Note d’Oncle Max – 2/11/2019
Le premier coup de gelée nocturne de mercredi à jeudi ne semble pas avoir été suffisant pour brûler la floraison des moutardes. Si les réserves des colonies sont suffisantes, le complément en nectar de moutarde rentré dans les ruches n’aura qu’un impact limité avec la mélézitose que contient ce nectar.
Pour rappel, la mélézitose contenue dans les nectars de moutarde et de colza a la fâcheuse caractéristique de cristalliser très fortement, induisant de grosses dépenses énergétiques des abeilles pour l’utiliser comme nourriture hivernale. Apparemment, le bilan énergétique est nul pour les abeilles : l’apport en énergie de ce nectar est égal à la dépense pour l’utiliser.
Pour ces raisons, les apiculteurs préféreraient que les agriculteurs fauchent les moutardes avant qu’elles ne fleurissent, quitte à ce que les plus hâtives repoussent un peu plus tard si la météo est favorable. Malheureusement, les contraintes imposées par les réglementations pour ces engrais verts ne le permettent pas car les agriculteurs doivent respecter les calendriers qui leur sont imposés. Un délai de 3 mois entre le semis et la destruction doit être respecté; souvent pas de destruction avant le 15/11 et dans des parcelles à risques érosifs pas avant le 1er janvier. https://protecteau.be/resources/shared/publications/nitratinfo/nitratinfo14.pdf
Notre voisin agriculteur à Gottechain va modifier ses bandes MAE – mesures agro-environnementales – actuelles (durée 5 ou 10 ans) par de nouvelles MAEC – mesures agro-environnementales et climatiques – avec des « méthodes ciblées » MC 7, parcelle aménagée, et MC8a, bande aménagée pour la faune et pollinisateurs. https://www.natagriwal.be/fr/mesures-agro-environnementales/liste-des-mae/fiches.
Pour les apiculteurs de Gottechain, c’est un mieux. Je l’ai remercié pour ses choix suite à nos échanges antérieurs à ce sujet.