CARI: Communication importante concernant la situation préoccupante du frelon asiatique et son impact sur les ruchers en Wallonie et à Bruxelles;
aux apiculteurs, aux communes, aux citoyens
En ce début d’automne 2025, la présence abondante des frelons asiatiques dans notre environnement génère une situation catastrophique. Comme jamais auparavant, cette espèce exotique envahissante exerce actuellement une prédation intense sur nos ruchers avant l’arrivée de l’hiver. Cette saison est pourtant une période charnière pendant laquelle l’apiculteur prépare ses colonies qui pourront émerger au printemps avec force et vigueur. Mais le stress que génère le frelon asiatique fragilise les colonies qui se préparent à l’hivernage et menace leur survie pour les prochains mois.
Si certaines colonies parviennent à résister à cette pression tant bien que mal, beaucoup sont déjà mortes avant même l’arrivée de l’hiver. Nous vivons une situation inédite : le cheptel apicole wallon et bruxellois subit actuellement un déclin qu’il est encore difficile de quantifier. Pourtant, les témoignages affluent et les cas de mortalité précoce se multiplient, menant à des pertes de colonies considérables au sein de nos ruchers.
Il est possible d’imaginer que le nombre de frelons asiatiques devant nos ruches pourrait être plus élevé et provoquer une situation plus désastreuse encore, sans les actions qui ont été entreprises cette année.
S’en suit des recommandations aux apiculteurs, aux communes et aux citoyens afin de tenter d’enrayer ce fléau.
Le CARI souhaite aussi réaliser une vidéo de sensibilisation qui sera diffusée auprès des citoyens, des instances communales et régionales ainsi que des autorités publiques, afin de démontrer à l’ensemble de la société l’ampleur de la menace que représente le frelon asiatique. Dans ce but, le CARI recherche actuellement des apiculteurs prêts à leur envoyer des vidéos illustrant la pression du frelon asiatique sur leurs ruchers. Si vous êtes intéressé(e) pour participer à ce projet de sensibilisation, n’hésitez pas à les contacter.
Tous les détails à lire sur: 20251022_Communication urgente frelon_CARI asbl
Chronique FA – 25/10/2025
On approche de la fin du mois d’octobre et on pourrait s’attendre à une diminution de la pression des frelons sur nos ruches. Hélas, mille fois hélas, c’est loin d’être le cas. Les frelons sont bien présents en nombre dans la plupart des ruchers et cherchent de plus en plus à entrer dans les muselières. Dans le même temps, les pièges à appâts sucrés ont retrouvé leur utilité ces dernières semaines.
On a du mal à suivre le décompte du nombre de nids secondaires observés dans la nature. 2025 restera sans doute dans les annales comme une année de crise profonde pour l’apiculture en Belgique en général. Dans le Brabant wallon, nous ne sommes plus sur le front de l’invasion, nous sommes désormais submergés par la vague de propagation des nids. Malgré tous nos efforts depuis le printemps et tout au long de l’été, nous sommes très nombreux à être très anxieux pour l’hivernage de nos colonies. On signale déjà maintenant, avant même que l’hiver n’arrive, des pertes de colonies dans de nombreux ruchers. C’est la désolation.
Loin de baisser les bras, il nous faut au contraire continuer nos actions de sensibilisation auprès du grand public et des autorités et déjà réfléchir à ce que nous pouvons faire en plus pour traverser cette crise et retrouver une certaine sérénité dès l’an prochain.
J’ai déjà évoqué précédemment la nécessité de multiplier les moyens de protection des ruches – c’est décidé, j’aurai des harpes électriques l’an prochain, en plus de toutes les actions de piégeage et les muselières. En effet, même si nos méthodes de recherche des nids ont fait un grand pas en avant avec le système électronique Robor (http://www.robor.nl/ – description détaillée dans notre Chronique FA de la semaine prochaine), il est souvent frustrant d’attendre la découverte des nids et leur neutralisation alors que nos colonies subissent les attaques de frelons.
Nous sommes parfois très dépités de constater que la pression continue même après la destruction d’un nid proche du rucher : cette année, nous avons souvent plusieurs nids de frelons relativement proches d’un rucher déterminé. Alors, en attendant d’avoir pu détecter et neutraliser la plupart des nids gênants, il faut soulager les colonies autant que possible.
Récemment, des nids secondaires atypiques ont été trouvé dans le Brabant wallon : à Gottechain, un nid proche du sol sur le côté d’un vieil abri en bois délabré (sans doute caché très longtemps par de hautes orties); à Glimes, un double nid au sommet d’un arbre (deux nids à environ 1 mètre l’un de l’autre); à Piétrebais, un nid à l’aplomb d’un rucher dans un noyer!
Nous vous parlerons prochainement aussi de l’expérience de notre ami Charles avec une petite caméra thermique bien utile pour repérer les nids dans la canopée.
Petit à petit, l’arsenal de moyens se développe. Au cœur de la crise, gardons un brin d’optimisme et retroussons nous les manches!
Le seul point positif du frelon asiatique, c’est qu’il renforce la coopération et la solidarité entre apiculteurs !
