Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (11/04/2015)

Conférence « Formation des essaims artificiels »

Vous étiez particulièrement nombreux de beau dimanche 22 mars à participer à notre conférence sur la formation des essaims artificiels: sujet particulièrement important à cette époque où nous devons remplacer les nombreuses mortalités de colonies.

Guy Seressia était venu avec tout un matériel  de sorte qu’il a pu, selon son habitude, nous donner des explications très concrètes sur la façon dont nous pouvons nous y prendre.

Une assemblée nombreuse

Une assemblée nombreuse

Guy Seressia, notre conférencier

Guy Seressia, notre conférencier

Ce dimanche, Guy nous a particulièrement présenté la méthode que Joseph Pirenne a exposée dans son opuscule « L’apiculture … des abeilles », et que Guy pratique avec succès depuis plusieurs années.

Ce titre, un peu paradoxal, exprime la volonté de Joseph Pirenne de pratiquer une apiculture douce, naturelle, qui répond à la nature de l’abeille.

L'apiculture des abeilles

L’apiculture des abeilles

Ruchette de transfert

Ruchette de transfert

L’apiculture des abeilles

L’essaimage est un processus naturel indispensable à la survie de l’abeille, il représente néanmoins une perte importante pour l’apiculteur, surtout si l’essaim est perdu: perte de population et perte de récolte suite à l’élevage royal, aux réserves nécessaires à l’essaim et à la réduction de la proportion des butineuses dans la colonie.

Pirenne note qu’au printemps, la ponte de la reine augmente régulièrement en même temps que le nombre de jeunes abeilles nourricières, jusqu’à ce que la ponte atteigne son maximum qui correspond au potentiel de la reine. A ce moment, les nourrices deviennent en surnombre par rapport au couvain à nourrir, leur besoin physiologique engendré par le développement de leurs glandes hypopharyngiennes ne pourra pas être assouvi par les soins du couvain, et c’est ce qui les pousse à commencer un élevage royal, grand consommateur de gelée royale. De plus, leur nombre allant grandissant, les abeilles reçoivent moins de phéromone royale, ce qu’elles ressentent comme une déchéance de la reine et les poussent aussi à en élever de nouvelles.

Le moment critique pour effectuer l’essaimage artificiel est donc juste quand la ponte de la reine atteint son apogée: QUAND la surface du couvain operculé égale ou dépasse celle du couvain ouvert, et avant tout signe d’essaimage (on ne dispose que d’une dizaine de jours quand ce stade est atteint; les amusettes sont un signe annonciateur d’essaimage; dès qu’il y a un oeuf ds une amusette le point de non retour est atteint).

COMMENT ? en prélevant l’excédent de nourrices et celles qui peuvent le devenir prochainement: donc en prélevant des cadres avec nourrices et des cadres de couvain operculé.

Pour prélever ces abeilles sans devoir recherche la reine (Pirenne qui avait un rucher important ne marquait pas ses reines et cherchait à appliquer des méthodes simples et rapides), Pirenne a mis au point une ruchette spéciale avec une porte dans une paroi latérale et un fond grillagé; elle s’accompagne d’une trémie pour y secouer les abeilles, avec un caisson amovible pourvu d’une grille à reine et un fond grillagé afin de ne pas engluer les abeilles lors du secouage. On place la trémie contre la ruchette.

Vue en coupe

Vue en coupe

Prendre des cadres de couvain operculé et des abeilles naissantes  (plus l’opercule est brune, plus l’abeille est proche de la naissance !) représentant 1/3 de la surface totale de couvain et les balayer dans la trémie; placer les cadres dans la ruchette (les abeilles rejoignent le couvain à travers le caisson grillagé mais le reine y reste bloquée). Balayer de la même façon les abeilles d’un cadre de couvain non operculé, mais ce cadre retourne à sa ruche d’origine; le but est de réduire le nombre d’abeilles nourricières dans la ruche.

Normalement, il doit y avoir des œufs dans le cadre d’abeilles naissantes; si vous n’avez pas cette chance, il faut prendre un morceau de couvain fraichement pondu et l’insérer dans un cadre de la ruchette. Celle-ci sera donc capable d’effectuer un élevage royal. Mettre également 1 cadre de nourriture (miel & pollen) dans la ruchette.

Il reste à rassembler au centre de la ruche les cadres de couvain restant débarrassées des ébauches de cellules royales, et de mettre des cadres garnis de cire gaufrée de part et d’autre du couvain. Si l’opération a réussi, ceux-ci seront bâtis en cellules d’ouvrières.

Si la reine était sur les cadres balayés, elle se trouve dans le caisson de la trémie en fin d’opération: il suffit de la reverser dans sa ruche d’origine.

La trémie

Caisson amovible avec grille à reine

Trémie & ruchette

Trémie & ruchette

La ruchette doit être déplacée dans un rucher à plus de 3 KM; si ce n’est pas possible, il faut la fermer tout en maintenant une bonne aération et la placer en cave durant 3 jours.

Durant cette conférence riche en échanges et en anecdotes, Guy nous a aussi parlé de la technique d’aspiration des essaims; vous trouverez ici les détails d’une boîte pour aspirateur à essaims

Encore un tout grand merci à Guy pour cette splendide conférence !

 

apiculturenivelles.be

Le Cercle Royal Apicole de Nivelles et Environs vient d’ouvrir son site web et son blog. On y trouve déjà de nombreuses informations très intéressantes.

ApicultureNivelles

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A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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