Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (15/08/2020)

Note d’Oncle Max – 15/08/2020

Objectif de ces notes : partager les observations et les pratiques apicoles que j’exerce depuis plus de 25 ans dans un certain cadre, mais pas de dicter une conduite à suivre car chaque environnement est différent; Ces notes sont informatives sans la prétention d’être formatives.

Rappelez-vous, dans la newsletter du 7 mars dernier , Michel nous a parlé d’une étude relative aux bienfaits de la propolis. Je voudrais revenir sur ce sujet éminemment important pour la santé et le bien-être de nos abeilles. A très juste titre Michel disait qu’il était conseillé de laisser la propolis dans la ruche même si elle devait engendrer quelques désagréments lors de manipulations des cadres. Entièrement d’accord avec cette approche.

Quelques remarques personnelles  :
Première remarque : dans cet esprit, il est, je pense, préférable d’utiliser des ruches en bois plutôt que des ruches en plastic, en polystyrène ou autres matériaux issus de la chimie industrielle. Les abeilles propolisent moins ces matériaux non naturels.
Deuxième remarque : certaines nouvelles ruches en bois ont les barrettes de support des cadres (ou les dentiers) placées trop haut. D’une part, les bas des cadres ne sont pas alignés avec le bas du corps (ou le bas de la hausse) et, d’autre part, le dessus des cadres n’est pas assez distant du couvre-cadres : les abeilles ont dès lors tendance à propoliser cet espace entre le cadre et le couvre-cadres. C’est très gênant lorsqu’on ouvre la ruche car tous les cadres montent avec le couvre-cadres. Comme tous les cadres sont propolisés au couvre-cadres, les abeilles ne peuvent pas circuler aisément et la ventilation n’est pas optimale. Il est donc conseillé de descendre légèrement les barrettes (dentiers) de telle manière que le bas des cadres soit aligné avec le bas du corps (ou de la hausse suivant le cas).
Troisième remarque (et la plus critique) : lorsqu’une colonie est déplacée dans une nouvelle ruche, « on » nous disait toujours qu’il fallait désinfecter ensuite la ruche et passer l’intérieur au chalumeau. Si, objectivement, il n’y a pas de maladies apparentes je ne vois pas pourquoi il faudrait « désinfecter » la ruche car en chauffant toutes les parois avec de la propolis, on détruit toutes les propriétés anti-bactériennes, anti-fongiques et anti-virales de la propolis. Pour la même raison, il ne faut pas chauffer le miel à plus de 42°C.
Dans cette optique, depuis plus de 15 ans, je ne « désinfecte » plus mes ruches vides ni mes hausses vides, Je gratte seulement un peu les endroits où la propolis est trop importante et gênante, mais je ne passe plus l’intérieur au chalumeau. Et je n’ai jamais eu de soucis sanitaire avec mes colonies.
Quatrième remarque : avec les planchers grillagés en bois placés sur des lambourdes, dans un rucher sans abri, nous pourrions observer que des colonies luttent contre les courants d’air en réduisant la surface du plancher grillagé. Elles propolisent donc une partie de ce dernier.
Pour éviter ce genre de désagrément, j’ai placé tous mes planchers grillagés en bois sur des dalles en bois (on trouve ces dalles en bois de 60×60 dans les Brico). Cela permet d’éviter les courants d’air dans la ruche et les abeilles ne propolisent pas le plancher grillagé.
Avec les planchers Nicot, le maillage en plastic est plus épais que le maillage métallique. Il y a donc réduction de la masse d’air qui circule. D’autre part, si on place un plancher Nicot sur des dalles en bois (ou un plancher en bois), il y aurait peut-être un manque de ventilation lors de journées de forte chaleur en été, car la distance entre la partie grillagée et la base du plancher est relativement réduite. NB: lors du transport de ces ruches Nicot , il est vivement conseillé de surélever de de 4 à 5 cm ce plancher avec des lattes de bois afin d’avoir une bonne ventilation. Le stress du transport entraîne une surchauffe de la colonie qui peut entraîner son étouffement. Le cas arrive régulièrement avec des ruchettes en polystyrène peut ventilées.

Situation des colonies : en principe les reines ont réduit leur ponte vu les faibles rentrées en nectar et pollen dues au « trou de miellée » accentué par la sècheresse.  Attention si vous décidez de nourrir assez fort en ce moment car vous risquez que les abeilles stockent ces réserves dans la zone du couvain (surtout si vous n’avez pas laissé de hausse). Ceci pourrait engendrer un blocage de ponte à l’arrière saison et réduire significativement la production de jeunes abeilles d’hiver en septembre/octobre. dans la situation d’arrêt de ponte, il est préconisé de faire une stimulation de ponte (avec 200 cc de sirop par jour et pendant 10 jours) avant d’effectuer le nourrissement d’hiver.

Notez qu’avec un arrêt de ponte, les traitements contre le varroa sont plus efficaces car il y a surtout des varroas phorétiques (sur les abeilles) qui attendent la ponte de la reine pour se reproduire dans les alvéoles; donc après cette période de canicule, il est peut-être utile d’envisager de faire les traitements avec Thymovar ou ApilifeVar. Ceux qui ont opté pour le Varromed, la question de la température est secondaire.

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