Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (21/09/2024)

Chronique FA – 21/09/2024

Nous sommes nombreux à nous poser des questions sur le comportement des frelons asiatiques cette année.  A plusieurs endroits, des frelons asiatiques ont été observés près des ruches quelques jours d’affilée, puis semblent avoir disparu complètement.   Ou alors, on n’observe que peu de frelons, et encore pas tous les jours.  J’ai moi-même vu quelques frelons en juillet (et j’en ai capturé une bonne dizaine dans mes pièges).  Ensuite, je n’en ai plus revu jusqu’à maintenant à la mi-septembre!

Peut-être les nids sont-ils plus petits cette année (et peut-être certains nids primaires n’ont-ils pas réussi à se développer suffisamment pour donner lieu à un nid secondaire?).  Pour le FA, nous continuons à apprendre et à faire des hypothèses.  Dans notre région, le contraste est saisissant par rapport à l’an dernier.

Restons cependant vigilants et continuons à surveiller régulièrement nos ruchers.  Il ne faut surtout pas baisser la garde.  Au contraire, profitons de cette année néfaste au FA pour traquer et supprimer le moindre nid: nous avons peut-être une chance unique de maintenir la pression du FA à un niveau assez bas pour les prochaines années.

Pour se rendre compte du niveau d’infestation du FA dans l’environnement, au-delà de l’observation des ruches, une bonne idée est d’observer les massifs de lierre en fleur. La floraison du lierre assez tardive attire de nombreux insectes butineurs (très utile pour nos abeilles pour une dernière récolte de nectar et de pollen): les abeilles mellifères, les abeilles sauvages (citons en particulier la collète du lierre), les syrphes, les guêpes et … les frelons (européens et asiatiques).   S’il y a des frelons dans l’environnement proche, vous les observerez certainement sur les massif de lierre: ils y trouvent du nectar, mais aussi des insectes comme source de protéines.

Les conséquences des pesticides sur la biodiversité sont invisibilisées par les marchands de doute

Dans une interview à « La Corneille », le biologiste français Pierre-Henri Gouyon se dit persuadé que les pesticides représentent la principale cause de l’effondrement de la biodiversité. Mais, selon lui, il est aujourd’hui impossible de le prouver actuellement parce que les industriels ont tout fait pour brouiller les pistes, comme il y a quelques décennies l’industrie du tabac a tout fait pour semer le doute sur les origines du cancer du poumon, ou plus récemment comme sur le caractère cancérigène du glyphosate.

Pour que la vérité ne puisse pas être visible, il faut créer une controverse scientifique majeure. Et pour ça, il va falloir mettre en avant le fait que les problèmes sont multifactoriels.

Pour la baisse générale de la biodiversité, on met en avant le changement d’usage des sols, la surexploitation, le changement climatique. Pour l’effondrement des abeilles, c’est varroa destructor, vespa velutina et les maladies qui sont pointées du doigt.

Ces facteurs multiples ont leur part de responsabilité, mais le fait de les mettre en évidence masque (a pour but de masquer …) celle du facteur principal.

A lire sur: https://8juv9.r.ag.d.sendibm3.com/mk/cl/f/sh/WCPzyXJTZ833HNgv42n2ovjcMJKFQb12/y3xzisUYBsTY

Fête de l’automne à la pépinière Apiflora à Solières (Huy): ces 21 & 22 septembre

La fête sera l’occasion de présenter le projet Végétal d’ici, une charte créée pour favoriser et garantir une production locale et durable d’espèces indigènes de haies, d’arbres et de semences de plantes herbacées.

 

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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