Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (3/10/2020)

Note d’Oncle Max – 3/10/2020

L’automne s’est bien installé avec une bonne pluviométrie pour la nature, mais avec des températures plus basses que la moyenne qui ralentissent l’ardeur des nos butineuses.
Plusieurs d’entre nous, comme moi-même, sommes un peu perplexes face à l’évaluation des réserves après avoir nourri « correctement » nos colonies pour l’hiver. Je mets le mot « correctement  » entre guillemets car j’aurais pu écrire « adéquatement », mais toujours sans dire précisément la quantité de sirop à fournir.
La réponse à cette question est relative à chaque population de ruche.
Admettons théoriquement une ruche Dadant 12 cadres, sans hausse et bien peuplée début septembre pour assurer un nombre suffisant de jeunes abeilles d’hiver : j’estime de manière intuitive (et peut-être arbitraire) que s’il y a 3 ou 4 cadres de couvain, 1 ou 2 cadres de pollen, il faudrait 5 cadres de réserves (miel/sirop), soit environ 18 à 20kg pour permettre un bon redémarrage printanier.
Pourquoi 18 kg ? En ayant observé que les colonies relativement populeuses qui sont suivies par le réseau de balances avaient été en déficit journalier de 200gr en moyenne de juillet à septembre (à cause de la sécheresse) et tenant compte que la colonie se réduit en hiver, la colonie aurait besoin de +/- 100gr de réserve par jour….entre octobre et mars (6 mois > 180 jours), la demande serait donc de +/- 18 kg. C’est une estimation subjective , non scientifique, totalement empirique car beaucoup d’autres paramètres interviennent : la force de la colonie, l’isolation de la ruche,  la météo et les ressources florales dans l’environnement proche du rucher en fin d’hiver, etc….
Revenons donc aux proportions suivantes : 35% couvain, 15% pollen, 50% miel/sirop. Ces proportions peuvent être transposées dans tout type de ruche et à nous de décider d’adapter le volume pour répondre aux besoins des abeilles pour stocker les réserves nécessaires. NB: n’oublions pas que pour maintenir la chaleur de la grappe hivernale, la colonie doit comporter un nombre suffisant d’abeilles. Je me suis souvent demandé comment les éleveurs de reines parvenaient à faire hiverner sans pertes de minuscules colonies dans des Mini-Plus.
Revenons à nos observations avant l’hiver : Il faut estimer au mieux cet équilibre entre couvain, pollen et sirop/miel.
Ce n’est pas évident car, en cette saison, les longues visites complètes ne sont pas conseillées. Par beau temps (température minimum 12-13°C), il faut juste soulever de 6-7 cm (1/4 de la hauteur du cadre) 3 ou 4 cadres de corps (2 au centre et un de chaque côté) pour avoir une idée. S’il y a des craintes d’un manque de réserves suffisantes par rapport au couvain, en examiner 2 ou 3 en plus; Dès lors il faudra décider de donner quelques litres en plus de sirop, mais c’est un peu tard car cela va épuiser les abeilles d’été et risquer d’entamer l’énergie des jeunes abeilles d’hiver, c’est à dire leurs réserves de graisse pour se protéger du froid. Il faut se rappeler que ce sont les dernières abeilles d’été qui vont se sacrifier pour élever (nourrir et surtout couver) le couvain des jeunes abeilles d’hiver avec le reste d’énergie qu’elles ont.
Un déficit en pollen devra nous obliger à intervenir en février-mars avec un apport de candi protéiné pour que la colonie puisse élever du couvain, surtout si le temps n’est pas favorable pour des sorties de prospection de pollen de fin d’hiver (crocus, perce-neige,noisetier,…) ou de début du printemps (saule marsault, cornus mas,…).
Si novembre et décembre sont trop doux et que les jeunes butineuses se sont mises en quête (inutile) de ressources alimentaires (inexistantes), elles consommeront plus de réserves pour ces dépenses énergétiques et entameront excessivement les réserves de février-mars dont auront besoin l’éventuel jeune couvain si la reine s’est mise à pondre à nouveau.
Donc, une intervention en janvier-février s’avèrera nécessaire avec du candi simple. Personnellement, je prévois un peu de candi simple pour janvier-février et un peu de candi protéiné pour fin février-début mars pour être sûr d’avoir sous la main un appoint complémentaire si nécessaire.

J’espère que ces quelques considérations (pas très bien structurées, je l’avoue) vous aideront à bien hiverner vos colonies.  D’octobre à février les notes d’Oncle Max seront à l’image des colonies….en hivernage, mais avec quelques sorties salutaires.

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