Note d’Oncle Max- 18/10/2025
Depuis le 1er octobre, je n’ouvre plus mes ruches, sauf cas de force majeure. C’est uniquement l’observation au trou de vol qui permet d’évaluer la vigueur des colonies.
Depuis quinze jours, je ne vois plus quasiment plus d’abeilles qui sortent des ruches; je n’en vois pas sur les asters si sur les autres floraisons tardives comme si elles n’osaient plus vouloir butiner au risque de se faire attraper par un frelon asiatique. Nous en voyons énormément non seulement près de nos ruches mais aussi dans la nature, un peu partout. Pierre m’a montré un saule cendré, taillé en têtard, dans les branches où circulaient des dizaines de frelons asiatiques. J’en attrape beaucoup sur notre terrasse, sous la vigne.
Chacun se demande ce qu’il trouvera dans ses ruches à la sortie de l’hiver. Même avec les muselières, les pièges divers, les harpes électriques, la recherche des nids et leur neutralisation, nul ne sait comment les colonies redémarreront au printemps. C’est la grande inconnue. Avec leur résilience, peut-être que tout se passera plus ou moins bien; peut-être qu’au contraire, certaines colonies ne survivront pas avec ce qu’elles ont enduré en été et en automne. Essayons de garder un certain optimisme.
J’aimerais bien que nous ayons prochainement une bonne petite vague de froid pour tuer les frelons « ouvrières » et forcer les futures fondatrices à se cacher. Ainsi, nous pourrions retirer les muselières pour permettre aux abeilles d’effectuer plus aisément leurs vols hivernaux de propretés.
Suivant le type de muselière, il ne faut pas oublier de mettre les rétrécisseurs d’entrée pour empêcher les petits rongeurs de pénétrer dans la ruche.
Liste rouge de l’UICN: des risques croissants menacent la survie des pollinisateurs sauvages
L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) publie périodiquement la Liste rouge des espèces menacées dans laquelle elle réévalue l’état de conservation d’un grand nombre de groupes d’espèces: abeilles, papillons, mammifères, amphibiens, reptiles, poissons et mollusques d’eau douce, coléoptères saproxyliques (dépendants du bois), libellules et demoiselles.
Dans ses dernières évaluations de 2025 (‘Red List Update 2025-2’), parmi les pollinisateurs, 158 espèces d’hyménoptères sont aujourd’hui considérées comme menacées (en danger critique / en danger / vulnérable) en Europe.
L’outil de consultation des résultats (advanced search) permet de sélectionner les résultats selon divers critères (dans la marge, à gauche).

En Belgique, ce sont 21 espèces d’hyménoptères qui sont menacées:


La perte d’habitats continue d’être la principale menace pour les abeilles sauvages et les papillons européens, mais elle affecte désormais un plus grand nombre d’espèces. Les pollinisateurs européens dépendent largement des paysages ruraux traditionnels, en particulier les prairies riches en fleurs créées par une gestion non intensive. L’intensification de l’agriculture et de la sylviculture, combinée à un abandon des terres dans les zones moins productives, contribue à la dégradation et à la fragmentation d’habitats essentiels à la survie des pollinisateurs. Les dépôts d’azote provenant des engrais et les applications généralisées de pesticides, y compris des herbicides réduisant la diversité des fleurs, ont un impact négatif sur de nombreux pollinisateurs.
En ce qui concerne le changement climatique, les effets de températures plus chaudes sur les abeilles sont divers. Alors que les bourdons et d’autres groupes d’espèces adaptées au froid sont affectés négativement, d’autres, comme les abeilles charpentières, bénéficient de températures plus chaudes, qui accélèrent leur développement et leur reproduction.
Le communiqué de presse de l’IUCN – 11/10/2025
Quel temps pour la planète: Frelon asiatique, les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme
Notre collègue apiculteur Benoit Mercenier (« Les abeilles de Ben« ) a été interviewé cette semaine au sujet des frelons asiatiques dans l’émission « Quel temps pour la planète ? » (14/10/2025).
Comme nous tous certainement, Benoit a observé une prédation massive des FA sur ses ruches en cette fin d’été; il dit craindre pour la survie des colonies cet hiver parce que les colonies rapportent moins de provisions à la ruche, que l’élevage en est réduit et qu’elles entameront donc l’hiver affaiblies.
Benoit a aussi insisté sur le fait que les abeilles mellifères ne sont pas les seules en danger: les frelons asiatiques consomment en effet aussi une grande quantité d’insectes variés qui sont importants pour la pollinisation, et qui sont une nourriture pour de nombreuses espèces d’oiseaux.
C’est donc toute la pyramide du vivant qui est impactée !
Merci pour ce témoignage, Benoit.
A lire sur: https://www.rtbf.be/article/frelon-asiatique-les-apiculteurs-tirent-la-sonnette-d-alarme-11616152
A voir sur (à partir de 1’30 »): https://auvio.rtbf.be/emission/quel-temps-pour-la-planete-5797