Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (25/08/2018)

Les effets de la propolis brute sur des abeilles ouvrières infestées par Varroa

Ce 17 août, le journal en ligne Parasitology research a publié une étude menée par des chercheurs des universités de Sassari, Cagliari et Viterbo en Italie, et Halle en Allemagne.

Cette étude montre que la récolte de la résine et l’usage de la propolis représentent un exemple d’automédication par des insectes sociaux.

Les résultats démontrent clairement les effets positifs de la propolis brute sur la durée de vie des abeilles adultes infestées par Varroa. Un léger effet narcoleptique de la propolis brute sur les varroas phorétiques a aussi été observé.

https://link.springer.com/article/10.1007/s00436-018-6050-0

Voilà qui remet plusieurs théories et pratiques apicoles en question:

  • au niveau de la sélection des abeilles, une tendance excessive à la propolisation était considérée comme un défaut; cette caractéristique devient peut-être une bonne auto-médication
  • la sélection des abeilles VSH se base principalement sur un comportement de détection et d’élimination des varroas dans les cellules de couvain; voici une autre façon pour les abeilles de lutter contre varroa (parmi encore plusieurs autres, sans aucun doute).
  • gérer des abeilles qui propolisent fortement n’est certes pas une sinécure: les manipulations sont difficiles, les cadres peuvent même se casser, l’agressivité des abeilles peut en être augmentée; les ruches se referment plus difficilement surtout si la propolis est froide, ce qui augmente le risque de mauvaise fermeture de la ruche, de pillage et de refroidissement, la propolisation et le nombre de fausse bâtisses. Toutes les méthodes qui exigent des manipulations fréquentes des cadres s’en trouvent fortement complexifiées.

Il nous reste donc à approfondir notre manière de gérer des abeilles qui ont une forte tendance à propoliser: la réflexion est ouverte.

Conférence participative « Le futur de l’apiculture face aux défis d’aujourd’hui »; à Rebecq, le vendredi 7 septembre à 20 heures

Cette conférence est organisée dans le cadre du Programme Miel européen. Elle se tiendra le vendredi 7 septembre à 20 h à la gare de Rebecq ( 82 rue du pont)

La conférence (environ 30 minutes) sera suivie d’une consultation des apiculteurs sur l’avenir de l’apiculture qui prendra la forme d’un atelier participatif.

Une démarche collaborative : l’objectif est de voir où sont les besoins les plus pressants aujourd’hui pour orienter l’avenir du secteur : mettre en place des projets ou services adaptés tout en tenant compte de ce qui est en place (structures, projets existants) et des moyens financiers qui seront probablement en régression. Les apiculteurs présents pourront s’exprimer à travers une animation appelée « tableau des affinités »: une méthode d’animation de groupes destinée à faire émerger et à synthétiser des idées.

Un rapport sera établi et présenté à l’issue de toutes les conférences participatives. Cela contribuera à alimenter la réflexion commune sur l’avenir de l’apiculture wallonne.

Bienvenue à toutes et tous, cordialement – Eliane Keppens.

Note d’Oncle Max -25/08/2018

Actuellement, avec les traitements contre le varroa, il est recommandé de faire plusieurs traitements à une semaine ou 10 jours d’intervalle, que ce soit avec le Varromed ou avec l’ApilifeVar. Pour ce dernier, il est conseillé de ne pas faire de traitement pendant le nourrissement car les abeilles sont fort perturbées par le thymol et le camphre.              Faire le traitement trop tôt laisse le temps à une réinfestation et le faire trop tard risque de n’être pas efficace (avec Thymovar et ApilifeVar) à cause de la baisse des températures.        Il faut donc tenir compte de plusieurs paramètres en même temps et faire un choix en termes de produit et de période de traitement. Et ce en fonction surtout des infestations réelles de chacune des colonies. Il n’y a pas de traitement idéal ni de période optimale, mais il faut que le choix perturbe le moins possible ses colonies.

Pour cette raison, avec mes colonies usuellement peu infestées, j’ai fait un premier traitement le 15 août avec Apilifevar, mais pour le second traitement les températures ont chuté et j’ai un problème de devoir faire un second traitement. En le retardant, avec les températures de nouveau propices, il y aura conflit avec la stimulation à débuter fin août.
Pour cette raison, il est probable que je fasse pour mes colonies l’impasse du 2ème traitement Apilifevar pendant la stimulation et le nourrissement, mais je devrai faire alors un traitement Varromed après le nourrissement, durant la dernière quinzaine de septembre juste avant de fermer mes ruches pour l’hiver.
Ce n’est pas simple….  il n’y a pas de règle toute faite… il faut se remettre en question et improviser au mieux pour les abeilles en fonction des 3 priorités ci-après :

Priorité 1 : avoir un maximum de jeunes abeilles d’hiver (par une bonne stimulation si nécessaire)
Priorité 2 : s’assurer que les abeilles ont suffisamment (mais pas trop) de réserves pour la population de jeunes abeilles d’hiver (nourrissement complémentaire).
Priorité 3 : réduire la pression du varroa (s’il y en a de trop)- l’éradication est utopique –

A chacun de faire son choix dans l’intérêt des colonies pour assurer le meilleur hivernage possible.

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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