Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (18/04/2015)

/ Au sommaire:
– Dimanche 26 avril: stand ‘Quartier en santé sans pesticide’ aux fêtes de la Saint-Georges à Grez-Doiceau
– Revue n° 35 du Cercle Royal Apicole de Nivelles et Environs/

Dimanche 26 avril: stand ‘Quartier en santé sans pesticide’ aux fêtes de la Saint-Georges à Grez-Doiceau.

Dimanche prochain, la SRAWE participera au stand ‘Quartier en Santé sans Pesticide’ aux fêtes de la Saint-Georges à Grez-Doiceau.

Nous, les apiculteurs, nous sommes bien conscients que l’utilisation massive des pesticides est une des causes principales des hécatombes que nous constatons chez nos abeilles; et comme nous les considérons comme les sentinelles de l’environnement, nous sommes fort inquiets.

Dans la plupart des cas, l’utilisation de pesticides chimiques dans un jardin ne se justifie pas; au stand QSSP, les particuliers pourront recevoir des conseils pour employer des techniques respectueuses de l’environnement, qui maintiennent un jardin agréable et productif.

Depuis quelques mois, l’interdiction d’utiliser des pesticides pour l’entretien des voies publiques se généralise. La commune de Grez-Doiceau s’est engagée activement dans un programme de gestion différenciée ( voir Grez-Info n° 64). Bien sûr, le changement d’habitudes ne sera pas toujours facile à faire, ni pour le personnel communal, ni pour les citoyens. Au stand QSSP, nous aurons l’occasion d’en parler.

Nous avons encore besoin d’aide pour tenir le stand: si vous êtes disponible ne fût-ce qu’une heure ou deux, n’hésitez pas à nous rejoindre, SVP.

Gestion Différenciée à Grez-Doiceau

Gestion Différenciée à Grez-Doiceau

Pour en savoir plus:

Revue n° 35 du Cercle Royal Apicole de Nivelles & Environs

  • recettes de cuisine au miel
  • le petit mot du rédacteur
  • Bilan hivernal désastreux: vive l’abeille noire
  • La vie du cercle
  • Le bonheur est dans la ruche !
  • Deux cents espèces d’abeilles menacées en Europe
  • Calendrier & infos pratiques

Revue N°35 Avril 2015

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (11/04/2015)

Conférence « Formation des essaims artificiels »

Vous étiez particulièrement nombreux de beau dimanche 22 mars à participer à notre conférence sur la formation des essaims artificiels: sujet particulièrement important à cette époque où nous devons remplacer les nombreuses mortalités de colonies.

Guy Seressia était venu avec tout un matériel  de sorte qu’il a pu, selon son habitude, nous donner des explications très concrètes sur la façon dont nous pouvons nous y prendre.

Une assemblée nombreuse

Une assemblée nombreuse

Guy Seressia, notre conférencier

Guy Seressia, notre conférencier

Ce dimanche, Guy nous a particulièrement présenté la méthode que Joseph Pirenne a exposée dans son opuscule « L’apiculture … des abeilles », et que Guy pratique avec succès depuis plusieurs années.

Ce titre, un peu paradoxal, exprime la volonté de Joseph Pirenne de pratiquer une apiculture douce, naturelle, qui répond à la nature de l’abeille.

L'apiculture des abeilles

L’apiculture des abeilles

Ruchette de transfert

Ruchette de transfert

L’apiculture des abeilles

L’essaimage est un processus naturel indispensable à la survie de l’abeille, il représente néanmoins une perte importante pour l’apiculteur, surtout si l’essaim est perdu: perte de population et perte de récolte suite à l’élevage royal, aux réserves nécessaires à l’essaim et à la réduction de la proportion des butineuses dans la colonie.

Pirenne note qu’au printemps, la ponte de la reine augmente régulièrement en même temps que le nombre de jeunes abeilles nourricières, jusqu’à ce que la ponte atteigne son maximum qui correspond au potentiel de la reine. A ce moment, les nourrices deviennent en surnombre par rapport au couvain à nourrir, leur besoin physiologique engendré par le développement de leurs glandes hypopharyngiennes ne pourra pas être assouvi par les soins du couvain, et c’est ce qui les pousse à commencer un élevage royal, grand consommateur de gelée royale. De plus, leur nombre allant grandissant, les abeilles reçoivent moins de phéromone royale, ce qu’elles ressentent comme une déchéance de la reine et les poussent aussi à en élever de nouvelles.

Le moment critique pour effectuer l’essaimage artificiel est donc juste quand la ponte de la reine atteint son apogée: QUAND la surface du couvain operculé égale ou dépasse celle du couvain ouvert, et avant tout signe d’essaimage (on ne dispose que d’une dizaine de jours quand ce stade est atteint; les amusettes sont un signe annonciateur d’essaimage; dès qu’il y a un oeuf ds une amusette le point de non retour est atteint).

COMMENT ? en prélevant l’excédent de nourrices et celles qui peuvent le devenir prochainement: donc en prélevant des cadres avec nourrices et des cadres de couvain operculé.

Pour prélever ces abeilles sans devoir recherche la reine (Pirenne qui avait un rucher important ne marquait pas ses reines et cherchait à appliquer des méthodes simples et rapides), Pirenne a mis au point une ruchette spéciale avec une porte dans une paroi latérale et un fond grillagé; elle s’accompagne d’une trémie pour y secouer les abeilles, avec un caisson amovible pourvu d’une grille à reine et un fond grillagé afin de ne pas engluer les abeilles lors du secouage. On place la trémie contre la ruchette.

Vue en coupe

Vue en coupe

Prendre des cadres de couvain operculé et des abeilles naissantes  (plus l’opercule est brune, plus l’abeille est proche de la naissance !) représentant 1/3 de la surface totale de couvain et les balayer dans la trémie; placer les cadres dans la ruchette (les abeilles rejoignent le couvain à travers le caisson grillagé mais le reine y reste bloquée). Balayer de la même façon les abeilles d’un cadre de couvain non operculé, mais ce cadre retourne à sa ruche d’origine; le but est de réduire le nombre d’abeilles nourricières dans la ruche.

Normalement, il doit y avoir des œufs dans le cadre d’abeilles naissantes; si vous n’avez pas cette chance, il faut prendre un morceau de couvain fraichement pondu et l’insérer dans un cadre de la ruchette. Celle-ci sera donc capable d’effectuer un élevage royal. Mettre également 1 cadre de nourriture (miel & pollen) dans la ruchette.

Il reste à rassembler au centre de la ruche les cadres de couvain restant débarrassées des ébauches de cellules royales, et de mettre des cadres garnis de cire gaufrée de part et d’autre du couvain. Si l’opération a réussi, ceux-ci seront bâtis en cellules d’ouvrières.

Si la reine était sur les cadres balayés, elle se trouve dans le caisson de la trémie en fin d’opération: il suffit de la reverser dans sa ruche d’origine.

La trémie

Caisson amovible avec grille à reine

Trémie & ruchette

Trémie & ruchette

La ruchette doit être déplacée dans un rucher à plus de 3 KM; si ce n’est pas possible, il faut la fermer tout en maintenant une bonne aération et la placer en cave durant 3 jours.

Durant cette conférence riche en échanges et en anecdotes, Guy nous a aussi parlé de la technique d’aspiration des essaims; vous trouverez ici les détails d’une boîte pour aspirateur à essaims

Encore un tout grand merci à Guy pour cette splendide conférence !

 

apiculturenivelles.be

Le Cercle Royal Apicole de Nivelles et Environs vient d’ouvrir son site web et son blog. On y trouve déjà de nombreuses informations très intéressantes.

ApicultureNivelles

ApicultureNivelles

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (01/04/2015)

/ Exposition ‘Portraits d’abeilles
Vers la modification d’un décret pour interdire l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes au Parlement Wallon
Le SCOFCAH et les gouvernements européens bloquent la mise en application des nouvelles lignes directrices de l’EFSA pour l’évaluation des risques des pesticides pour les pollinisateurs/

Exposition ‘Portraits d’abeilles’

Proposée par Bruxelles Environnement à l’occasion de la Semaine sans Pesticides, l’exposition ‘Portraits d’abeilles’ présente un reportage photos de Myriam Lefèvre, une collection de portraits et de scénettes inédites, témoins d’une palette très étendue de comportements individuels !

Au BEL Brussels. site de Tour & Taxis, 86c/3000 av. du Port 1000 Bruxelles. Du lundi 23 mars  au vendredi 17 avril 2015 (du lundi au vendredi de 10h à 18h)

Plus d’infos

Vers la modification d’un décret pour interdire l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes au Parlement Wallon

Ce mercredi 25/03, en réponse à une question parlementaire de la députée Christie Morreale, le Ministre de l’Environnement Carlo DI ANTONIO a fait part de sa volonté d’interdire l’utilisation des néonicotinoïdes sur l’ensemble du territoire wallon.

Convaincue qu’il convient de renforcer de manière drastique les réglementations en la matière, la députée Morreale a plaidé pour que la Wallonie suive l’exemple français en interdisant ces pesticides.

Le ministre Di Antonio s’est dit favorable à l’interdiction de ces pesticides tueurs d’abeilles. Il a ainsi plaidé pour que l’on en arrive à ce que ces produits ne soient plus agréés non seulement au niveau européen mais aussi en Belgique.

Le ministre a ensuite fait référence à la législation wallonne, plus particulièrement à un décret de juillet 2013 qui limite l’utilisation de tels produits par les pouvoirs publics sans prendre en considération leur usage dans l’agriculture. Il a ajouté qu’il convient d’élargir cette disposition en procédant à la modification du décret. Le ministre a assuré que ces pesticides néonicotinoïdes seront ciblés en priorité par cette modification de décret.

QA interdiction des pesticides tueurs d’abeilles

A lire sur le site de Christie Morreale et sur diantonio.wallonie.be

Au nom de la SRAWE et en mon nom propre, j’ai envoyé un message de remerciement et d’encouragement à la députée Morreale et au ministre di Antonio. Mail à Morreale Mail à di Antonio

Si vous voulez en faire de même, voici les adresses de Contact: Contact Morreale Contact di Antonio

PS: voir la réponse du ministre di Antonio dans nos Nouvelles du 16/05/2015

Le SCOFCAH et les gouvernements européens bloquent la mise en application des nouvelles lignes directrices de l’EFSA pour l’évaluation des risques des pesticides pour les pollinisateurs

Il y a quelques semaines, Beelife, la Coordination Apicole Européenne, nous demandait d’exprimer notre support aux nouvelles normes européennes pour l’évaluation des risques pesticides (voir nos nouvelles du 14 mars dernier )

Beelife, nous communique à nouveau des informations inquiétantes au sujet de l’évaluation des risques pesticides sur les abeilles : Un printemps noir pour les abeilles

Tentons de faire le point sur ce sujet complexe.

La méthode actuelle d’évaluation des risques pesticides

Actuellement, les lignes directrices sont celles fixés par l’EPPO (European and Mediterranean Plant Protection Organization) ; elles reposent essentiellement sur les avis du groupe ‘Protection de l’abeille’ de l’ICPBR (Committee of Plant-Bee Relationship) ; or ce comité, créé en 1950 comme une plate-forme scientifique et qui n’a pas de statut formel, s’est vu progressivement infiltré par une part croissante de représentants de l’industrie.

Ce sont donc les entreprises qui produisent les pesticides considérés comme étant à l’origine du problème qui  contribuent à l’élaboration des directives qui seront utilisées pour contrôler leurs propres produits. Elles sont dans une position typique de juges et parties.

Le résultat : des protocoles d’évaluation complètement insuffisants et non scientifiques qui favorisent l’industrie. Actuellement, les évaluations ne prennent en compte que les effets létaux à court terme, principalement sur les abeilles adultes. Seules sont évaluées la toxicité aiguë, résultant d’une seule exposition directe (ou d’expositions multiples au cours d’un laps de temps réduit, en général moins de 24 heures), et dans certains cas la toxicité pour les larves.

Jusqu’à présent, l’impact d’une exposition chronique à de la nourriture et à de l’eau contaminées sur les abeilles et leurs colonies a été complètement ignoré dans les contrôles de sécurité.

Ces lacunes se sont avérées particulièrement graves avec l’apparition des nouvelles molécules comme les néonicotinoïdes.

Cette situation a été vivement critiquée par Beelife : voir le document Le futur des abeilles est-il entre les mains du lobby des pesticides ?

Le nouveau règlement européen d’approbation des pesticides

Depuis 2009, un règlement européen (1107/2009) prescrit qu’un pesticide ne peut être approuvé que s’il est établi que son utilisation «entraînera une exposition négligeable des abeilles, ou n’aura pas d’effets inacceptables aigus ou chroniques sur la survie et le développement des colonies, compte tenu des effets sur les larves d’abeilles et le comportement.»

Ce règlement européen datant de 6 ans maintenant n’est toujours pas mis en application.

Les modalités actuelles d’évaluation des risques faisant l’objet de nombreuses critiques, la Commission Européenne a dès 2010 demandé à l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) de développer un document de guidance pour les autorités responsables.

L’EFSA a publié le 4 juillet 2014 une nouvelle version de son document de guidance. Voir aussi notre article: Pesticides et abeilles: l’EFSA finalise de nouvelles orientations

Qu’est-ce que ces nouvelles méthodologies devraient changer ?

1. Elles marquent une rupture avec les conflits d’intérêts de l’organisme actuellement chargé de la rédaction des lignes directrices pour l’approbation des substances.

Ces nouvelles lignes directrices ont été élaborées par un panel d’experts scientifiques indépendants.

Beelife, dont c’est l’objet principal, a pris une part active dans ce travail.

2. Elles prennent en considération la plupart des sources variées d’exposition connues à ce jour.

La proposition de l’EFSA tient en compte un grand nombre de voies possibles d’exposition :

  • Contact lors du butinage de la culture traitée, de mauvaises herbes, plantes ou autres cultures avoisinantes
  • Consommation de nectar ou de pollen provenant de la culture traitée, de mauvaises herbes, plantes ou autres cultures avoisinantes
  • Consommation d’eau contaminée : eau de guttation, eau de surface, flaques

En plus de la toxicité aigüe, elle analyse aussi la toxicité chronique causée par un apport régulier de petites doses non létales. L’évaluation est faite sur les abeilles domestiques, les bourdons et abeilles solitaires ; sur insectes adultes et sur larves.

Tout compte fait, il ne s’agit ni plus ni moins que d’aboutir enfin à la  mise en application d’un règlement européen de 2009.

Le rôle trouble du SCOFCAH

Cependant, ces nouvelles lignes directrices ne sont toujours pas approuvées ni mises à exécution, étant bloquées par les représentants des gouvernements au niveau du SCOFCAH.

Le SCOFCAH est le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (Standing Committee on the Food Chain and Animal Health).

C’est un comité de règlementation. Son rôle est d’aider la Commission européenne à mettre au point des mesures de sécurité alimentaire. Sa mission couvre toute la chaîne alimentaire, de la santé animale dans les exploitations au produit arrivant sur la table du consommateur ; il se compose de représentants des États membres et est présidé par un représentant de la Commission européenne.  Pour la Belgique, c’est un représentant du ministère fédéral de la Santé qui y participe.

Le SCOFCAH est divisé en 7 sections ; la section « Phytopharmaceutiques » est celle qui est responsable de l’évaluation des risques pesticides sur les abeilles.

Les comptes rendus et les agendas des réunions des réunions de la section Phytopharmaceutiques sont repris sur le site de la Commission à la page : SCOFCAH – Pharmaceuticals. Malheureusement, ils sont mis à jour avec beaucoup de retard ; ainsi l’agenda de la réunion du 20 mars portant notamment sur le document de guidance n’a pas été publié ; les comptes-rendus sont inexistants à partir de la mi-octobre 2014.

On n’y trouvera aucune indication de la position des états membres, rendant ainsi impossible un quelconque contrôle démocratique.

Ce n’est donc que par des ‘bruits de couloir’ que l’on peut se faire une idée des négociations en cours. Les Etats membres qui bloquent seraient ceux qui s’étaient opposés à la suspension des néonicotinoïdes et du Fipronil en 2013: Roumanie, Hongrie, République Tchèque, Allemagne, Royaume Uni, Autriche,… Il y a très peu d’informations disponibles sur la position des Etats membres actuellement.

Il y a peu d’information aussi concernant les arguments principaux pour bloquer l’application des guidances. Ce que les représentants nationaux mentionnent principalement c’est la difficulté de l’application des tests à mettre en place (ce n’est pas un argument valable car la Commission a organisé des formations pour les évaluateurs des risques et a développé des outils facilitant leur utilisation). L’argument des firmes phytopharmaceutiques est que l’application des guidances réduirait l’entrée sur le marché des pesticides ( !).

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (21/03/2015)

Ce dimanche 22 mars: conférence «Formation des essaims artificiels», par Guy Seressia.

La formation d’essaims artificiels est une pratique indispensable pour lutter contre la perte d’essaims naturels, ainsi que pour pallier aux pertes de colonies hélas beaucoup trop nombreuses. Et si nous sommes chanceux, ces essaims nous permettront d’aider un autre apiculteur débutant ou sinistré ! Mais quand et comment former ces essaims artificiels ? Notre récolte de miel sera-t-elle perdue ? Quel matériel nous faut-il ? Faut-il rechercher la reine et comment le faire ? Voici toutes des questions auxquelles Guy nous répondra d’une façon concrète et pragmatique selon son habitude.

Les détails sur notre page Calendrier

Dossier ‘Abeilles’ dans le G-Mag

Sous le titre Sale temps pour les abeilles, Greenpeace Belgique publie à nouveau un dossier abeilles dans le dernier numéro de son magasine G-Mag.

Le dossier comprend un bouton ‘Aidez les abeilles – signez la pétition’ qui redirige vers le site sauvonslesabeilles.be où l’on peut trouver un dossier complet sur le déclin des abeilles, ses causes probables et les solutions proposées.

Espérons que Greenpeace Belgique continue à s’engager plus avant dans la défense de l’abeille !

La commune de Walhain instaure un subside à l’installation de ruches

Une prime communale de 50€ est octroyée à tout accueillant qui installe ou fait installer une ruche peuplée d’un essaim d’abeilles sur un terrain situé sur le territoire de la Commune de Walhain. Une seule prime est attribuée par ruche installée, avec un maximum de 3 ruches subsidiées par terrain.

Pour pouvoir bénéficier de la prime, l’apiculteur doit s’engager à semer aux alentours 3 m² de prairie fleurie mellifère par ruche bénéficiant d’une prime et à maintenir pendant au moins 3 ans chaque ruche subsidiée avec son essaim, ainsi que la superficie correspondante de prairie fleurie.

Règlement Walhain prime ruches
Formulaire Walhain demande prime ruches

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (14/03/2015)

/ Support au document EFSA de Guidance sur l’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles
Enquête de la FAB sur l’état des ruchers/

Support au document EFSA de Guidance sur l’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles

Nous avons été averti par le CARI et Beelife de ce que certains pays européens tentent de bloquer l’application du document EFSA de Guidance sur l’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles.

Nous avons envoyé à nos ministres Maggie De Block et René Collin un courrier urgent leur demandant de mettre tout en œuvre pour empêcher ce blocage.

Vous pouvez aussi le faire à titre personnel: attention, c’est urgent, la réunion où se prend la décision se tenant ce jeudi 20 mars, un courrier devrait être envoyé le 19 mars au plus tard !

L’expérience m’a appris qu’il ne faut pas se contenter d’envoyer une lettre-type mais qu’il vaut mieux envoyer un courrier personnalisé. N’hésitez donc pas à écrire votre propre prose !

Comparaison entre les méthodes ancienne et nouvelle d’évaluation des risques pesticides

ANCIENNEMENT

NOUVEAU

Méthode d’évaluation du risque

Adaptée aux pulvérisations et à une exposition à court terme

Différentes évaluations selon le type d’exposition (poussières, pollen &
nectar, guttation, pulvérisation)

Exposition

Aigue (orale & contact)

Aigue & chronique

Analyses toxicologiques

Evaluation systématique de la toxicité aigüe sur les adultes d’Apis mellifera

Evaluation systématique de la toxicité aigüe et chronique sur les
adultes et les larves ; évaluation des effets subléthaux
et cumulatifs ; sur Apis mellifera, bombus et abeilles solitaires

Document EFSA de Guidance sur l’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles (en anglais)

Mail SRAWE à Maggie De Block / Lettre SRAWE à Maggie De Block
Mail SRAWE à René Collin / Lettre SRAWE à René Collin
Lettre type soutien EFSA

Enquête de la FAB sur l’état des ruchers

La Fédération des Apiculteurs Belges-Belgische Bijenteeltfederatie vous propose de répondre à un questionnaire sur l’état de votre rucher en Belgique ! (Remplir un questionnaire par rucher svp)
Indemne ou atteint , l’état de votre rucher nous intéresse pour établir des statistiques , pour essayer de comprendre les pertes de cet hiver, pour convaincre l’AFSCA et les firmes productrices de médicaments que les traitements fonctionnent mal ou très mal!
Aucun nom ne sera révélé!

Un petit échantillonnage sera réalisé, la FAB-BBF y consacrera un budget de 2000 euros pour les analyses !
Accepteriez vous de donner des échantillons d’abeilles ou un morceau de cadre, de pain d’abeille à la Fab pour une analyse éventuelle?

Merci de votre participation!
https://docs.google.com/forms/d/11GKq7ZZiNJie9mQ-zKTjODQn97C_xgZsbO47r3YUTHo/viewform

Bien apicalement
Eliane Keppens Président FAB-BBF

NB: la SRAWE ne fait plus partie de la FAB mais que cela n’empêche pas ceux qui le souhaitent de répondre au questionnaire.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (07/03/2015)

Conférence « Approfondissons ensemble nos connaissances éthologiques des insectes »: jeudi 12 mars à Archennes

Par Thierry Bivort, ancien enseignant de biologie & guide nature; administrateur des APD

En nous interrogeant sur la manière d’être des insectes, leur manière de vivre et d’y voir, nous pourrons mieux percevoir le beauté de la vie terrestre mais aussi tenter de changer notre regard sur ces petits êtres.

Conférence organisée par les Amis du Parc de la Dyle ; jeudi 12 mars à 20h.
Maison de Coullemont, rue des Moulins 10 à Archennes, Grez-Doiceau. Entrée libre.

Conf APC 120315

Les amis du Parc de la Dyle

Semaine sans pesticides: du 20 au 30 mars

Semaine sans pesticide

Semaine sans pesticides

La semaine sans pesticide nous concerne tout particulièrement, nous les apiculteurs. La SSP, c’est un projet et un site web qui donnent de nombreuses informations sur les alternatives aux pesticides.

De nombreuses activités seront organisées durant cette semaine. Epinglons tout particulièrement:

Louvain-la-Neuve, jeudi 26.03 à  18h : Projection du film « La reine malade », témoignage d’un apiculteur canadien qui défend un modèle d’agriculture mieux intégré à l’environnement mais aussi au paysage et au tissu social
Semaine sans pesticide: activités dans le Brabant Wallon

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (28/02/2015)

Revue n° 34 du Cercle Royal Apicole de Nivelles

Revue N°34 février 2015

Nouvelles de notre rucher tampon

La mise en place de notre rucher tampon a progressé d’une étape importante: nous avons réceptionné le matériel commandé, c’est à dire 5 ruches Dandant-Blatt 10 cadres avec hausse, + 9 ruchettes DB 5 & 7 cadres avec hausse, acquises en grande partie grâce aux subsides de la région wallonne, et pour le solde sur notre propre budget.

3 membres du comité se sont engagés à gérer le rucher tampon et on nous a généreusement prêté un beau terrain à Doiceau.

Prochaine étape: peindre tout ce matériel.

L’étape suivante sera l’acquisition de colonies pour peupler notre rucher tampon. Nous vous en reparlerons prochainement.

Rappelons que l’objectif des ruchers tampons est de permettre à nos sociétés d’apiculture de produire localement de nouvelles colonies d’abeilles afin de compenser autant que possible les mortalités et de pouvoir aider les apiculteurs sinistrés ou débutants à démarrer ou redémarrer dans les meilleures conditions.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (21/02/2015)

/Au sommaire:
    • Appel aux volontaires; restauration de l’hôtel à insectes du Coullemont
    • Arista Bee Research annonce des résultats positifs dans sa recherche d’abeilles résistantes au Varroa/

Appel aux volontaires: restauration de l’hôtel à insectes du Coullemont.

Durant l’été 2013, les enfants de la plaine de jeu de Grez-Doiceau ont construit un hôtel à insectes dans la parc du Coullemont, à Archennes. Cette activité faisait partie d’une semaine de l’abeille au cours de laquelle ils ont pu participer à de nombreuses animations sur le thème de l’abeille et des insectes pollinisateurs.

Malheureusement, l’hôtel à insectes a subi les outrages du temps; il s’est même effondré durant l’été 2014. Il a maintenant été redressé et stabilisé par le personnel communal, mais il a perdu une bonne part de ses matériaux de nidification.

Aussi, je vous invite le samedi 14 mars à 14 heures à venir le regarnir. Apportez donc des petits fagots de tiges creuses (bambou) ou de tiges à moelle (framboisier, ronce, …) d’une quinzaine de centimètres de long, des blocs de bois également d’une quinzaine de centimètres de profondeur, percés de trous de 2 à 12mm de diamètre. Nous les placerons ensemble dans l’hôtel à insectes afin qu’il connaisse une deuxième jeunesse en cette année 2015.

Plus de renseignements sur les hôtels à insectes et l’accueil des abeilles sauvages sur notre page: Accueillir les abeilles sauvages dans son jardin

Hôtel à insectes du Coullemont (02/2015)

Hôtel à insectes du Coullemont (02/2015)

Adresse: Rue des Moulins 10 à Archennes. Pour une meilleure organisation, ce serait gentil de me prévenir si vous comptez participer. Alternativement, si vous ne pouvez pas venir ce samedi 14 mars, vous pouvez déposer vos matériaux préparés chez moi au préalable.
 

Arista Bee Research annonce des résultats positifs dans sa recherche d’abeilles résistantes au Varroa

Lors d’une initiative coordonnée par la fondation Arista Bee Research, un groupe d’apiculteurs européens a réussi à élever durant la saison 2014 une première génération d’abeilles capables de détecter les Varroas, et d’éliminer leur propre couvain infesté. Ce faisant, ces abeilles maintiennent le nombre de Varroas sous contrôle. Cet effort de sélection est une étape importante dans la production d’abeilles plus saines, résistantes aux Varroas et qui pourront mieux survivre dans un environnement difficile.

La prochaine étape du programme d’élevage, lors de la saison 2015, sera de continuer à sélectionner jusqu’à l’obtention de 100% de résistance (100%VSH – « Varroa Sensitive Hygiene ») avec les abeilles européennes. Un fois ce niveau de résistance atteint, des colonies de production normales seront créées et vérifiées pour les autres caractéristiques importantes en apiculture comme le rendement en miel, l’absence d’agressivité et la faible tendance à l’essaimage. De même, la sélection doit se faire avec le plus possible de lignées d’abeilles différentes, afin de maintenir leur biodiversité élevée et de rendre ce matériel parfaitement utilisable par la communauté des apiculteurs dans le monde entier.

Compte-rendu détaillé sur http://aristabeeresearch.org/fr/

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L’effondrement soudain des communautés de pollinisateurs.

La brutalité du déclin des colonies d’abeilles et des autres pollinisateurs nous étonne, alors que nous avons l’impression que les conditions environnementales ne se sont pas dégradées aussi brusquement. Quelles peuvent bien être les causes d’un changement aussi soudain ?

Une théorie récente d’écologie mathématique apporte des éléments de réponse à cette question.

Lorsque des espèces sont reliées entre elles par un réseau dense de relations mutualistes, leur capacité à résister à des conditions défavorables en est renforcée dans un premier temps; mais, lorsqu’un niveau critique est atteint, les populations s’effondrent brutalement.

Explications. Tâchons de faire le lien entre les mathématiques et la biologie des pollinisateurs, et d’en tirer les conséquences quant aux conditions nécessaires pour inverser leur déclin.

Topologie des communautés plantes – pollinisateurs

La majorité des plantes à fleurs dépend des animaux, et plus particulièrement des insectes pour leur pollinisation. Plantes et pollinisateurs retirent un avantage  de cette association; leurs interactions forment ce qu’on appelle un réseau mutualiste[1], à la différence des relations entre prédateurs et proies, qui forment un réseau antagoniste. Une abondance de plantes cause une abondance de pollinisateurs, qui à son tour accroît l’abondance de plantes.

C’est la topologie du réseau mutualiste qui est déterminante dans le processus de déclin des pollinisateurs, c’est-à-dire le nombre d’interactions et la façon dont elles sont arrangées,

Pour analyser la topologie du réseau, on peut la représenter sur un diagramme à 2 dimensions en mettant les plantes sur l’axe horizontal et les pollinisateurs sur l’axe vertical ; chaque carré noir représente l’interaction entre 1 plante et 1 pollinisateur.

La connectance[2] représente le nombre ou la densité des relations : c’est le pourcentage des relations observées (le nombre de carrés noirs) sur la totalité des relations possibles (le nombre total des carrés = nombre de plantes X nombre de pollinisateurs analysés).

Un haut degré de connectance est obtenu par des plantes et des pollinisateurs généralistes, lorsque les plantes peuvent être pollinisées par un grand nombre de pollinisateurs, et que ceux-ci butinent un grand nombre d’espèces de plantes. Un faible degré de connectance est obtenu par des plantes et des pollinisateurs qui ont développé une grande spécialisation mutuelle au cours de leur évolution.

Dans le cadre d’une communauté plantes – pollinisateurs, la connectance est notamment limitée par certains facteurs physiques comme la simultanéité entre période de floraison et période de vol, profondeur de la corolle et longueur de la langue.

L’emboîtement[3] est le concept utilisé pour mesurer la forme que prennent ces relations. Un haut degré d’emboîtement est obtenu quand la composition des plus petits assemblages est un sous-ensemble de celle des plus grands assemblages (les relations s’emboîtent les unes dans les autres comme des poupées russes). Autrement dit dans nos communautés plantes – pollinisateurs, un haut degré d’emboîtement est obtenu quand les relations formées par les espèces plus spécialisées ont tendance à former un sous-ensemble de celles formées par les espèces plus généralistes.

Pour représenter l’emboîtement sur notre diagramme et en obtenir une compréhension plus intuitive, on range plantes et pollinisateurs selon l’ordre croissant de leurs interactions ; la plante butinée par le plus grand nombre d’espèces de pollinisateurs se trouve à gauche sur l’axe horizontal, le pollinisateur butinant le plus grand nombre d’espèces de plantes se trouve en haut sur l’axe vertical. Quand les relations sont représentées de cette façon, un haut degré d’emboîtement s’exprime par une grande concentration de présences dans le triangle en haut à gauche du diagramme (fig. 1 droite) ; un faible degré d’emboîtement ou structure aléatoire s’exprime par une répartition des présences dans tout le graphique (fig.1 gauche)

Figure 1 (de ref[1])

Figure 1

Il existe deux méthodes de calcul du degré de connectance qui utilisent des formules mathématiques assez complexes mais dont les résultats ne divergent pas beaucoup.

Un haut degré de connectance est fréquemment observé dans la nature, aussi bien pour les réseaux mutualistes que pour les réseaux antagonistes, quelle que soit la méthode de calcul appliquée. La question sensible est donc « Quels sont les mécanismes qui génèrent un modèle emboîté ? »

Comment peut-on expliquer la présence de modèles emboîtés de communautés plantes – pollinisateurs ?

Une première explication est sans doute qu’il est plus facile à une espèce d’être généraliste que spécialiste, ce qui fait que la spécialisation réciproque est assez rare. Un nouvel insecte arrivant dans un environnement a plus de chances de survie s’il peut butiner un grand nombre de plantes différentes ; une nouvelle plante a plus de chances de survie si elle peut être fécondée par un grand nombre de pollinisateurs différents.

Une autre explication possible tient à la complexité des relations entre les espèces et à leur effet net.

En première approche, les plantes comme les pollinisateurs ont entre eux un effet net négatif dû à la compétition : les plantes sont en compétition entre elles pour attirer les pollinisateurs, les pollinisateurs sont en compétition entre eux pour trouver leur provende.

Mais un effet indirect positif peut se produire quand plusieurs espèces interagissent entre elles.

Lorsqu’une plante est pollinisée par plusieurs espèces d’insectes, l’absence occasionnelle d’une espèce ne sera pas dramatique puisqu’elle pourra être fécondée par d’autres espèces. Ce peut être le cas par exemple suite à une impossibilité de butiner durant la floraison à cause du mauvais temps, ou à l’absence d’une espèce de butineuses consécutive à une maladie ou un empoisonnement.

De même, lorsqu’un insecte butine plusieurs espèces de plantes, l’absence occasionnelle d’une floraison ne sera pas dramatique puisqu’il pourra butiner d’autres espèces de fleurs. On pense par exemple à une absence de floraison due à des gelées tardives ou d’autres circonstances atmosphériques, à une mauvaise synchronisation entre périodes de vol et de floraison, à la destruction des fleurs par fauchage hâtif ou herbicides.

Dans tous ces cas, les fleurs généralistes ont plus de chances d’être butinées et les pollinisateurs généralistes de trouver leur nourriture malgré le handicap, ce qui favorisera les uns et les autres dans un prochain cycle.

On peut donc considérer que plantes et pollinisateurs coopèrent entre eux pour assurer la pérennité de leur environnement.

L’analyse des interactions dans de grands réseaux est cependant extrêmement complexe et doit être poursuivie.

Résilience, état stable et hystérésis.

Les études théoriques montrent que la connectance et l’emboîtement des réseaux mutualistes plantes –pollinisateurs augmentent la capacité de résistance des espèces face à une agression ou un facteur négatif.

Figure 2 de ref [1]

Figure 2

 Dans un réseau avec un faible degré de connectance et d’emboîtement, un facteur d’agression ou de déclin fait disparaître successivement les différentes espèces avant l’extinction finale de la communauté (fig. 2 au-dessus).

Dans un réseau doté d’un haut degré de connectance et d’emboîtement, les espèces résistent d’abord au facteur négatif avant de disparaître brutalement toutes ensemble (fig. 2 en-dessous)

La résilience est la capacité d’un système, d’un milieu, d’une population à résister à un facteur de changement et à retrouver son équilibre antérieur.

Il est important de noter ici que la plus grande résilience, c’est-à-dire une résistance plus longue à la perturbation, s’accompagne d’un effondrement brusque de toutes les espèces lorsqu’un certain niveau d’agression est atteint ; c’est bien ce qui nous inquiète actuellement avec nos butineuses.

Il faut noter également que, en raison de la disparition brutale de toute la communauté, la résilience est caractérisée par un manque de signaux précoces d’avertissement.

La résilience peut également se définir comme la capacité d’un système à maintenir un état stable. Un environnement peut avoir plusieurs états stables différents.

Figure 3 de ref[3]

Figure 3

Un état stable peut se représenter par un graphique avec des collines et des vallées ; les vallées sont les multiples  états stables possibles avec leur bassin d’attraction ; les collines représentent les perturbations majeures au-delà desquelles on passe dans un autre état stable (fig.3)

S’il nous est difficile d’imaginer ce que sera un nouvel état stable sans fleurs ni pollinisateurs, nous pouvons prendre l’exemple d’un aquarium, bien connu par tous les aquariophiles (cet exemple s’applique aussi aux étangs, lacs, rivières, fleuves et mers fermées). Dans l’état stable souhaité, un aquarium est un récipient d’eau cristalline, avec une végétation abondante et des poissons colorés en bonne santé. Cet environnement une fois stabilisé résiste assez bien à l’apport de nutriments à condition de le nettoyer régulièrement et de changer une partie de l’eau ; au plus grand l’aquarium, au plus forte la résilience. Mais lorsqu’une barre est franchie et que la charge en nutriments dépasse une certaine limite, l’aquarium change du tout au tout : l’eau devient turpide, les algues et le phytoplancton se développent de manière exponentielle, les plantes et les poissons périclitent ; c’est ce qu’on appelle l’eutrophisation. Un nouvel état stable mais indésirable est atteint ; il est alors très difficile de revenir à l’état stable original souhaité, et un simple changement d’eau est tout à fait insuffisant.

La différence entre les conditions pour passer d’un état vers un autre et pour revenir ensuite à l’état original est appelée hystérésis.

 L’hystérésis (ou hystérèse) est la propriété d’un système qui tend à demeurer dans un certain état quand la cause extérieure qui a produit le changement d’état a cessé.[4]

Figure 4 de ref[3]

Figure 4

Concrètement, une fois atteint un certain point de rupture, il devient très difficile de revenir à l’état antérieur.

Conclusions

1. La brutalité de la disparition des abeilles peut la rendre invraisemblable; cela  donne en tout cas un bon prétexte aux défenseurs des pesticides pour rejeter leurs responsabilités: ce n’est pas possible, il doit y avoir erreur !
Cette théorie lui donne maintenant une explication mathématique: c’est parce que les insectes butineurs et les plantes entomophiles forment une communauté d’intérêts qu’elles peuvent d’abord résister aux agressions avant de s’effondrer brusquement quand un niveau excessif est atteint !
Il devient plus difficile de nier cette hécatombe au prétexte qu’elle serait invraisemblable.

2. Les responsabilités sont partagées entre les multiples facteurs d’agression: pesticides, pratiques agricoles intensives, disparition des milieux naturels, maladies et parasites importés.
Les insecticides néonicotinoïdes sont l’un des facteurs d’agression les plus récents et l’extension rapide de leur usage peut être le facteur qui a fait basculer la situation. Leurs conséquences  se marquent aujourd’hui brutalement parce que les agressions atteignent globalement un seuil critique.

3. Il est urgent d’inverser la tendance le plus rapidement possible avant qu’un nouvel état stable mais indésirable ne soit atteint: une nature sans insectes butineurs ni plantes entomophiles.
Plus on tarde, plus il sera plus difficile de restaurer un environnement propice lorsqu’un grand nombre de pollinisateurs et de plantes à fleurs auront disparu.

4. Il ne faut cependant pas s’attendre à des résultats rapides : le niveau critique est déjà atteint en de nombreux endroits ! C’est un changement profond et durable qui est nécessaire pour restaurer un équilibre.
Les ‘mesurettes’ comme l’interdiction très partielle récente des néonicotinoïdes ne sera sans doute pas suivie rapidement d’effets  identifiables car en fonction des effets retard, il faudrait une réduction importante sur une longue période des quantités de pesticides utilisés  pour inverser la tendance.
Ce ne peut pas être une raison pour réduire les efforts et continuer à autoriser le laxisme actuel. Les actions entreprises pour améliorer la situation des abeilles ont tout leur sens ; il faut impérativement commencer par quelque chose. Elles doivent être poursuivies et amplifiées avec persévérance.

5. Il est indispensable de continuer les études afin de mieux comprendre le message que  l’écologie mathématique peut nous apporter au sujet de la durabilité de la vie, de mieux comprendre l’effet cumulé de tous les facteurs d’agression et le phénomène de disparition des abeilles.

Notes

[1] En anglais : mutualistic network

[2] En anglais : connectance ; rapport entre le nombre réel de liaisons trophiques qui existent entre les différentes espèces d’un réseau trophique et le nombre théorique maximum (ref : http://www.conservation-nature.fr / Glossaire)

[3] En anglais : nestedness

[4] Wikipédia

Références

1. J. J. Lever, E.H. van Nes, M. Scheffer, J. Bascompte; “The sudden collapse of pollitor communities”, Ecology Letters, 2014 17:350-359

2. L.N. Joppa, J. M. Montoya, R. Solé, J. Sanderson, S.L. Pimm; “On nestedness in ecological networks”, Evolutionary Ecology Research, 2010 12:35-46

3. M. Scheffer, S. Carpenter, J.A. Foley, C. Folkes, B. Walker; “Catastrophic shifts in ecosystems”, Nature 10/2001 Vol 413

4. W. Ulrich, M. Almeida-Neto, N.J. Gotelli; “A consumer guide to nested analysis”, Oikos, 2009 118:3-17

Pour en savoir plus sur le déclin des insectes pollinisateurs et les moyens d’y remédier

Voyez les liens référencés sur notre page Aider les abeilles

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (07/02/2015)

Evaluation de l’exposition au risque chimique lors de la lutte contre le varroa

Voici un intéressant mémoire présenté en août 2009 par le Dr Marie-Odile FAYOLLE PONCET pour l’obtention du diplôme de médecine agricole (Institut National [Français] de Médecine Agricole)

Dans le premier chapitre, l’auteure fait d’abord un rappel de la biologie de Varroa destructor et de ses conséquences sur l’abeille domestique. Elle expose ensuite les divers moyens de lutte utilisés, en classant les produits selon leur molécule active. Particularité importante: elle ne cite pas seulement les produits agréés pour leur usage apicole mais aussi tous les produits et préparations effectivement utilisés par les apiculteurs. Le mémoire se concentre sur le risque chimique encouru par les apiculteurs au cours de la préparation et de l’application des traitements.

Le deuxième chapitre expose les résultats d’une enquête réalisée auprès de 36 apiculteurs professionnels en Ardèche et en Loire: caractéristiques de l’exploitation, traitements utilisés et leurs modes d’application, moyens de protection utilisés, connaissances et l’appréciation du risque chimique.

Le chapitre trois est une analyse et une discussion des résultats obtenus.

Les spécialités vétérinaires adaptées à l’apiculture offrent une sécurité d’emploi pour l’apiculteur. […] Leur manipulation doit s’effectuer avec des gants adaptés au risque chimique. Des lunettes de protection sont recommandées. Les acides oxalique et formique nécessitent aussi le port d’un vêtement ou d’une combinaison imperméables et un masque respiratoire de type P2 . Les précautions habituelles pour la manipulation des produits chimiques doivent être respectées : ne pas boire, manger ou fumer pendant l’application, lavage des mains après utilisation.

La carence de la pharmacopée en produits efficaces et économiquement valables ne permet pas une bonne pratique apicole et les apiculteurs se tournent vers des substances sans AMM [autorisation de mise sur le marché]. L’utilisation de Taktic® revient à environ 1,1 € par ruche, l’Apivar® coûte 4 € par ruche. Le rapport de prix est le même entre le thymol en cristaux et l’Apiguard®.

De manière générale, l’application de produits non homologués pour l’apiculture majeure le risque chimique.

Sur les sites Internet consacrés à l’apiculture ou dans les revues professionnelles ont retrouve des recettes d’utilisation de ces produits [Taktic®, Asuntol®, thymol, acides] sans les mises en garde nécessaires.

Télécharger le mémoire sur le site de l’INMA

 

 

 

 

 

 

 

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