Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (03/01/2018)

Le Fipronil, en association avec Nosema Ceranae, réduit la fertilité des faux-bourdons

Une thèse de doctorat en sciences agronomiques de Guillaume Kairo, soutenue en décembre 2016 à l’université d’Avignon.

L’étude a permis de démontrer que l’insecticide systémique Fipronil, la microsporidie pathogène Nosema ceranae et leur association avaient la capacité de générer des perturbations physiologiques de différents types chez les faux-bourdons incluant des altérations de la qualité des semences.

L’insémination instrumentale de jeunes reines, avec des semences de mâles exposés au Fipronil, a mis en lumière une baisse de leur potentiel reproducteur résultant d’une diminution non seulement du nombre mais aussi de la viabilité des spermatozoïdes stockés dans la spermathèque. Considérant que le contenu de la spermathèque conditionne leur capacité à pondre et leur longévité, ces reines sont donc plus disposées à présenter des signes de défaillance pouvant se répercuter sur le fonctionnement général de leur colonie. Ainsi, les troubles de la reproduction induits par une baisse de la fertilité des mâles, exposés à une multitude de stresseurs environnementaux, pourraient en partie expliquer le déclin des colonies d’abeilles.

Un résumé de la thèse    Pour accéder à la version complète de la thèse: cliquer sur accéder en ligne, à droite;  elle peut être téléchargée en format PDF dans cette page, à droite, sous le titre ‘Fichier’ (‘File’)

Le Fipronil est interdit en région Bruxelloise depuis mars 2017 (voir nos Nouvelles du 18/02/2017 ), mais il est toujours autorisé en région Wallonne. Espérons que nos autorités régionales prennent enfin les décisions qui s’imposent afin de préserver nos abeilles et les insectes butineurs en général de l’hécatombe qui les frappe actuellement !

Note d’Oncle Max (03/01/2017)

Les Rois Mages sont presque arrivés….. mais avec cette météo peut propice au repos hivernal ce n’est pas la galette des rois que nos abeilles vont déguster mais leurs réserves bien stockées. Le 31 décembre, nous avons eu encore des températures frôlant les 16°C et nous aurons encore 11°C ou 12°C jusqu’à ce jeudi 4/1.

Comme moi, vous avez dû apercevoir le jour de Noël les premiers noisetiers en fleurs le long de la N25 entre Grez-Doiceau et la E411. Et pour le réveillon de Nouvel An et les quelques premiers jours de 2018 des températures dépassant les 12°C. Les reines risquent fort de se remettre en ponte.
Avec un hiver trop doux et après le solstice d’hiver, la végétation s’épanouit plus vite que les colonies d’abeilles. Et les floraisons printanières apparaîtront trop tôt. Le développement des colonies ne sera vraisemblablement pas en phase avec les ressources en pollen et nectar. Pour les abeilles, le démarrage printanier devient dès lors problématique.
Il est très vraisemblable que la reine se remette à pondre avec ces températures douces.
Comme il n’est pas impossible d’avoir à partir de dimanche prochain des nuitées assez froides (0°C ou même un peu moins), il sera nécessaire de protéger le jeune couvain de gelées nocturnes en refermant partiellement les planchers; je dis bien partiellement, car il faut conserver une certaine ventilation naturelle pour l’évacuation d’excès d’humidité.
Il est donc nécessaire de surveiller les températures et agir en conséquence, c’est à dire privilégier l’évacuation d’humidité à la protection du froid. Tout dépend donc du type de rucher. Le conseil précédant est surtout valable pour les ruchers « de plein air » plus que pour les ruchers couverts; ces derniers étant mieux protégés de l’humidité devront être surtout protégés du froid en présence de couvain naissant.

N’oubliez pas de surveiller durant les prochaines semaines les réserves de nourriture et intervenir si nécessaire : mettre au trou du couvre-cadres quelques centaines de gramme de candi (nb: enfoncer un peu de candi par ce trou pour attirer la grappe si elle ne se trouve pas au centre de la ruche). Veiller à conserver une bonne isolation malgré cet appoint de nourriture. Une semaine après avoir mis ce candi, observez sa consommation et en remettre au besoin. Evitez d’ouvrir la ruche pour y placer le candi car toute ouverture est cause de perturbations et celles-ci augmente le stress et les dépenses énergétiques des abeilles.

Je me demande aussi ce que nous réservent janvier et février et j’espère qu’il fera suffisamment froid pour ralentir la végétation jusqu’à la sortie de nos abeilles.
Il faudra encore être patient une bonne dizaine de semaines et, entre-temps, surveiller les colonies et leurs réserves.

Bon début d’année apicole 2018 en vous souhaitant le meilleur pour vos colonies!

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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