Les pesticides sont beaucoup plus toxiques pour l’homme qu’annoncé

… et on peut raisonnablement penser qu’il en est de même pour les abeilles !

Une étude scientifique récente affirme que les pesticides majeurs sont en moyenne des centaines  de fois plus toxiques que ce que les agréations officielles admettent.

Cette étude est publiée par l’institut de biologie de l’université de Caen et le CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendante sur sur le Génie Génétique, sous la direction scientifique  du professeur Gilles Eric Seralini.

En plus du principe actif (PA) qui est généralement testé seul, les pesticides contiennent en effet des adjuvants qui sont souvent gardés confidentiels et réputés inertes par les fabricants.

L’équipe a comparé la toxicité sur les cellules humaines de 9 PA (glyphosate, isoproturon, fluroxypyr, pirimicarb, imidacloprid, acetamiprid, tebuconazole, epoxiconazole & prochloraz)  avec celle de leur formulation: 3 herbicides (Roundup, Matin El, Starane 200), 3 insecticides (Pirimor G, Confidor, Polysect Ultra), et 3 fongicides (Maronee, Opus, Eyetak)

La conclusion est que 8 formulations sur 9 sont clairement des centaines de fois plus toxiques en moyenne que leur PA, allant de 2-3 fois plus toxique pour le pirimicarb et le prochloraz (insecticides), jusque 1056 fois plus toxique pour le tebuconazole (fongicide utilisé notamment contre l’oïdium de la vigne)

Parmi les herbicides, le Roundup, généralement présenté comme inoffensif, est le plus toxique: selon cette expérience, il est 125 fois plus toxique que le glyphosate, son PA.

En conclusion, l’étude critique sévèrement le protocole officiel d’agréation des pesticides, basé sur la Dose Journalière Acceptable ( Acceptable Daily Intake – ADI).

L’ADI est le niveau d’exposition qui est réputé être sûr pour les humains à long terme et qui justifie la présence de résidus des pesticides comme un niveau ‘acceptable’ pour l’environnement et les organismes.

Mais l’ADI est mesuré sur la toxicité du Principe Actif seul.

Cette inconsistance entre le fait scientifique et les prétentions industrielles peut être attribuée aux énormes intérêts économiques, qui conduisent à falsifier les estimations du risque santé et à reporter les décisions de politique de santé.

L’article original en anglais sur Hindawi Publishing

L’équipe du professeur Séralini s’est déjà fait connaître pour ses travaux sur les OGM: Effets de 3 OGM sur la santé des mammifères

Séralini au Parlement européen (28/11/2013); un débat édifiant sur les OGM, les pesticides, le lobbying des grands groupes économiques, les conséquences des accords de libre échange, l’avenir de la science
http://www.youtube.com/watch?v=4VSqeKd7M9k

Interview du professeur Séralini (3’32)

Sur la RTBF

 

 

 

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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