Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (27/09/2014)

Compte-rendu de la conférence du Dimanche 14 septembre :

« Visite d’un rucher du CARI – le point sur le dépérissement des abeilles  » par Noa Simon

Le temps était instable et menaçant ce dimanche, mais nous avons finalement eu la chance de profiter d’une belle après-midi de fin d’été pour cette conférence particulièrement intéressante.

Le rucher GSK, géré par le CARI, est perdu en pleine campagne, à quelques dizaines de mètres seulement de la zone industrielle de Wavre-Nord ; c’est pourtant un lieu de quiétude au milieu d’une nature agréable et bien diversifiée : une prairie fleurie (en graines hélas à cette saison), un verger de variétés anciennes, un bois d’espèces mellifères variées, quelques tables de pique-nique pour le personnel de GSK. Et un beau rucher couvert, avec des parois vitrées pour que tous puissent admirer les abeilles sans crainte. Nous avons pu nous y installer tout à notre aise pour notre conférence.

Le rucher GSK

Le rucher GSK

Le rucher GSK

Le rucher GSK

Noa nous a expliqué qu’une partie des ruches gérées par le CARI sert à des études scientifiques (dépérissement, électromagnétisme, etc) et à des études comparatives sur les produits employés dans les ruches, l’autre partie étant vouée à la production de miel pour remercier les sponsors et parrains.

Noa nous a parlé fort longuement des études menées par le CARI pour l’identification des facteurs de dépérissement des colonies, et en particulier d’une étude publiée en juillet dernier sur plosone.org : « Le dépérissement des colonies d’abeilles dans les régions de grandes cultures : le rôle des pesticides et des virus » Honeybee Colony Disorder in Crop Areas: The Role of Pesticides and Viruses

Une des découvertes de cette étude, c’est que ce ne sont pas les virus qui sont les principaux responsables du dépérissement (on les trouve aussi bien dans les colonies en bonne santé que dans les colonies dépéries) mais bien les produits chimiques, et en particulier les fongicides qui n’étaient pas soupçonnés jusqu’ici.

Je ne vais pas vous donner un nouveau résumé de cette étude : un résumé en français est disponible sur le site du CARI : http://www.cari.be/article/annexe-1-resume-etude-depab/; il a également été publié dans la Belgique Apicole du mois d’octobre.

Mais je voudrais vous communiquer deux commentaires « OFF » de Noa :

  • Les producteurs de ces produits chimiques connaissent très bien leurs produits et leurs conséquences ; ils disposent d’équipes très étoffées de scientifiques et font des études d’incidence proactives afin de se préparer aux critiques qui pourraient venir. Les études indépendantes doivent fournir de très gros efforts pour parvenir à prouver les effets indirects de ces produits
  • Les protocoles officiels d’agréation sont trop simplistes. Si on parvient à identifier des effets indirects négatifs AVANT l’agréation du produit, mais que ce n’est pas compris dans le protocole officiel, ces résultats sont au mieux indiqués en annexe (mais sans impact sur l’agréation) et au pire totalement ignorés.

Dans le futur, des études complémentaires devraient déterminer comment les fongicides interviennent : des pistes devraient être orientées vers les larves, le pain d’abeille et vers les bactéries et microorganismes internes des abeilles.  Le problème est de trouver des financements pour pouvoir les réaliser !

Pétition AVAAZ ‘Avant la fin des abeilles’

Plus de 2.850.000 personnes ont déjà signé cette pétition à l’attention des membres du groupe de travail sur les abeilles de la Maison Blanche:

Nous vous demandons d’interdire immédiatement l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes en attendant l’éventualité d’une étude qui prouverait qu’ils sont sans danger. Le déclin catastrophique des abeilles pourrait mettre en danger notre chaîne alimentaire. Si vous agissez rapidement, vous pouvez sauver les abeilles.

A signer sur: https://secure.avaaz.org/fr/save_the_bees_us_pet_loc/?btIybdb&v=47017

 

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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