Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (06/02/2021)

En 2021, protégeons nos ruches contre le frelon asiatique !

En 2020, plusieurs de nos collègues apiculteurs ont observé des attaques de frelons dans notre région, notamment à Wavre, Hèze, Doiceau, Beauvechain, mais heureusement encore de manière limitée. Les observations ont été nombreuses sur l’arc La Hulpe – Rixensart – Louvain-la-Neuve – Court-Saint-Etienne. Nul doute que 2021 verra son expansion en Brabant Wallon.

http://observatoire.biodiversite.wallonie.be/enquetes/frelon/

Nous avions prévu une conférence à ce sujet en octobre dernier mais elle a dû être annulée en raison des circonstances sanitaires; il est peu probable que nous puissions en organiser une autre en temps utile. Nous avons donc décidé de faire le point à ce sujet et de le publier sur notre site web afin que vous puissiez quand même prendre connaissance des dernières avancées et vous préparer à accueillir dignement cet envahisseur ! Notre page d’information générale Vespa velutina a été mise à jour pour tenir compte des dernières informations disponibles; vous y trouverez notamment le lien vers le webinaire du CRA-W, tenu le 10 décembre 2020 par Louis Hautier et Michel De Proft. Mais surtout, nous avons créé une nouvelle page Protéger nos ruches contre le frelon asiatique Vous pourrez y découvrir des techniques pour piéger le frelon ou pour protéger les ruches par une muselière. Lisez-les attentivement. En ce qui concerne le piégeage, la sélectivité s’impose absolument pour ne pas capturer des insectes non ciblés La conclusion principale que l’on peut tirer de toutes ces sources d’information, c’est qu’il n’y a pas de solution ‘YAKA’, c’est à dire de solution simple qui fonctionne dans tous les cas. Au contraire, il est nécessaire d’évaluer sans cesse les résultats obtenus tant au point de vue de l’efficacité que de celui de la sélectivité, et de corriger ou d’adapter son action en fonction des observations; vous verrez que les expérimentateurs les plus sérieux le font énormément. Nous vous demandons également votre collaboration pour préparer une action commune en 2021:

    • si vos ruches ont été victimes d’attaques sérieuses en 2020 (pas seulement si vous avez vu quelques frelons) ou si des nids ont été découverts dans votre région, pourriez-vous nous le signaler (même si vous nous l’avez déjà communiqué précédemment). Donnez-nous SVP la localisation précise et une description des vos observations
    • seriez-vous intéressé par un achat groupé ? Si oui, de quels types d’articles ?

Nous attendons vos réponses – merci d’avance

Note d’Oncle Max – 06/02/2021

Voilà déjà 8 semaines que le solstice d’hiver est derrière nous et que les jours s’allongent sensiblement. Quant aux températures, nous avons de temps à autre une pointe de 10°C à 12°C en journée pendant quelques jours, mais souvent accompagnée de pluies. Les abeilles sortent rarement mais il semble que certaines reines se soient déjà remises en ponte (condensation sur les couvre-cadres en verre).

Nourrissement complémentaire et/ou stimulation ? Ici, nous avons 2 cas de figures : le Rucher Tampon pour la production de colonies et les ruches individuelles.

RT : Carole et moi avons décidé ce mardi 2/2/2021 de mettre 500gr de candi (Apifonda) à chaque colonie du RT afin d’être assuré qu’aucune ne soit en manque de réserves avant le redémarrage en mars. Ce n’est pas indispensable, peut-être, mais c’est un acte économique de prudence car ce serait un peu stupide de perdre une colonie (120€) de famine pour 1 € de candi.

Nos colonies : personnellement, j’ai deux sites, un à Gottechain (6 ruches ) et un à Doiceau (4 ruches). Doiceau est un site d’été, c’est à dire qu’il y a assez de floraisons printanières pour démarrer, mais pas assez pour faire une bonne miellée de printemps (saules/fruitiers). Avec les nombreux acacias, tilleuls et châtaigniers dans les environs, la miellée d’été est bonne. Gottechain est un site de miellée de printemps avec beaucoup de saules variés et de fruitiers (villageois). Par contre, la miellée d’été est moins importante et je leur laisse assez de réserves pour le (grand) trou de miellée estival. Avec le changement climatique nous avons observé que les plantes mellifères printanières sont en avance de 2 voire 3 semaines, ces 3 dernières années. Pour profiter de manière optimale des floraisons printanières, il est nécessaire que les colonies soient déjà bien développées. Dans ce but, je donnais habituellement 500gr à 1kg de candi protéiné (Nektapoll/Neopoll) aux colonies à partir du 1er mars. L’an dernier, j’ai avancé d’une semaine la mise à disposition de ce candi protéiné et cette année-ci ce sera au plus tard à la mi-février si pas déjà la semaine prochaine.
Il faut 21 jours à un œuf pour devenir une ouvrière et ensuite encore 15 à 20 jours pour devenir une butineuse, soit une petite quarantaine de jours. Si la floraison des saules explose aux environs du 1er avril, il faut des colonies fortes dont les butineuses sont été pondues et soignées avant la mi-février. Pour le RT, le candi protéiné nous semble moins important et moins économique car nous ne visons pas les miellées.

Autre nouveau point de vue lié au frelon asiatique : il me semble entendre que les frelons s’attaquent d’abord aux colonies les plus faibles. Alors autant avoir des colonies fortes le plus tôt possible durant la saison apicole. D’ailleurs, pour le RT ce sera un défi lors de la division des colonies car par ces divisions nous allons affaiblir les colonies : pour ces dernières les protections contre le frelon asiatique vont devenir indispensables. Ce sera le cas pour tous les élevages d’abeilles. C’est au mois de juin la période où les ouvrières frelons asiatiques commenceront à s’orienter vers une nourriture protéinée (carnée) et donc par une prédation plus importante sur les colonies d’abeilles. Donc, il semble préférable de faire nos divisions de colonies assez tôt, si la météo le permet, afin d’avoir de nouvelles colonies fortes pour la mi-juin ou fin juin.

Voilà , je vous ai adressé quelques lignes de réflexion et de prévision à court et moyen terme. C’est un avis parmi d’autres et contextualisé par notre environnement. Je le répète encore, chacun doit progressivement faire son calendrier et ses choix de conduite de colonies en fonction de son environnement, son micro-climat et micro-écosystème, ses abeilles, son mode d’hivernage et de ses objectifs. La mémoire de l’observation annuelle (floraisons, pluviométrie, …) est très importante pour s’adapter en fonction de ses contraintes. En plus, vient se greffer les aléas climatiques généraux.

PS : ce jeudi soir je viens de jeter un oeil sur les prévisions pour la prochaine quinzaine. A partir de lundi soir nous aurons des températures négatives pendant 5 jours pouvant descendre jusqu’à -5°C. Il sera peut-être nécessaire de prévoir la mise en place des plateaux-tiroirs pour protéger le jeune couvain qui semble se développer dans plusieurs colonies.

Vendredi 19 février à 19 heures, événement zoom gratuit: bilan des activités du Programme Miel Européen en Wallonie et conférence de Gilles Lanio: « Aspects pratiques de la protection des ruchers contre le frelon asiatique. »

> pour le lien zoom se rendre sur www.butine.info

Voir notre page Autres événements apicoles 2021

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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