Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (29/08/2015)

Loque américaine: de nouveaux foyers régulièrement découverts en Belgique

4 nouveaux foyers de loque américaine ont été découverts en juin (Bertrix, Herbeumont, Dilsen-Stokkem & Waasmunster), 1 en juillet (Waasmunster) et 3 en août (As, Waasmunster & Mons). Restons donc prudents et attentifs et limitons au maximum les déplacements de colonies ainsi que les achats de reines et de colonies d’origine lointaine !

Tous le détails, les dernières informations sur la situation sanitaire actuelle et les cartes des zones de protection sur le site de l’AFSCA: http://www.afsca.be/apiculture/santeanimale/#situation

La loque américaine est une maladie du couvain à déclaration obligatoire.

Les symptômes suivants peuvent faire suspecter la loque américaine:

  • couvain clairsemé composé de cellules fermées, de cellules ouvertes et de cellules contenant des restes de larves atteintes,
  • cellules à l’opercule affaissé,
  • opercules présentant des perforations,
  • les opercules ont une couleur un peu plus foncée que la normale,
  • odeur terreuse, argileuse,
  • le contenu des cellules atteintes est filandreux et de consistance visqueuse (test de l’allumette)

Le risque de contamination peut être réduit de différentes manières:

  • ne pas nourrir avec du miel et du pollen d’origine inconnue,
  • ne pas utiliser de rayons et de cadres d’origine inconnue,
  • contrôler si le couvain ne présente pas d’anomalies,
  • limiter les contacts avec d’autres colonies d’abeilles.

Un étrange essaim du 9 août

Ce dimanche 9 août, j’ai été appelé pour un essaim d’abeilles dans un village voisin. Méfiant (ce n’est vraiment pas la saison et nombreux sont ceux qui essaient de faire passer des guêpes pour des abeilles afin de bénéficier d’une intervention gratuite), je pose les questions d’usage: taille et emplacement de la grappe, couleur, forme et taille des insectes, … Il semble bien qu’il s’agisse d’abeilles.

Le monsieur m’explique alors qu’il a brûlé quelques papiers dans sa cheminée et que c’est çà qui en a fait sortir les abeilles; il se souvient d’un grand brouhaha d’abeilles autour de sa cheminée au début du mois de juillet mais qu’il n’y avait plus prêté attention par la suite.

Je me rends sur place: il y a effectivement un essaim qui pend à bonne hauteur à un chamaecyparis, tout près de la maison, et de nombreuses abeilles virevoltent autour de la cheminée.

Je récolte l’essaim dans une cloche que je pose sur une petite table, non loin de l’endroit où il s’était accroché. Les abeilles commencent à ventiler en sortant bien leur glande de Nasanov: c’est bon signe. Mais je suis bien conscient que je ne dois avoir qu’une petite partie de la colonie, et peut-être pas la reine.

Je conseille alors à ce monsieur de continuer à faire du feu dans sa cheminée toute l’après-midi en essayant de faire surtout beaucoup de fumée et pas trop de chaleur. Comme il vient de couper des branches vertes au jardin, c’est chose facile (mais il fait plus de 25° dehors !) .

Je reviens à la tombée de la nuit; les abeilles sont bien regroupées dans la cloche et ne volent presque plus; je les emporte. Une nuit en cave pour se rafraîchir les idées.

Le problème, c’est que cet essaim de sauveté ne dispose certainement pas des cirières qui lui permettraient de se construire de nouveaux rayons. Je contacte Maximilien qui partage ce jugement et qui dispose heureusement de suffisamment de cadres bâtis vides de bonne qualité. Le lundi soir, j’enruche donc notre essaim sur 5 cadres Dadant de corps + 5 cadres de hausse. Je ne vois toujours pas la reine, mais les abeilles rentrent bien volontairement: encore un bon signe donc.

Le mardi soir, je nourris un peu au Trim-o-Bee mais le mercredi matin, je constate qu’elles n’ont presque rien pris. Je fais une visite d’inspection le jeudi 13: je ne vois ni reine ni œufs mais les abeilles ont pris leur nourrissement et sont calmes; je reste optimiste. Ce n’est qu’en fin de semaine que je constate les premières rentrées de pollen, ainsi qu’une garde bien organisée à l’entrée de la ruchette; je reprends le nourrissement.

Nouvelle visite le samedi 22: je constate avec plaisir qu’il y a 3 cadres contenant un beau couvain, bien régulier.

Que retenir de cette expérience ?

D’abord qu’il est possible de récupérer une colonie installée dans une cheminée; le résultat n’est pas certain mais ce n’est pas impossible: je ne le croyais pas.

Ensuite qu’il faut beaucoup de temps, près d’une semaine, à une colonie qui a subi un tel traumatisme pour se réorganiser et que les différentes classes d’abeilles retrouvent leur capacité à exercer leur fonction: que les cirières entretiennent et bâtissent, que les butineuses butinent, que les sentinelles veillent, que les nourrices produisent la gelée royale, que la reine se remette à pondre. Il faut de la patience, ne pas vouloir brusquer les choses; il serait par exemple inutile et dangereux de nourrir excessivement trop rapidement car les abeilles n’ont ni la capacité de stocker la nourriture (même si elles disposent de cadres bâtis), ni celle de se défendre contre les pillards.

Cette ruchette rejoindra notre rucher tampon quand elle sera totalement rétablie. En espérant qu’elle puisse passer l’hiver sans encombre.

Bulletin n° 38 du Cercle Royal Apicole de Nivelles

Au sommaire, notamment

  • le calendrier des activités apicoles
  • un intéressant article sur la capacité de varroa de mimer chimiquement l’hôte qu’il parasite (l’abeille) afin d’échapper à leur comportement hygiénique
  • quelques adresses de sites web à visiter.

Revue N38 AOÛT 2015

 

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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