Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (03/09/2016)

Note d’Oncle Max (3/9/2016)

Vous avez sûrement observé un changement dans la nature cette semaine : les amélanchiers sont déjà en couleur d’automne comme certains autres arbres et arbustes; d’autres comme le sorbier ont déjà perdu une bonne partie de leur feuillage. C’est un peu tôt comme signal d’automne.
Observant cela, je ne vais pas tarder à faire le nourrissement d’hiver, vraisemblablement ce week-end, car après une vague de chaleur, nous pourrions avoir une vague de froid.
Certaines de mes colonies sont incommodées par l’ApilifeVar et dénigrent le sirop de stimulation (cfr note précédente) que je leur donne préalablement au prochain nourrissement.  Quant aux colonies que je soigne seulement aux huiles essentielles incorporées dans le sirop, elles semblent s’en accommoder sans problèmes.

Loque américaine (suite & fin provisoire)

Dans des nouvelles précédentes, nous vous informions en première urgence des règles applicables aux zones de protection contre la loque américaine, du mode de propagation de la maladie et des mesures de prévention (voir Nouvelles 07/08, Nouvelles 20/08 & Nouvelles 27/08).

Voyons maintenant comment détecter la maladie et les mesures à prendre si elle se déclare.

 Symptômes et détection de la maladie

La loque américaine est causée par une bactérie, Paenibacillus larvae. Comme son nom l’indique, elle s’attaque au couvain: le bacille se nourrit du corps des larves. Les nymphes plus âgées ou les abeilles adultes ne sont jamais malades de la loque américaine.

Depuis l’infection jusqu’à la mort de la larve, on compte 6 jours, de sorte que la mort ne survient généralement qu’après l’operculation de la cellule, au moment où la larve devrait se transformer en nymphe. En conséquence, les premiers signes de la maladie peuvent facilement passer inaperçus.

Les symptômes suivants peuvent faire suspecter la loque américaine:

  • couvain clairsemé composé de cellules operculées, de cellules ouvertes avec œufs et larves, et de cellules vides ou contenant des restes de larves atteintes, ou des écailles. Cela provient du fait que les cellules infectées ne sont plus nettoyées par les abeilles et que la reine ne pond plus que dans les cellules indemnes, éparses.
  • cellules à l’opercule affaissé, ou perforé; les opercules ont une couleur un peu plus foncée que la normale
  • la larve a une consistance gluante, visqueuse  (test de l’allumette: introduire une allumette dans une cellule et la retirer: en cas de loque américaine, la masse gluante s’étire sur plus d’un centimètre),
  • odeur terreuse, argileuse; lorsque la maladie est déjà à un stade avancé, odeur de pourriture.

La progression de la maladie peut être lente, l’affaiblissement des ruches progressif. Le problème n’est souvent détecté que quand la maladie est déjà à un stade avancé.

Lutte et désinfection

Si la colonie est suspecte d’être atteinte ou d’être contaminée, l’apiculteur est tenu d’en faire immédiatement la déclaration à l’AFSCA, à l’ Unité Provinciale de Contrôle (UPC) dont dépend le rucher.

L’UPC envoie alors l’assistant apicole, qui prélève des échantillons et les envoie au CERVA (Centre d’études et de recherches vétérinaires et agrochimiques)

Si les échantillons sont positifs (contiennent des spores), toute colonie contaminée est détruite; les colonies voisines suspectes du même rucher feront l’objet d’une procédure d’essaimage artificiel si la saison le permet (il n’est pas clair de savoir ce qui se fait si la saison ne permet plus l’essaimage artificiel – probablement destruction aussi). Une zone de protection de 3 km de rayon est établie et les autres colonies du cercle sont également examinées.

La destruction (soufrer la colonie en fermant tous les orifices, puis brûler les cadres avec les abeilles) doit se faire le soir ou le matin, quand toutes les abeilles sont rentrées; enterrer les cendres.

La technique de formation d’un essaim artificiel est drastique: il faut enfermer les abeilles durant 48 heures dans une ruche désinfectée, sans cadre support ni nourriture. Les abeilles vont se brosser l’une l’autre et se débarrasser d’un grand nombre de spores. Ensuite, on la nourrit progressivement et on la stimule au sirop pour favoriser la production de cire des abeilles cirières.

Noter que la formation d’un essaim artificiel est une possibilité qui épargne la colonie contaminée (ou suspecte), mais dont le résultat n’est nullement garanti. Il y a donc lieu de mettre en balance la sauvegarde possible d’une colonie avec le risque du maintien d’un foyer d’infection. Il est clair également que, si cette technique a des chances de réussite avec une colonie forte, en début d’infection, en mai quand le miellée en est à son début, elle n’en a plus beaucoup avec une colonie affaiblie, fortement infectée, ou après le mois de juillet !

Les vieilles ruches seront brûlées. Les ruches neuves et en bon état doivent être soigneusement grattées, désinfectées à la flamme puis placées dans un bain de soude (soude caustique, 1kg pour 10 litre) ou phosphate tri-sodique : Na3PO4 à 6 % dans l’eau bouillante + détergent type Lessive Saint-Marc) ou dans un bain d’eau de Javel (1 berlingot dans 6 litres d’eau, 30 minutes d’immersion).

Disons enfin que, si des traitements antibiotiques sont possibles, ils sont strictement déconseillés: non seulement ils n’ont pas d’action sur les spores mais il présentent aussi des risques pour la santé humaine à travers les résidus dans le miel.

Pour en savoir plus:

Apivet.eu: blog vétérinaire apicole

L’entretien du matériel – CARI

Blog: les ruchers du Perthois

Groupement de défense sanitaire des abeilles de l’Eure; Gestion des risques de la loque américaine

Le SPF Santé publique enquête sur les plaintes d’apiculteurs belges

Le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement a lancé des recherches après le signalement de plusieurs cas de « mosaïque » par des apiculteurs belges. Ce symptôme apparaît lorsque les œufs et les larves d’abeilles ne se développent pas normalement.

Fin juillet, un premier cas a été signalé au SPF Santé publique par un apiculteur qui a observé un développement en mosaïque du couvain dans ses ruches. Ce phénomène signifie que les œufs et les larves d’abeilles ne se développent pas ou se développent de façon incomplète, ce qui met en danger la croissance des populations d’abeilles. Depuis, une dizaine de notifications similaires ont été déposées par d’autres apiculteurs, laissant supposer un lien entre les différents cas. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation du SPF cherche à savoir si la cire d’abeille utilisée pour construire les rayons est la cause du problème.

NB: noter que ce symptôme peut aussi être lié à la loque américaine

A lire sur: SPF Santé Publique: enquête sur les plaintes d’apiculteurs

Programme apicole 2017-2019 & dénombrement des ruches: invitation à une soirée d’information

Invitation à la séance d’information du 12 septembre 2016 à 14H, à Namur

Invitation séance d’info Programme API

Revue n° 16 du CRA Nivelles

Au sommaire:

  • le petit mot du rédacteur
  • calendrier & infos apicoles

Revue N°46 AOÛT 2016

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