Etat de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (III)

Facteurs de changement de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture

Le rapport qui, ne l’oublions pas, a une portée mondiale analyse de très nombreux facteurs de changement potentiels. Il les classe selon plusieurs critères, notamment selon les régions du monde où ils sont cités et leur influence sur la BAA: négative, positive ou neutre.

Les principaux facteurs de la perte de la BAA, cités par la plupart des pays déclarants, sont:

  • les changements dans l’utilisation et la gestion des terres et de l’eau
  • la pollution,
  • la surexploitation et la surpêche,
  • le changement climatique,
  • la croissance démographique et l’urbanisation.

La Belgique cite comme principaux risques de désastres naturels:

  • la pollution et les risques chimiques industriels,
  • le froid, le gel et les épisodes neigeux intenses,
  • les épidémies des plantes et des animaux; explications.
Des études empiriques montrent qu’une grande biodiversité est associée avec une grande diversité des pathogènes. Néanmoins, les risques d’épidémies et de maladies sont plus élevés si la  biodiversité est réduite.

Les espèces qui ont une grande diversité génétique peuvent supporter une grande diversité de pathogènes, chaque pathogène ayant une vitesse de transmission lente, causant rarement une épidémie. Au contraire, les espèces qui ont une faible diversité génétique ne peuvent supporter que moins de pathogènes, qui peuvent avoir une forte transmissibilité et causer des épidémies.

Dans le cas de la biodiversité associée, toutes les régions signalent l’altération et la perte de l’habitat comme une menace majeure, mais les autres facteurs clés varient d’une région à l’autre:

  • En Europe et en Asie Centrale: la déforestation, les changements dans l’utilisation des terres et l’intensification de l’agriculture;
  • En Afrique: la surexploitation, la chasse et le braconnage
  • En Amérique latine et dans les Caraïbes: la surexploitation, les parasites, les maladies et les espèces envahissantes ;
  • au Proche-Orient et en Afrique du Nord: la surexploitation
  • En Asie: la déforestation

Les avancées scientifiques et technologiques sont très largement vues comme des facteurs positifs qui donnent les moyens de réduire les effets négatifs des autres facteurs. Les politiques qui ont pour but de promouvoir un usage soutenable de la BAA sont également considérées comme des facteurs positifs, mais elles sont souvent implémentées trop faiblement.

Les différents facteurs de changement interagissent souvent entre eux. Par exemple les changements démographiques ou dans les marchés internationaux peuvent entrainer des changements dans la demande de produits agricoles qui eux-mêmes entrainent des changements dans l’utilisation des terres et l’exploitation de certaines ressources; ce qui peut entrainer d’autres conséquences comme l’érosion des sols, la dispersion d’espèces invasives ou la pollution des sols, de l’air ou de l’eau.

Et pour les pollinisateurs

Épinglons quelques facteurs de changement qui affectent plus particulièrement les pollinisateurs.

Les changements climatiques peuvent modifier les périodes de floraison et il peut en résulter une inadéquation entre la période de floraison et celle où les pollinisateurs sont actifs, avec des conséquences négatives pour les populations de pollinisateurs et pour les services de pollinisation (conséquences d’autant plus marquées pour les plantes et les pollinisateurs réciproquement spécialisés). D’autres anomalies saisonnières peuvent affecter les services de pollinisation comme des jours venteux ou froids au printemps. Le déplacement des zones climatiques exigera un déplacement de l’aire géographique des pollinisateurs, ce que certaines espèces ne pourront peut-être pas faire suffisamment rapidement. Le diversité des pollinisateurs jouera un rôle tampon important.

Varroa destructor est bien sûr considéré comme une espèce invasive avec un impact fortement négatif sur la BAA; par l’intermédiaire de l’abeille, ce sont plusieurs écosystèmes qui sont menacés.

Il y a une évidence croissante que certaines classes de pesticides menacent les pollinisateurs dans le monde entier, avec un effet boule-de-neige sur d’autres niveaux de la BAA, notamment les oiseaux. La destruction de la flore par les herbicides est citée, ainsi que les effets toxiques incontrôlés dus aux synergies quand plusieurs molécules sont utilisées.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/03/2019)

Ce dimanche 17 mars, c’est le réveil du printemps à la SRAWE !

Conférence: « Comment produire un miel de qualité ? » par Véronique Gyllins

Dans cet exposé, les différents étapes dans la préparation d’un miel de qualité seront parcourues : choix judicieux de l’emplacement des ruches, qualité du matériel apicole, moment de l’enlèvement des hausses, vérification du taux d’humidité, modalités d’extraction et infrastructure de base, cristallisation dirigée, mise en pots et conservation.

Campagne Parrainage 2019: le lancement

Une fois de plus, nous lancerons notre campagne Parrainage: elle permet à des apiculteurs débutants d’acquérir de la pratique en compagnie d’un apiculteur chevronné. Pascal vous donnera toutes les explications et les inscriptions seront ouvertes. Nous recherchons surtout des parrains (nous avons déjà eu de nombreuses marques d’intérêt de la part de filleuls)

Campagne Ruchettes en Goguette 2019: la bande annonce

Notre nouvelle campagne « Ruchettes en goguette» sera lancée officiellement au cours de notre conférence du 12 mai sur la multiplication des colonies; elle s’adressera à tous nos membres qui souhaitent élever des essaims artificiels.  Son but est de permettre à ceux qui y adhèrent de placer leurs ruchettes d’élevage chez un autre membre distant de plus de 4 km ; en compensation, ils s’engagent à accepter dans leur rucher les ruchettes d’un autre adhérent au programme. Guy nous en expliquera déjà les grandes lignes afin que nous puissions nous y préparer et acquérir ou fabriquer la matériel nécessaire pour être prêts bien à temps.

Tous les détails pratiques sur notre page Campagne Ruchettes en Goguette


Note d’Oncle Max – 16/03/2019

Nos courageuses petites abeilles n’ont pu profiter correctement de la floraison des saules marsault et ensuite de celle des prunelliers et des prunus Pissard.
Pour la première fois, depuis longtemps, j’en ai vu aller dans les jonquilles où le pollen est resté à l’abri des bourrasques de vent et des averses.
Elles font « le gros dos » tout comme nous en attendant des jours meilleurs, prévus en principe à partir de mardi prochain.  Croisons les doigts car elles auront un besoin urgent de se défouler.
Je me demande même si, avec les colonies très fortes et très développées, nous pourrions avoir un risque éventuel d’essaimages précoces. En effet, les 3 semaines de temps très doux a relancé fortement la ponte de la reine engendrant après 3 semaines l’apparition d’un grand nombre de nouvelles ouvrières. Le nombre de celles-ci bloquées dans la ruche sans pouvoir sortir pour butiner permet de conserver une bonne température dans la ruche et de prolonger la ponte de la reine. Cela pourrait engendrer un effet « boule de neige ».  Au contraire, avec les colonies moins développées, ces 3 semaines de mauvais temps pourraient avoir bloqué la ponte de la reine. Ce sont des spéculations, je l’avoue, mais il est préférable de s’y attendre que d’être pris au dépourvu. Wait and see.
Observer et se poser les bonnes questions deviendra de plus en plus important en ces temps de changement climatique. Il faudra pouvoir anticiper avec de nouveaux paramètres et adapter sa conduite et l’accompagnement de ses colonies afin d’éviter de les bousculer encore plus. Éviter de faire des erreurs de manipulation sera primordial pour le bien-être de nos abeilles.

État de la biodiversité mondiale pour l’Alimentation et l’Agriculture (II)

Pourquoi faut-il protéger la BAA ? A quoi sert-elle ? Dans ce deuxième article, nous analysons les principaux rôles et l’importance de la BAA:

  • Les différents services écosystémiques (dont bien sûr le service de pollinisation)
  • La résilience, c’est à dire la capacité des systèmes de production à résister et à s’adapter aux divers changements
  • L’intensification soutenable de la production agricole, nécessaire pour subvenir aux besoins d’une population en expansion.

A lire sur: https://www.srawe.be/?p=5480

Prochaines conférences de la FABW

Vendredi 15 mars à 20h à Nivelles: conférence du CRAN ‘Législation apicole’ par Jean-Marie Hoyoux

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Vendredi 29 mars à 19h30 à Incourt: conférence de l’AAJE ‘Le pollen, une source de stress pour nos abeilles ?’ par Louis Hautier du CRA-W

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Etat de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (II)

Rôle et importance de la Biodiversité pour l’Alimentation et l’Agriculture

Pourquoi faut-il protéger la BAA ? A quoi sert-elle ? Dans ce deuxième article, nous analysons les principaux rôles et l’importance de la BAA.

Les services écosystémiques

Les moyens d’existence et le bien-être de l’humanité dépendent immensément des écosystèmes terrestres, ce que l’on appelle maintenant les services écosystémiques; ils englobent tous les bénéfices dont les humains bénéficient, fournis par les écosystèmes.

En tout premier lieu viennent les services d’approvisionnement: toute la production de nourriture, mais aussi de combustible, de matériaux de construction, de fibre pour fabriquer des textiles, de produits médicaux et chimiques, d’objets de décoration, etc, etc.

Ensuite viennent les services de support et de régulation:

  • services de pollinisation: on estime que 87,5% des plantes à fleurs sont pollinisées par des animaux; 35% des récoltes globales mais plus de 70% de la vitamine A et 90% de la vitamine C. Les abeilles, sauvages et domestiques, sont les principaux pollinisateurs. Si quelques cultures intensives louent des services de pollinisation, la majorité les cultures sont pollinisées par les abeilles locales, gérées par des apiculteurs ou sauvages. On a démontré que les pollinisateurs sauvages améliorent les services de pollinisation même en présence d’abeilles domestiques et qu’une plus grande diversité dans les espèces de pollinisateurs augmente les rendements et stabilise la pollinisation en cas de fluctuation des diverses populations.
  • services liés au sol: formation et maintenance d’un sol arable de qualité, essentiellement fournis par des micro-organismes et des invertébrés; décomposition & recyclage, apport de nutriments, protection contre l’érosion; des communautés microbiennes équilibrées peuvent aider les plantes à lutter contre leurs pathogènes
  • services de qualité de l’air et de régulation du climat: régulation de la concentration des gaz à effets de serre (la rétention ou le relâchement du carbone dépendent de processus complexes impliquant une quantité énorme d’espèces en interaction !); régulation de la température et des précipitations.
  • services de régulation des aléas naturels: protection contre les évènements climatiques extrêmes, les inondations, tempêtes de sable, glissements de terrain
  • services de régulations des nuisibles et des maladies: agents de contrôle biologique, qu’ils soient présents naturellement ou introduits pour combattre un fléau particulier.
  • services liés à l’eau: régulation de la quantité et de la qualité de l’eau: de très nombreux organismes différents contribuent à la filtration de l’eau.
  • services d’habitat: des systèmes naturels ou semi-naturels servent d’habitat à une grande variété d’espèces alors que les systèmes cultivés se concentrent en général sur une ou quelques espèces domestiques et ont largement éradiqué les restes de nature qui auraient pu contribuer à fournir un habitat diversifié. Cependant, on note des systèmes de culture ou d’élevage qui sont riches en biodiversité: des jardins privatifs diversifiés, des cultures en mosaïque, des aires de conservation, …

La BAA fournit aussi des services culturels: la BAA a une influence majeure sur l’esthétique de notre environnement; elle a une utilité récréationnelle, spirituelle, éducative

La résilience

La BAA peut également améliorer la résilience des systèmes et réduire leur vulnérabilité aux stress et aux chocs. Elle peut fournir des solutions pour adapter les systèmes de production au changement climatique et à d’autres menaces comme les espèces invasives.

La FAO a défini la résilience comme la capacité à prévenir et à atténuer les désastres et les crises, à les anticiper et les absorber, à en récupérer et à s’y adapter de façon rapide, efficiente et soutenable. Cela inclut la protection, la restauration et l’amélioration des moyens d’existence face aux menaces qui impactent l’agriculture, la nourriture et la sécurité alimentaire.

Il est donc prioritaire de conserver et de développer la BAA et de la garder disponible pour les producteurs.

La plantation d’arbres, de haies et de bandes fleuries en bordure des champs est un exemple de pratique qui améliore la résilience en favorisant les pollinisateurs, les agents de contrôle biologique et les vers de terre.

Intensification soutenable

Le besoin d’assurer la sécurité alimentaire d’une population dont on prédit qu’elle va croître aux environs des 9,8 milliards en 2050 (contre entre 7,6 et 7,7 milliards au 1er janvier 2019: +8,8%) veut dire qu’il sera nécessaire d’accroitre la quantité de nourriture produite ainsi que sa qualité nutritionnelle. La production de produits non-food devra s’accroître également. Le challenge est exacerbé par le fait que les systèmes de production qui dominent actuellement ont de sérieux impacts environnementaux négatifs et qu’ils seront de plus en plus considérés comme non soutenables.

Il faudra donc produire plus et de meilleure qualité en consommant moins de terres, moins d’eau et moins d’intrants. La BAA peut y contribuer; le rapport établit des priorités:

  • améliorer les connaissances afin de combiner au mieux les pratiques existantes et les nouvelles approches
  • identifier les moyens d’adapter des méthodes de gestion soutenables aux conditions agroécologiques et socioéconomiques locales
  • développer des mesures de mise en œuvre et de formation appropriées

De nombreux exemples d’améliorations possibles sont donnés; épinglons quelques possibilités d’intervention dans le domaine des pollinisateurs:

  • réintroduire des pollinisateurs sauvages dans les milieux agricoles
  • protéger, améliorer et étendre les habitats naturels des pollinisateurs en zone agricole par les jachères, l’agroforesterie, les bordures plantées, …
  • mettre en œuvre une gestion commune des pollinisateurs sauvages et introduits
  • réduire l’usage des pesticides
  • adopter une certification environnementale « Ami des pollinisateurs »
  • améliorer les connaissances en matière de pollinisation, d’interdépendance entre les espèces, en particulier en ce qui concerne les cultures d’importance faible ou moyenne, et les effets des changements climatiques

L’amélioration génétique est considérée comme un des outils les plus importants pour accroître la productivité et la stabilité des systèmes de production. Cependant, la rapport note qu’actuellement, dans de nombreux cas, les modification génétiques sont effectuées dans le cadre de systèmes de production non soutenables parce que polluants, dépendants de ressources non renouvelables, ou trop vulnérables au changement. L’hybridation dans un but d’intensification soutenable doit être mieux adaptée. L’adaptation aux changements climatiques exigera la conservation d’un grand portefeuille de ressources génétiques adaptées localement.

 


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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (9/03/2019)

L’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (I)

Ce 22 février 2019, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a présenté un volumineux rapport – 576 pages – sur l’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture. Nos abeilles mellifères ainsi que tous les pollinisateurs font partie de la biodiversité associée.

A lire sur: https://www.srawe.be/?p=5441

Revue N70 du CRA Nivelles

Au sommaire (notamment):

  • le petit mot du rédacteur
  • accord pour un renforcement de l’évaluation des risques des pesticides
  • selon une étude, près de la moitié des espèces d’insectes sont en déclin rapide dans le
    monde entier.
  • la commission de la Santé adopte une résolution sur les perturbateurs
    endocriniens

A lire sur: Revue N70 MARS 2019

Le WE des 16 et 17 mars, GET fête des 10 ans

Grez-en-Transition fête des 10 ans les samedi 16 et dimanche 17 mars: et on fait la fête !

GET-10ans: le programme

Note d’Oncle Max – 09/03/2019

Depuis quelques jours, saules marsault et prunelliers offrent leurs floraisons aux pollinisateurs et en particulier à nos abeilles qui les visitent entre deux averses , dès qu’il y a un rayon de soleil. Le temps est moins pluvieux qu’attendu, mais très venteux. Ceux qui ont hiverné des colonies en ruchettes en polystyrène devraient vérifier qu’elles n’ont pas été emportées par les bourrasques de vent.
D’après les observations des uns et des autres, les colonies bien portantes sont déjà bien développées et devraient déjà avoir une surface de couvain relativement importante.
Si les abeilles ont des créneaux de soleil sans pluies, elles peuvent continuer de rentrer pollen et nectar pour élever le couvain avec des rentrées fraîches de nourriture. Nous n’avons pas encore touché aux plateaux sous le plancher grillagé car les nuits ne dépassent pas encore les 7°C à 8°C pour la quinzaine à venir. En les enlevant prématurément, nous risquerions de refroidir le couvain et provoquer une dépense énergétique supplémentaire des nourricières. Celle-ci engendrerait une consommation plus élevée des réserves.
Il est temps de prévoir les cadres de cire gaufrée pour remplacer les vieille cires ou les partitions dans les corps ainsi que ceux des hausses. Vérifions bientôt les cadres de hausse bâtis et conservés cet hiver afin de les utiliser avec des cadres de cire gaufrée pour les premières miellées de printemps (un rapport 50/50 cadres bâtis/cires gaufrées est recommandé, avec les cadres bâtis placés en rive).
Dans la prochaine nouvelle revue commune « Abeilles en Wallonie », un article traitera des besoins biologiques des abeilles à l’état sauvage dans les cavités naturelles (double conférence de Torben Schiffer le 24/2 à LLN). Il donnera un éclairage particulier sur notre façon de conduire les colonies qui devrait nous aider à mieux les gérer.
Espérons avoir un temps plus clément à la fin du mois pour pouvoir planifier les premières visites de printemps, en particulier celles du rucher tampon


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Etat de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (I)

Ce 22 février 2019, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a présenté un volumineux rapport – 576 pages – sur l’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture.

La biodiversité, c’est la variété de la vie aux niveaux génétique, des espèces et des écosystèmes.

La Biodiversité pour l’Alimentation et l’Agriculture (BAA), c’est le sous-ensemble de la biodiversité qui contribue d’une façon ou d’une autre à l’agriculture et à la production de nourriture.

La BAA comprend toutes les plantes, sauvages ou cultivées, et tous les animaux, sauvages ou d’élevage, qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. La BAA comprend donc la culture et l’élevage, la foresterie, la pêche et l’aquaculture.

La BAA, c’est aussi la myriade d’organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la «biodiversité associée». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu’insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l’eau et l’air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.

Nos abeilles mellifères ainsi que tous les pollinisateurs font donc partie de la biodiversité associée.

NDLR: On peut donc considérer que la BAA est une vue anthropocentrique de la biodiversité: c’est la partie de la biodiversité qui affecte l’homme directement ou indirectement. Cependant, comme elle peut remonter très profondément dans tous les systèmes écologiques qui soutiennent la production végétale et animale utile à l’homme, elle ne se limite pas à ce qui a une utilité immédiate.

Une grande variété de plantes, d'animaux et de micro-organismes compose la Biodiversité pour l'Alimentation et l'Agriculture

Une grande variété de plantes, d’animaux et de micro-organismes compose la Biodiversité pour l’Alimentation et l’Agriculture

Le rapport s’appuie sur les informations fournies spécifiquement pour son élaboration par 91 pays et 27 organisations internationales, et sur l’analyse des dernières données mondiales. Il donne une évaluation de la BAA et de sa gestion dans le monde entier.

Il décrit:

  • les nombreuses contributions (directes et indirectes) de la BAA à la sécurité alimentaire, à la nutrition, aux moyens d’existence, à la résilience des systèmes de production, à l’intensification soutenable de la production de nourriture et à de multiples services écosystémiques
  • les facteurs majeurs qui affectent la BAA
  • le status et les tendances des différentes composantes de la BAA
  • l’état de gestion de la BAA
  • l’état des politiques, institutions et capacités qui supportent un usage soutenable et la conservation de la BAA
  • les besoins et les challenges dans la gestion de la BAA

Les éléments clés du rapport

  1. La biodiversité est essentielle pour la nourriture et l’agriculture. La BAA est indispensable pour la sécurité alimentaire, un développement soutenable et de nombreux services écosystémiques vitaux.
  2. De nombreux facteurs de changement en interaction affectent la BAA. Alors qu’un ensemble de ces  facteurs de changement on un impact négatif majeur sur la BAA et les services écosystémiques qu’elle fournit, certains offrent des opportunités de promouvoir une gestion plus soutenable.
  3. La BAA est en déclin. De nombreuses composantes de la BAA sont en déclin aux 3 niveaux génétique, des espèces et des écosystèmes. La recherche sur la biodiversité associée doit être améliorée, en particulier celle sur les micro-organismes et les invertébrés, et sur leurs rôles dans la fourniture des services écosystémiques. Les programmes de contrôle de la BAA restent cependant limités
  4. L’usage de nombreuses pratiques favorables à la biodiversité est en croissance. Malgré les nombreux efforts pour conserver la BAA, les niveaux de couverture et de protection sont cependant encore souvent inadéquats.
  5. Les encadrements pour permettre un usage soutenable et la conservation de la BAA restent néanmoins insuffisants. Il est urgent des les mettre en œuvre et de les renforcer. La recherche sur la nourriture et l’agriculture doit devenir plus multidisciplinaire, plus participative, et se focaliser sur les interactions entre les différentes composantes de la BAA. Cette amélioration exige une participation plus large des dépositaires d’enjeux et une coopération intersectorielle et internationale.

Présentation du rapport en français: http://www.fao.org/news/story/fr/item/1181464/icode/

Le sommaire du rapport et le rapport complet, tous deux en anglais, peuvent être téléchargés sur cette page.

Nous continuerons une présentation plus détaillée de ce rapport dans les prochaines éditions de nos Nouvelles, en particulier en ce qui concerne les pollinisateurs. A suivre …

 

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (2/03/2019)

Note d’Oncle Max – 2/03/2019

Nous terminons une quinzaine de jours ensoleillés et très (trop) doux avec plusieurs pics de températures exceptionnellement élevés pour un mois de février. Les abeilles en ont profité pour rentrer tout ce qu’elles trouvaient comme pollen. Personne ne doute dès lors que les pontes des reines se sont accélérées exponentiellement.
Nous devrions avoir une augmentation significative des ouvrières entre le 15 et le 20 mars, mais, avec cette météo les abeilles d’hiver ont dû turbiner et s’épuiser plus que d’habitude. Ce n’est donc que vers fin mars ou début avril que nous pourrons constater l’accroissement des colonies avec les nouvelles ouvrières pour la nouvelle  saison.

Dans un autre registre, la double conférence de Torben Schiffer à LLN, dimanche dernier, nous a fait prendre conscience des impacts de notre conduite apicole (du modèle de ruche jusqu’à nos méthodes de conduire nos colonies). Il me semble que pour lui, nous devrions passer de l’idée de « conduite » à celle d’ « accompagnement ».  J’ai demandé à une apicultrice assidue à cette conférence (et prenant énormément de notes) de bien vouloir proposer pour notre nouvelle revue commune un article sur le sujet.

La quinzaine météorologique qui s’annonce sera plus conforme aux normes saisonnières et d’après Mr Van Diepenbeek (ex- directeur de l’observatoire d’Uccle), il n’est pas exclu que nous ayons avant fin mars, giboulées de neige et gel; donc, prudence avec nos colonies.   Hier, je suis passé au RT et ai retiré 5 barquettes de candi (500gr) déjà vides (sur les 10, placées le 14/02). Je vais donc les remplacer pour cette quinzaine de temps plus frais et plus humide,  et donc moins propice aux vols de butineuses.

NB: il est fort possible que les colonies aient encore suffisamment de réserves, mais dans l’incertitude, pour assurer leur bon développement et pouvoir les diviser, je préfère leur apporter un peu (pas trop) de candi.  Un sachet d’Apifonda ou équivalent pèse 2.5kg > donc permet d’aider partiellement 5 colonies pendant une quinzaine de jours d’après mes observations.

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (23/02/2019)

Note d’Oncle Max – 23/02/2019

Avec des températures supérieures à 15°C pendant plusieurs jours, nous pourrions en principe envisager de faire notre première visite de printemps… MAIS nous sommes toujours bien en hiver, pas encore au printemps. Que faire ?
S’il n’y a pas « péril en la demeure », j’opterais personnellement pour une attitude de patience en attendant que le printemps soit vraiment installé. Même si les changements climatiques entraînent un démarrage printanier trop précoce, j’attendrais au moins la mi-mars avant d’agir.
La visite de printemps entraîne toujours du remue-ménage dans la colonie avec l’enlèvement des vieilles cires et la pose de nouvelles cires gaufrées. Pour peu que nous ayons un retour de balancier avec la météo, les colonies seraient fragilisées avec les perturbations occasionnées dans la ruche et les abeilles cirières arrêteraient leur travail.
Si des colonies se sont déjà effondrées, rien n’empêche de commencer à faire le nettoyage de ces ruches.
Si l’une ou l’autre colonie s’est réduite comme peau de chagrin, on peut envisager de les rassembler dans une ruche 6 ou 7 cadres pour leur donner une chance de survie (en les nourrissant bien sûr). Elles choisiront de garder la reine la plus forte. Profitez du jour le plus chaud pour affecter le moins possible les colonies.

Comme la température, le soleil et les premières floraisons (noisetiers surtout) ont favorisé la ponte de la reine, la consommation des réserves s’est accélérée. Il est donc nécessaire de bien surveiller que les réserves soient suffisantes.

Les floraisons des bruyères continuent et celles de la petite pervenche commencent. Je n’ai pas de crocus ni de perce-neige dans mon jardin ou mon entourage, je vois seulement les boutons des jonquilles. Nous attendons l’éclosion des fleurs de cornus mas et celle des saules marsault. 
Comme il n’a pas plu depuis plus d’une quinzaine de jours, il ne faut pas oublier de vérifier les abreuvoirs car les abeilles ont besoin d’eau pour le couvain.

Le site Mycobees est maintenant en ligne

Notre Conférence «LA VIE SECRETE DES ABEILLES ET DES CHAMPIGNONS – La redécouverte d’un lien millénaire», par Myriam Lefebvre, le 8 février dernier

https://www.mycobees.be/

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/02/2019)

Note d’Oncle Max – 16/02/2019

Les boutons des narcisses apparaissent en même temps que les floraisons des noisetiers. Les boutons des cornus mas gonflent et les chatons des saules marsault (mâles) commencent à débourrer. C’est un peu tôt, mais, comme nous l’a expliqué le Dr Antonio Nanetti à la journée de Namur, nous devrons nous habituer à avoir les printemps avancés de 15 jours à 3 semaines chaque année à cause du changement climatique.
Pour que les abeilles puissent bénéficier de ces floraisons très hâtives, je pense qu’il n’est pas inutile de favoriser le développement du couvain avec un apport de candi protéiné.
Les nuits restant très fraîches, il ne faut pas encore retirer les plateaux qui ferment partiellement les planchers. Déjà, ce jeudi toutes les bruyères d’hiver en fleurs étaient remplies d’abeilles. Un petit massif de 50 m² de bruyères se trouve à 20m de RT à Doiceau.

Ce jeudi après-midi, j’ai donné 500gr de Nektapoll Forte à chacune de mes colonies et 500gr à 600gr de Fondabee (Apifonda) à chacune des colonies du RT. J’ai différencié les apports pour les raisons suivantes : 1. mes colonies sont plutôt des colonies de production et je favorise donc le développement du couvain avec du candi protéiné, 2. les colonies du RT ayant gardé toutes leurs provisions de miel, je considère le candi simple comme un apport de sécurité, le temps que les floraisons printanières apparaissent. Il n’est pas nécessaire de stimuler le couvain des colonies du RT.

NB: habituellement, je donne du candi protéiné à partir de fin février, mais avec les changements climatiques, j’ai avancé de 15 jours mon programme de conduite.

Ce week-end, il sera intéressant de faire un diagnostic de la vitalité et de la densité de nos colonies, soit en les observant au trou de vol (et voir si elles ramènent déjà du pollen), soit en soulevant brièvement les couvre-cadres pour ceux qui en ont en bois et qui peuvent difficilement voir si leurs colonies sont populeuses ou non. A vous d’estimer si les provisions sont suffisantes pour que les colonies puissent tenir jusque fin mars ou début avril suivant la météo.

Du neuf dans la procédure européenne d’autorisation des pesticides

Ce lundi 11 février, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord provisoire (informel) sur la proposition de règlement de la Commission européenne concernant la transparence et la durabilité de l’évaluation des risques dans la chaîne alimentaire de l’UE.

Cette proposition est une réponse générale à l’initiative citoyenne européenne #STOPGLYPHOSATE lancée en 2017 et qui avait obtenu le soutien d’1.070.865 citoyens européens (dont 56.068 Belges). Le reproche principal était que le glyphosate avait été réapprouvé sur base d’études non indépendantes réalisées par l’industrie elle-même.

http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/successful/details/2017/000002?lg=fr

L’accord prévoit principalement une plus grande transparence et une meilleure indépendance des études.

Les citoyens auront (normalement) accès à toutes les études et informations soumises par l’industrie dans le cadre du processus d’évaluation des risques. Cependant, la confidentialité pourra encore être demandée par l’industrie, mais seulement dans des circonstances particulières dûment justifiées, en précisant le type d’informations qui doivent être considérées comme très préjudiciables aux intérêts commerciaux et ne peuvent donc pas être divulguées (espérons que cette clause ne soit pas systématiquement invoquée pour maintenir l’opacité de la procédure d’approbation)

D’autres éléments de procédure devront permettre d’assurer que toutes les études et informations disponibles soient bien prises en compte, et pas seulement celles donnant des résultats positifs.

Le grand public et les « dépositaires d’enjeux » (stakeholders) seront informés des procédures en cours.

Autre élément : l’EFSA, qui avait été critiquée pour son manque d’indépendance par rapport à l’industrie, devrait voir sa gouvernance améliorée : Les États membres, la société civile et le Parlement européen seront représentés au sein de son conseil d’administration, sa capacité scientifique sera encouragée et les meilleurs experts indépendants seront engagés.

Prochaine étape : l’accord provisoire devra désormais être formellement adopté à la fois par le Parlement européen et par le Conseil.

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-19-1030_fr.htm

http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-19-1031_fr.htm (en anglais)

Publié dans Sauvegarde & santé de l'abeille | Marqué avec , | Commentaires fermés sur Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/02/2019)

Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (09/02/2019)

Un coup de ‘pousse’ pour Apiflora

Vous vous souvenez sans doute de notre visite à la pépinière Apiflora à Solières en septembre dernier, et de la conférence donnée sur place par Séverine d’Ans.

ApiFlora est une pépinière spécialisée dans la production de plantes vivaces indigènes. Sa particularité est que toutes les plantes mises en culture sont issues de semis ou de souches prélevées localement; les plantes ainsi cultivées sont de ce fait les mieux adaptées à notre environnement.

Apiflora lance une campagne de crowfunding pour assurer son développement: appel est lancé à tous les apiculteurs et aux amoureux de la nature : http://www.miimosa.com/be/projects/un-coup-de-pousse-pour-apiflora

Note d’Oncle Max – 9/02/2019

Chacun est impatient de savoir comment ses colonies auront passé l’hiver, moi le premier. On ne prévoit plus de gelées nocturnes pour la quinzaine à venir. Et jeudi prochain, si les prévisions se confirment, nous devrions avoir une journée avec 11°c ou 12°C qui permettra aux colonies de faire un vol de propreté .
Ces sera l’occasion d’observer le niveau de dynamisme et de population des colonies.
Les remarques précédentes sur le contrôle des réserves restent d’application.
Quant aux plateaux qui ont partiellement fermé les planchers, je les garderais ainsi jusqu’à ce que les températures nocturnes dépassent les 7°C ou 8°C.
Il n’est pas inutile d’observer ce plateau et voir si les abeilles désoperculent bien les alvéoles de miel (petits fragments sur le plateau). Le nettoyer n’est pas superflu, ainsi, lors d’un prochain contrôle, il sera possible d’observer une évolution. De plus, au point de vue hygiénique c’est mieux de ne pas garder sous le plateau trop de particules qui moisiraient.
Pour les plateaux Nicot, il est conseillé de le nettoyer et y enlever l’eau de condensation stagnante s’il y en a.

Regardez aussi si vous n’avez pas trop de varroas tombés car si les chutes sont importantes, un traitement printanier à l’acide oxalique serait bénéfique (selon de Dr Angelo Nanetti qui fit une conférence sur le varroa lors de la journée de Namur, fin janvier).

Matériel apicole d’occasion à saisir

2 offres en cours actuellement pour du matériel apicole d’occasion à très bon prix; voyez notre page Petites annonces apicoles

Revue N°69 du CRA Nivelles

Au sommaire (notamment):

  • Le petit mot du rédacteur
  • Quelques brèves: la nouvelle revue commune

A lire sur:

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Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (02/02/2019)

Rappel: conférence «LA VIE SECRETE DES ABEILLES ET DES CHAMPIGNONS – La redécouverte d’un lien millénaire», par Myriam Lefebvre.

Abeilles et champignons: des découvertes très récentes, une association tout à fait improbable et qui remet en question nombre de nos certitudes aussi bien agronomiques qu’apicoles

Myriam Lefèvre

 

 

 

 

 

Myriam Lefebvre est une chercheuse libre et multidisciplinaire. Après des études en communications sociales et un intérêt marqué pour la protection de l’environnement, elle a étudié la biologie, la zoologie et la santé publique.

L’étude du comportement des abeilles mellifères l’a entraînée en Australie pour y approfondir leur communication sonore dans le cadre d’un doctorat. Par la suite, elle se concentre sur des problématiques européennes de santé publique et des recherches sur le changement climatique, pour finalement retourner vers l’abeille et faire partie de la première équipe belge d’enquête sur les mortalités d’abeilles.

Une formation en sciences cognitives sera le point de départ d’une réflexion ininterrompue sur la conscience animale qui modifiera en profondeur son regard et sa manière d’observer le monde des animaux. Ce changement d’attitude sera à l’origine d’une exposition de macrophotographies « ETRE ABEILLE » et de la découverte de comportements inédits de l’abeille mellifère.

Ce vendredi 8 février à 20 heures à l’hôtel de ville de Wavre, salle des Templiers. Tous les détails sur notre page Calendrier 2019

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