Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (13/09/2025)

Notes d’Oncle Max – 06+13/09/2025

Note d’Oncle Max – 6/09/2025

En ce début septembre, moment de la floraison du lierre, il est opportun d’évaluer les réserves des colonies, aussi bien en termes de miel que de pollen.

Dans la note précédente, nous avions insisté sur l’importance des réserves de pollen.

Dimanche dernier, après avoir visité mes colonies, je leur ai donné à toutes un sachet de Nutripollen dont j’ai réparti le contenu sur le dessus des cadres afin de laisser le centre libre à l’endroit du trou du couvre-cadres pour y placer un réservoir CS de 2 litres.  J’ai commencé la stimulation (10 jours) avec 200cc à 250cc de sirop.

Après la stimulation, je compte revisiter mes colonies pour mieux évaluer les réserves de miel et de pollen afin de leur donner le complément nécessaire pour passer l’hiver.  Un cadre de corps rempli de miel équivaut à +/- 3.5 kg et un cadre de hausse équivaut +/- à 1.5 kg. Une colonie normalement populeuse devrait avoir +/- 18kg de réserve de miel/sirop pour passer l’hiver.

Suite à cette visite, si je remarque un déficit en pollen (pain d’abeilles), il est fort probable que je leur donne après le nourrissement hivernal quelques centaines de grammes de Nutripollen avant le 1er octobre.

Compte tenu des changements climatiques, avec un automne et un hiver (trop) doux, les abeilles pourraient consommer plus de leur réserves suite à leurs sorties « infructueuses ». En effet, avec plus de 8°C à 10°C, les butineuses ont tendance à sortir pour prospecter d’éventuelles ressources alimentaires.  Durant l’hiver, elles feront l’un ou l’autre « vol de propreté », mais sinon elles devraient s’abstenir de consommer de l’énergie pour des vols inutiles.

Depuis des années, je considère que le 1er octobre est le moment à partir duquel les colonies doivent avoir été soignées afin de ne plus devoir intervenir après cette date.

Cette note ayant été rédigée trop tardivement pour être publiée à temps, je la complète avec les éléments suivants :

Les 450gr de Nutripollen donnés le 1er septembre ont été consommés en moins de 5 jours. Cette constatation a également été observée chez plusieurs d’entre nous, preuve qu’avec ces frelons, les colonies sont en manque de protéines pour l’élevage du couvain.

NB : après la stimulation des colonies, avant ou pendant le nourrissement, je compte « remettre le couvert » en leur donnant, en moyenne, 200gr de Nutripollen. Je dis en moyenne car certaines colonies avec moins de couvain en recevront plus et inversement pour les autres.

Normalement j’aurais dû terminer la stimulation (démarrée le 1er septembre) ce mercredi 10 septembre, mais, vu la météo et le fait de devoir ouvrir la ruche pour y mettre du Nutripollen, je compte terminer la stimulation dimanche ou mardi. Stimuler un peu plus longtemps, surtout avec l’impact des FA, me permettra d’assurer la relance de la ponte des reines.

J’en profiterai pour estimer au mieux l’état des réserves par temps sec et encore assez doux car les températures diurnes des cette prochaine quinzaine me semblent ne plus dépasser les 18°C.

Pour le nourrissement, il est préférable d’avoir des températures supérieures à 15°C, auquel cas il se pourrait que la colonie commence déjà à « former la grappe » hivernale, surtout si les températures nocturnes descendent en-dessous de 10°C afin de conserver une température de 35°C pour le couvain. C’est en automne lorsqu’il y a encore du couvain et en fin d’hiver lorsqu’il y a à nouveau du couvain que les colonies consomment le plus leurs réserves si les températures sont relativement basses.

Chronique FA – 13/09/2025

Les nids de FA continuent à se développer inexorablement, tirant profit de la météo relativement clémente. Plusieurs experts ont constaté l’apparition des premiers mâles de FA, signe que les nids ont commencé l’élevage des reproducteurs. Pour information, on reconnaît les mâles par la présence de deux petites taches jaunes à l’extrémité ventrale de l’abdomen.

Il est encore temps de chercher et de faire neutraliser les nids de FA avant la dispersion des fondatrices dans l’environnement. Il n’y a pas de règle absolue, mais on estime généralement qu’il faut détruire les nids au plus tard dans la première quinzaine d’octobre.
Malgré le nombre de nids déjà neutralisés cette année (notre collègue Sébastien ne compte plus les heures passées pour répondre aux nombreuses demandes qu’il reçoit littéralement tous les jours), la pression reste constante voire en augmentation devant les ruchers. Nous examinons la possibilité d’un achat groupé de harpes électriques pour 2026, afin d’ajouter une arme dans notre arsenal de mesures de protection.

L’efficacité des pièges est variable dans le temps et en fonction de la localisation du rucher.

Carole constate une bonne efficacité pour l’instant avec le piège-nasse coréen dont la fabrication est décrite dans nos pages internet sur le frelon asiatique.

Il est essentiel de continuer à surveiller les ruches le plus régulièrement possible. On constate en cette saison, en particulier lorsque les abeilles ne sont pas actives au trou de vol, que des frelons tentent de s’introduire dans les muselières. Certains y arrivent (en fonction du type de muselière utilisé) et il leur faut peu de temps pour ensuite s’introduire dans les ruches. Si vous observez un tel comportement, il est urgent de placer des restrictions d’entrée au trou de vol: la solution la plus répandue est la portière Nicot verte. Attention toutefois que des frelons de petite taille peuvent passer cet obstacle.

Une autre solution consiste à utiliser un morceau de grille à mâles (bien connue de ceux qui pratiquent l’élevage de reines, et disponible chez Bijenhof – il s’agit d’une grille plastique bleue). Je préfère utiliser une grille à mâles plutôt qu’une grille à reine car, si la colonie devait faire un remérage de fin de saison (c’est plus courant que ce que l’on croit habituellement), il faut que la nouvelle reine puisse sortir faire son vol de fécondation (les mâles venant dans ce cas d’une autre colonie dont les mâles peuvent sortir librement).

Le comité de la SRAWE continue à réfléchir à de meilleurs moyens de lutte pour la prochaine saison apicole. Il est probablement trop tard pour cette année; à titre d’exemple, la plupart des vendeurs de harpes électriques sont actuellement en rupture de stock.

A propos Maximilien de Neve

Président de la SRAWE
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