suivre la formation FA du CRA-W

Le CRA-W organise de nouvelle sessions de formation pour les apiculteurs qui souhaitent devenir désinsectiseurs FA bénévoles.
Prochaines sessions de formation: renseignements & inscription: https://survey2.cra.wallonie.be/

Protection FA: encore et encore …

Il est clair que la proposition du CRA-W concernant le kit de piégeage a essentiellement un but d’étude, pas de protection des ruchers. En effet, 2 pièges par apiculteur sont nettement insuffisants pour assurer une réduction effective du nombre de frelons asiatiques dans notre environnement.

La SRAWE ne reste pas inactive à ce sujet: le comité travaille actuellement sur l’impression de cônes de piégeage grâce à une imprimante 3D (merci à notre collègue apiculteur Armand Béché et à son laboratoire de l’UCL !), ainsi que sur un achat groupé.

Petit rappel de Carole: le piégeage de printemps est essentiel, les futures reproductrices se mettent en route à partir du moment où les températures atteignent 14° environ. Les apiculteurs devraient donc commencer à piéger début mars. Ce n’est pas nécessaire de mettre à cette période plusieurs pièges dans un rucher, un ou deux suffisent largement. Par contre pour un piégeage de printemps vraiment efficace il faut installer des pièges suivant un quadrillage autour des ruchers attaqués l’année précédente ainsi que dans les endroits où il y a eu des nids…ce qui est préconisé c’est un piège tous les 50 mètres environ. Les pièges qui donnent les meilleurs résultats (au printemps ) sont des petits pièges comme le bocal avec cône, pas les pièges type nasse (grande boîte).

+ d’infos dans les prochaines semaines

Exemple de cône type T082 imprimé par Armand avec le soutien de son laboratoire à l’UCL

Revue n° 113 du Cercle Royal Apicole de  Nivelles

Au sommaire (notamment):

    • Le petit mot du Rédacteur
    • La vie du cercle
    • Agenda chez nos collègues apiculteurs
    • Éthologie : Abeilles en forêt par Cindy Adolphe

A lire sur: Revue n° 113 FEVRIER 2024 du CRA Nivelles

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Note d’Oncle Max – 27/01/2024

Après cette période de gel et de neige, nous avons retrouvé un temps plus doux mais pas encore sec. Nos abeilles ont profité de quelques demi-journées ensoleillées pour faire leurs vols de propreté.

Ce week-end et jusque mercredi ou jeudi, ce sera l’occasion d’observer au trou de vol l’activité des colonies avec températures oscillant entre 9°C et 12°C. Néanmoins il faudra vérifier que les colonies aient toujours assez de réserves pour redémarrer. C’est en ce moment qu’elles consomment le plus, vu l’énergie qu’elles dépenseront pour aller chercher du pollen frais et pour maintenir la chaleur nécessaire au nouveau couvain.

Il y a encore peu de plantes pollinifères en ce moment. Après les premiers noisetiers hâtifs, une seconde série est en train de fleurir. Carole m’a dit avoir vu de nombreuses abeilles sur sa plante de Sarcococca ruscifolia (ou confusa ?) en fleurs  Sarcococca ruscifolia – Sarcococca ruscifolia – Le Jardin du Pic Vert  Les hellébores à floraisons hivernales sont en boutons et certaines déjà en fleurs. Rose de Noël, Hellébore – Helleborus niger – Le Jardin du Pic Vert

Le mois de février sera le mois de préparation des nouveaux cadres qui serviront soit à remplacer les partitions soit à compléter les colonies qui passeront de ruchette à ruche.

Pour ceux qui pensent compléter leur environnement avec quelques plantes mellifères, c’est la dernière quinzaine pour planter celles qui sont à racines nues. Après le 15 février, cela peut devenir plus aléatoire avec les changements climatiques que nous connaissons. Ensuite, il faudra plutôt se fournir en plantes en pots.

Albert Mahieu m’a dit avoir trouvé 2 fondatrices de frelon asiatique dans un tas de bûches. Apparemment elles aiment beaucoup hiverner dans ce genre d’endroits. Donc, soyez vigilants… il n’y a pas de risque de se faire piquer car elles sont encore fort engourdies, mais il faut avoir l’œil pour les repérer pour les tuer.  Par contre, je ne me vois pas démonter et remonter mes tas de bûches pour rechercher des reines de frelon asiatique.  Tom Vrancken, « notre » spécialiste en recherches de nids de frelons asiatiques en trouve chaque année un grand nombre dans ces tas de bûches.

Prenez soin de vous et de vos abeilles en cette période hivernale.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (06/01/2023)

Note d’Oncle Max – 6/01/2023

Nous voici avec les Rois Mages dans la première semaine de 2024, avec les pieds presque palmés après ces 3 mois de temps pluvieux et souvent venteux.

Soit 15 jours après le solstice d’hiver : si certaines colonies ont déjà commencé à élever du couvain (ou ne se sont pas arrêtées d’en élever) il serait préférable de mettre les plateaux sous les planchers grillagés en vue d’une période de gel qui s’annonce à partir de dimanche soir. C’est Carole qui m’a fait remarquer que les prévisions s’étaient soudainement orientées à la baisse. Nous avons dès à présent ce mercredi 3/12 déjà mis les plateaux sous les planchers Nicot des colonies du RT à Doiceau.

Pour les fêtes de fin d’année, les floraisons des premiers noisetiers sont apparues, mais avec ces pluies régulières je doute que les butineuses aient pu en profiter. Mais certains ont observé des rentrées de pollen chez certaines de leurs colonies.

En soulevant les grilles protectrices des entrées des ruches pour évacuer le surplus de cadavres d’abeilles, j’ai retiré en même temps quelques petites limaces grises (limaces léopards) qui étaient parvenues à rentrer. La Limace léopard (Limax maximus) peut avoir une longueur d’environ 13 cm, certains auteurs lui donnent même une longueur maximum de 20 cm à l’âge adulte. Cette limace est omnivore et peut se montrer carnivore. Une fois dans la ruche, elle peut se nourrir aussi bien de cadavres d’abeilles que de pollen, de cire, voire de jeunes larves d’abeilles. Au départ, cette limace réside en forêt se nourrissant de bois morts et de cadavres divers (insectes, petits rongeurs, etc …). Apparemment, elle serait plutôt une alliée pour nos potagers car elle se nourrit de déchets verts, plantes mortes et s’attaque aux autres limaces. Elle peut donc être utile pour lutter contre les autres espèces de limaces susceptibles de ravager nos potagers. Donc, vaut mieux la retirer de nos ruches, ne pas la tuer mais la déposer dans nos potagers.

Jusqu’à cette fin de semaine, nous avons eu, malgré ces pluies, des températures assez douces supérieures aux moyennes saisonnières. Cette situation a contribué à une activité des colonies qui leur a fait consommer plus de réserves. Nous devons être attentifs au suivi des réserves de chacune des colonies. La période de gel qu’on nous annonce va faire resserrer les grappes et faire ralentir l’activité de la ruche, sauf pour celles où la ponte a repris et pour laquelle il faudra maintenir une température suffisante pour protéger les jeunes larves. Cela risque de compliquer la tâche des abeilles qui d’une part devront rester fixées sur le couvain pour maintenir une température adéquate (minimum 30°C pour les larves operculées, idéalement 35°C pour les œufs et les jeunes larves non operculées) et d’autre part devront se nourrir là où restent des réserves. Pour cette raison, cette période de l’année est souvent critique pour les colonies qui ne sont pas très populeuses. Il arrive que des abeilles cannibalisent des œufs et des jeunes larves non encore operculées pour survivre car ne parvenant pas à se nourrir sans abandonner le jeune couvain.

Janvier et février seront les deux mois difficiles à passer pour nos abeilles. Restons vigilants et, si nécessaire, donnons-leur un complément de candi pour s’assurer qu’elles ne sont pas en disette.

N’oubliez pas de fêter les rois en tirant la fève, ce samedi !

Revue n° 112 du Cercle Royal Apicole de Nivelles

Au sommaire (notamment):

    • Le petit mot du rédacteur
    • La vie du Cercle – Agenda
    • Positive attitude ? celles de « Ces fleurs qui apprennent à se passer des pollinisateurs dont les populations s’effondrent »
    • Nivelles : les frelons asiatiques sous surveillance
    • Environnement – Les frelons asiatiques ont des effets ravageurs pour les abeilles
    • Politique de l’UE. Les députés demandent un étiquetage plus clair du miel
      pour freiner la hausse des importations frauduleuses

A lire sur: Revue N° 112 JANVIER 2024

Pour en savoir plus sur l’article: « Ces fleurs qui apprennent à se passer des pollinisateurs dont les populations s’effondrent »

Insistons sur l’importance de cette étude, mentionnée dans la revue n°112 du CRA Nivelles.

Viola arvensis: la pensée des champs, normalement butinée par des insectes à longue langue comme Bombus Terrestris

Au départ, les changements environnementaux tels que la fragmentation et la destruction des habitats, la pollution des terres agricoles et l’introduction de nouvelles espèces causent le déclin des pollinisateurs.

Du fait de l’absence régulière des pollinisateurs, se développe la faculté qu’ont certaines plantes normalement entomophiles de produire des graines par autofécondation en l’absence momentanée de pollinisateurs. Cette évolution fait que certaines caractéristiques que la plante entretenait pour attirer les pollinisateurs, mais qui lui coûtent cher, disparaissent progressivement: pétales plus petits, productions de nectar et de pollen réduites, moins de parfum. D’autres caractéristiques évoluent aussi: taille des fleurs, poids des graines, distance entre les organes mâles et femelles, …

En conséquence, ces fleurs deviennent encore moins attractives pour les butineuses et renforcent leur caractères d’autofécondation. Il en résulte une boucle de rétroactivité (‘feedback’) de l’éco-évolution conjointe des plantes et des insectes: les butineuses disparaissent encore plus, les plantes réduisent encore leurs efforts pour les attirer.

Mais, à plus long terme,  cette évolution est négative pour les plantes aussi: en l’absence de fécondation croisée, le risque de dérive génétique est accru, et elles ne peuvent plus s’adapter aux évolutions de leur environnement.

Cette transition évolutive est généralement considérée comme un cul-de-sac irréversible.

Notons que cette étude porte sur l’évolution au cours d’une période d’une quarantaine d’années seulement !

NB: la lecture de cette étude sera un régal pour les biologistes et les statisticiens: l’analyse et l’isolation des différents facteurs pouvant intervenir sont minutieusement décrites: un vrai régal pour les spécialistes !

Publié dans Plantes mellifères | Marqué avec , , | Commentaires fermés sur Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (06/01/2023)